On assiste actuellement à une « transition épidémiologique » caractérisée par la montée en charge des pathologies chroniques : maladies cardiovasculaires, insuffisance respiratoire, diabète, cancers… De plus en plus de patients ont donc besoin de plus de services, plus souvent et par plus d'un professionnel. Toutes ces pathologies chroniques ont une caractéristique commune : elles se traitent au long cours dans la communauté.
Les traitements et surveillances qui auparavant se faisaient à l'hôpital sont actuellement possibles en médecine ambulatoire. L'équilibre entre soins hospitaliers et soins extrahospitaliers s'en trouve modifié et les missions et prestations de l'hôpital doivent être repensées. Ce nouvel équilibre a trouvé réponse dans la notion de réseaux que l'on peut imaginer capables de répondre aux impératifs de coordination et de coopération.
Nous nous intéresserons plus particulièrement, dans ce dossier, aux réseaux de soins à domicile. De nos jours, de plus en de plus, de personnes âgées ou dépendantes « font le choix » ou sont contraints d'être soigné à domicile. Nous pouvons alors nous interroger sur la pertinence et la fonctionnalité de ces réseaux de soins à domicile.
Dans une première partie, nous observerons la mise en œuvre des réseaux de santé à travers son histoire et ses expériences. Nous verrons, dans une deuxième partie, comment l'Etat a professionnalisé les soins, pour ensuite, les réintégrer dans le cadre domestique. Nous observerons, également, l'invisibilité du travail profane dans les soins familiaux. Pour finir, nous étudierons les relations entre les profanes et les professionnels à travers trois points essentiels des réseaux de soins à domicile : les décisions de soutien familial et de recours aux services ; la féminisation de l'activité de soins et les difficultés de régulation entre professionnels, patients et aidants informels.
[...] Le réseau porte en lui de nouvelles valeurs. Il s'agit d'une approche souple et changeante des rapports au travail, qui implique que l'ensemble des acteurs change de position. Le point essentiel à améliorer pour favoriser l'essor et la pertinence des réseaux de soins à domicile est, à mon sens, de développer une meilleure reconnaissance du travail des profanes (aidants informels et patient), en particulier des femmes, dans le processus de soins. Le discours qui prône un idéal : le patient, acteur de sa santé doit aussi se retrouver et être encouragé dans la pratique de tous les jours. [...]
[...] Les difficultés de régulation entre patients, aidants informels et professionnels La coordination entre les professionnels est un des points névralgiques de l'aide et des soins à domicile.[12] La mauvaise coordination peut être le reflet d'avis plus ou moins divergents révélateurs de conceptions d'aide et de soins différentes. Les professionnels se rencontrent peu, les déplacements et la dispersion des lieux d'intervention étant la règle, sans parler des taux d'activé des professionnels dont certains sont partiels, voire très partiels. Communiquer avec un autre professionnel représente un investissement en temps pas toujours facile. Ce qui rend les situations pénibles ce sont davantage les difficultés de collaboration entre les professionnels que la charge de travail, la fréquence des visites ou le degré d'incapacité fonctionnelle du patient. [...]
[...] L'équilibre entre soins hospitaliers et soins extrahospitaliers s'en trouve modifié et les missions et prestations de l'hôpital doivent être repensées. Ce nouvel équilibre a trouvé réponse dans la notion de réseaux que l'on peut imaginer capables de répondre aux impératifs de coordination et de coopération. Nous nous intéresserons plus particulièrement, dans ce dossier, aux réseaux de soins à domicile. De nos jours, de plus en de plus, de personnes âgées ou dépendantes font le choix ou sont contraints d'être soigné à domicile. [...]
[...] Les premiers réseaux spontanés sont ainsi nés vers les années 1985-1987. Ces réseaux de soignants (professionnels médicaux, paramédicaux et travailleurs sociaux) se sont développés sur le modèle élaboré par des médecins engagés dans l'aide médico-sociale auprès des populations en situation de précarité. Ils ne bénéficiaient d'aucun financement et reposaient sur le bénévolat. La pertinence de ces initiatives sera reconnue en 1991 par le ministre de la Santé qui, dans une circulaire, incite à la création de réseaux ville- hôpital et propose un financement mixte État/assurance maladie portant essentiellement sur la coordination du réseau. [...]
[...] Dans une première partie, nous observerons la mise en œuvre des réseaux de santé à travers son histoire et ses expériences. Nous verrons, dans une deuxième partie, comment l'État a professionnalisé les soins, pour ensuite, les réintégrer dans le cadre domestique. Nous observerons, également, l'invisibilité du travail profane dans les soins familiaux. Pour finir, nous étudierons les relations entre les profanes et les professionnels à travers trois points essentiels des réseaux de soins à domicile : les décisions de soutien familial et de recours aux services ; la féminisation de l'activité de soins et les difficultés de régulation entre professionnels, patients et aidants informels. [...]
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