Thimothy Brennan et Stuart Hall nous présentent dans ces trois textes de nouveaux éclairages sur les aspects conceptuels de la mondialisation et des identités culturelles. Reconstituant toutes les études déjà portées sur ces domaines, ils donnent une vision lucide sur les nouveaux enjeux qui sont portés à la face du monde, le problème de l'intégration au « nouvel ordre mondial » instauré par l'Occident (une notion à relativiser), et celui du dialogue entre les cultures (...)
[...] Ce sont les aléas de l'histoire qui font ces identités culturelles. Et ce sont justement les deux axes de la continuité et de la rupture que l'auteur tente de mettre en opposition, en prenant l'exemple des Caraïbes dont il est originaire. Pour un œil extérieur, toutes les îles de cette zone se ressemblent, et leurs populations également. Ce sont des Caribéens. Or ces populations viennent en fait de lieux très différents, d'une part à cause de la colonisation et de l‘esclavage, d'autre part à cause des migrations plus récentes. [...]
[...] Beaucoup de droits sont crées et maintenus grâce à l'action étatique. L'État libéral se dit détaché de l'appartenance ethnique pour apparaître sous une forme civique, universaliste, culturellement nettoyée. Mais la Grande Bretagne par exemple est une communauté imaginée autour de laquelle il y a aussi un sentiment d'appartenance. Les discours nationaux semblent désigner une nation unie, et pourtant l'objectif est d'aboutir à une unité justement non établie. Cette formation hétérogène la britannicité, fonde le Royaume- Uni, l'entité politique, comme communauté imaginée Enoch Powell observe que la vie des nations, non moins que celles des hommes, est vécue largement dans l'esprit Des coutumes, des habitudes et des rites de la vie quotidienne, des conventions et des codes produisent l'idée de Grande Bretagne En fait, il y a plusieurs façons d'être britannique. [...]
[...] Le paradoxe de la mondialisation est qu'il y a à la fois une uniformisation de la culture dans le monde (américanisation), et une multiplication des différences culturelles. L'américanisation verticale de la culture est ainsi traversée transversalement par des différences locales persistantes. C'est ce que Derrida appelle la différance Les stratégies de la différance sont en fait des stratégies d'appoint, plutôt que des stratégies pour imposer certaines cultures. La différance comble les failles des lieux potentiels de résistance et d'intervention. Le localisme est ainsi la base de cette différance. [...]
[...] La plupart des réussites nationales (liberté de parole, droits universels, Etat-Providence) sont le résultat des oppositions entre les Britanniques et les autres britanniques, ceux issus de la colonisation. La Grande -Bretagne a d'ailleurs été la puissance à réunir le plus de cultures sous son drapeau. Ainsi, l'Autre est, depuis la colonisation, l'élément principal de l'identité britannique. Mais les vieilles relations de colonisation entre la Grande Bretagne et l'Empire ont été reconfigurées sur le territoire britannique après la décolonisation. A partir de ce moment, ce fut un nouveau commencement pour les Britanniques, qui voyaient alors les enfants de l'Empire plus comme des étrangers que comme des anciens concitoyens. [...]
[...] L' hybridité désigne ces cultures diasporiques de plus en plus mélangées. Elle définit la logique culturelle combinée et inégale de la manière dont s'est exercé l'impact de la soi-disant modernité occidentale sur le reste du monde, depuis le commencement du projet mondialisant de l'Europe. C'est un processus à travers lequel les cultures doivent réviser leurs propres systèmes de référence, leurs normes et leurs valeurs en se séparant de leurs règles habituelles. Dans des conditions diasporiques, les peuples sont souvent contraints d'adopter des positions d'identification changeantes, multiples. [...]
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