Engagements, abbé Pierre, homme de Dieu, fondation d'Emmaüs, appel de février 54, France
« C'est tellement complexe un homme et jusqu'au dernier instant tellement inachevé » déclarait l'Abbé Pierre en 2006, un an avant sa mort, nous proposant ainsi une vision de l'homme aux multiples facettes qu'il est difficile de définir. C'est cette multiplicité des identités qui semble caractérisée une seule et même personne : l'abbé Pierre.
De son vrai nom, Henri Grouès, né à Lyon en 1912, est issu d'une famille bourgeoise et pieuse de 8 enfants. Son père, directeur de la fonderie du Rhône lui inculque des valeurs de solidarité et d'entraide dès son enfance. Ces valeurs le suivront tout au long de sa vie qu'il soit scout pendant son adolescence, chez les capucins dès 19 ans (la branche austère de l'Ordre de Saint François), prêtre à partie de 1938 ou encore engagé dans la Résistance. Nous approfondirons justement l'étude de sa vie ainsi que de sa personnalité à travers les cinq documents du corpus traitant des différents aspects de son engagement.
Tout d'abord, dans la vie politique comme en témoigne le document 2, profession de foi d'Henri Grouès pour les élections à la seconde assemblée constituante en 1946 accompagné d'une photographie de l'homme. Ou encore le doc3 qui présente un extrait d'une intervention d'Henri Grouès à l'Assemblée nationale lors de la séance du 4 juillet 1950, Henri Grouès interpelle ici le président du conseil Henri Kueille sur la composition de son gouvernement formé le 2 juillet s'opposant à la nomination de Paul Reynaud en tant que ministre d'État. Les documents 4 et 5 illustrent l'implication de l'abbé au sein du mouvement Emmaüs avec un bulletin d'information sur l'association puis d'un document iconographique représentant l'emblème personnel de l'Abbé Pierre. Enfin, le doc 1 reprend l'appel du premier février 1954 prononcé sur radio Luxembourg, ancienne RTL. Ce corpus s'inscrit dans le contexte des 30 glorieuses, période correspondant à l'accroissement de richesses, faisant oublier les fortes inégalités sociales. Par ailleurs, Henri Grouès étant un homme de foi, il faut prendre en compte la situation de l'église à l'époque à savoir une église catholique en mutations depuis fin XIXe.
[...] Un homme de Dieu qui porte "la voix des hommes sans voix" A. Des rencontres à la fondation d'Emmaüs En effet, en parallèle de son action politique l'abbé pierre se consacre dès 1949 (doc à une action sociale qui nous montre comment l'Abbé Pierre a concrétisée ses principes exprimée en politique que nous venons de voir. On voit alors que, d'après le document Emmaüs a été fondée en 1949 donc bien avant la grande mobilisation de l'hiver 1954 qui a fait connaitre le mouvement. [...]
[...] A côté de cette figure légendaire du missionnaire, l'AP apparaît moderne. Nous l'avons tout d'abord démontré dans la 2ème partie avec l'utilisation de moyens de diffusion novateurs comme la radio. Au-delà de cela, il est aussi possible de se demander si le contexte de sécularisation qui touche la France ne joue-t-il pas un rôle dans la mise en place d'un mouvement qui chercherait à redorer le blason du mouvement religieux, de lui donner un nouvel élan. Mais nous sommes obligées de répondre par la négative puisqu'au delà de l'image de l'Eglise, ce qui lui importe vraiment, c'est le message qu'il diffuse, ce n'est pas celui de Dieu, c'est le sien avant tout. [...]
[...] L'abbé pierre cache donc des juifs puis, sans en avertir son évêque rallié à la cause de Pétain, il se fait faussaire, alpiniste-passeur. (Ainsi aidera-t-il Jacques De Gaule, frère cadet du général.) (La profession de foi mentionnant l'obtention par ses soins de hectolitres de vins d'algérie témoigne aussi de sa connaissance et de ses contacts dans la colonie française qu'il a fréquenté dans la résistance. )En outre lorsqu'on lit : l'intervention décisive de l'abbé pierre pour éviter la honte d'un vote prèt à chasser DG »,c'est bien qu'à Alger l'abbé résistant rencontre le général de Gaulle avec qui il gardera un temps des liens. [...]
[...] Même si ces crédits ont été débloqués, les fonds n'ont pas été versées et l'Abbé Pierre dû y investir ses propres économies. Etant donnée que son indemnité parlementaire fut épuisée, il fut obligé de construire sans permis de construire par exemple non montrant sa préférence pour la légitimité plutôt que la légalité sûrement hérité de son expérience de résistant. Ceci se retrouve aussi dans le doc4 avec le choix de l'appellation chiffonniers qui revoit un métier qui était alors interdit pour cause sanitaire. [...]
[...] C'est par ces rencontres, sans oublier celle de sa fidèle secrétaire Lucie Croutaz qui le soutiendra toute sa vie, qu'est né tout un projet. L'abbé Pierre a aussi pu concrétiser un projet, par lui-même, qui lui tenait à cœur depuis l'enfance comme on la vu tout à l'heure, influencé par son père. C'est aussi à travers la religion que l'abbé Pierre a appris qu'il fallait aider son prochain. Pourtant, rappelons qu'il est issu d'une famille bourgeoise et que ses amis issus des classes populaires chez les Capucins le trouvaient naïf, tant il idéalisait la pauvreté. [...]
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