L'histoire du travail est l'histoire même de l'humanité. L'homme, pour subsister, doit depuis ses plus anciennes origines se procurer sa nourriture et pour ce faire, travailler. L'ambiguïté associée au concept même de « travail » se retrouve au sein des catégories sociales qu'il concerne.
La question sociale est l'ensemble des rapports conflictuels entre les classes sociales. Selon Anne Fretel : « Au XIXe et au début du XXe siècle, la question sociale prend les traits de la question de la pauvreté au travail ».Dès la fin du XVIIIème siècle, les sociétés européennes évoluent sous l'effet d'une triple impulsion: une très forte croissance démographique, de très nombreuses transformations économiques avec la révolution industrielle et enfin la diffusion des nouveaux principes de liberté et d'égalité véhiculés par les révolutions américaine et française. Ces trois facteurs associés expliquent l'espoir de l'époque en une possible éradication de la pauvreté et en la perspective de prospérité pour tous. Pourtant, un nouveau phénomène dénommé « paupérisme » apparaît, sous l'effet notamment d'un manque total de réglementation du travail dans ces sociétés libérales. L'état sanitaire (épidémies de choléra…) autant que ce que l'on pourrait nommer l'état moral (la prostitution, la violence et l'alcoolisme) se dégradent dans le cadre urbain, tandis que les paysans, toujours majoritaires, voient leur dépendance envers les propriétaires bourgeois croitre, et peinent à subsister. Ainsi, la question socialene peut que se poser de façon de plus en plus visible en Europe où elle va avoir des répercussions majeures tout au long du siècle.
[...] La part de l'Europe dans le monde se renforce: d'un peu plus de 20% en 1800, elle passe presque à 25% en 1900. Cette croissance démographique a des impacts économiques: elle contribue dans un premier temps à aggraver les problèmes de subsistance, car il faut nourrir cette population supplémentaire, mais parallèlement cela stimule aussi la création de ressources nouvelles, élargie le marché du travail et de la consommation. Au niveau social, cela tend à augmenter la pauvreté voire la misère. [...]
[...] C'est le cas des corons dans l'espace minier. C'est pour cela que de grandes entreprises vont se créer, concentrant à proximité des sites de production, le lieu d'habitat des ouvriers. La structure des classes laborieuses se stabilise très lentement à la fin du XIXème siècle, bien que la majorité des ouvriers continuent à changer fréquemment de travail. Néanmoins, leur habitat se concentre à proximité des usines ou des puits de charbon. Le métier commence à se transmettre de père en fils, surtout avec l'avènement du paternalisme patronal. [...]
[...] Conduisent à l'apparition des premiers systèmes de protection sociale : Dans la première phase d'industrialisation, l'Etat libéral n'intervient pas au sein de l'entreprise et les relations ne s'effectuent qu'entre salariés et patrons. Mais l'évolution de l'industrie et la demande sociale fait de l'Etat un acteur. Son action se situe à deux niveaux : il agit à l'intérieur de l'usine dans l'optique de corriger les excès les plus criants, mais agit également à l'extérieur de l'usine pour mettre en place un système de protection dont le but est d'améliorer la sécurité de l'existence des ouvriers. Ces politiques de protections sociales, pratiquées par différents gouvernements, ne sont pas exemptes de préoccupations politiques. [...]
[...] Le Royaume-Uni, qui présente une forte avance industrielle sur le reste du monde, démantèle entre 1846 et 1852 ses droits de douane, avec l'abolition en 1846 sous la pression de Robert Peel des Corn Laws, instaurant ainsi le libre-échange. Dans d'autres pays du monde, l'industrie, plus jeune et moins performante, se montrent réticents à entrer dans la voie du libre-échange. Les entrepreneurs redoutent de succomber face à la concurrence anglaise, les agriculteurs exigent la protection de l'état et les ouvriers se montrent hostiles à un libéralisme économique qui favorise les riches au détriment des pauvres dont il renforce les mauvaises conditions de vie et de travail. [...]
[...] Dans le premier pays, on institue les retraites ouvrières en 1908 et les assurances sociales en 1911. En France, les deux premières lois d'assurances sociales sont votées en 1898 : les Sociétés de secours mutuel sont reconnues et fonctionnent sous le contrôle et avec l'aide de l'Etat, ce qui permet d'indemniser les accidents du travail comme vu précédemment. Dans ces deux pays, la législation sociale n'est pas détachée de toute arrière-pensée politique. En Grande-Bretagne, dans les années 1906-1914, la politique menée par les ministres radicaux préfigure l'institution de l'Etat-Providence, qu'il s'agisse de la mise en place et de l'organisation de la médecine scolaire, ou de la mise en place de bureaux d'emploi ou de planification urbaine. [...]
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