Dans la question des pseudo sans papiers est subsumé le mal insidieux de la France : le racisme à visages multiples. Le monde, disent les économistes et certains penseurs, est devenu un monde global, où les frontières sont ouvertes. Nous sommes rentrés dans l'universalité des mêmes valeurs.
Mais à la lumière du traitement réservé aux sans-papiers, ou ce qu'on regroupe sous le même terme : étrangers-immigrés en France et en Europe en générale, c'est l'essence même des droits de l'Homme qui est bafouée dans les Républiques qui sont sensées les cultiver et les protéger. Qu'est-ce seulement la République ? Peut-elle sans risque de se déshonorer cautionner des atteintes à la dignité de ces étrangers-immigrés ?
Les vieux sages africains nous apprennent qu'on « n'apprend pas à faire des grimaces à un vieux singe ». Les étrangers, notamment les Noirs, puisque ce concept n'est plus péjoratif, car la communauté noire en France se revendique comme telle ; ne sont plus ces primitifs de la forêt ou des montagnes, rétifs à la civilisation.
Les époques ont changé, les Africains sont même devenus plus rationnels que beaucoup de Français qui ne peuvent pas raisonner lucidement sans accuser son prochain d'être la cause son « mal-être », de son « insécurité ». Toute cette vision tordue, moyenâgeuse qu'on essaie vaille que vaille d'imputer aux Africains doit cesser.
De grands savants européens parcourent les continents pour découvrir d'autres cultures, d'autres sociétés, d'autres manières d'être (ce que les Grecs appellent un ars Vivendi) afin de faire prendre conscience à ceux qui ont encore la raison bornée, limitée aux quatre murs de leur maison. L'univers ne se limite pas à ce que présente la télévision ou les journaux.
Les étrangers, qui choisissent de vivre dans et sous les lois françaises, sont une occasion en or pour la République française de s'enrichir de leur présence, de sympathiser (grec sympatheia) avec l'autre. C'est cela être civilisé, offrir l'hospitalité ou un bon séjour à un ami, un prochain. Il ne faut donc pas attendre un cataclysme, ou l'hiver pour exhiber sa bonté ou son altruisme, mais l'être véritablement comme l'Abbé Pierre qui est mort comme un héros, comme un vrai sans-papier au sens noble du terme, qui a compris que le monde appartient à tout le monde.
Il y a un « ‘virus sournois »', pire que la grippe aviaire, qui flotte sur la France de Molière, de Voltaire, de Jean Jacques Rousseau, de Montesquieu, de Hugo, de Sartre notre héros de l'existentialisme humain. Bref de tous ces bons esprits que l'histoire a produits. Nous voudrions parler du « sunami » des temps modernes : le racisme et la xénophobie. Mais fort hélas les époques changent, les Abbés aussi se meurent. L'existence est remise en question. L'être humain d'aujourd'hui aime-t-il vraiment son prochain ?
[...] Clairement, ce qui a manqué pouvons-nous dire dans toutes ces campagnes-éristiques (Présidentielles et municipales) invectives et contre invectives, c'est un discours véritablement altruiste. Il y a eu comme une certaine résistance (au sens Freudien du terme) à défendre dans toutes les campagnes (présidentielles et municipales) la compatibilité entre étrangers- immigrés et la République. La vérité est comme le piment : elle brûle les yeux mais ne les casse pas (Proverbe africain) L'homme, disait la sagesse antique, est un être du monde, partout où il va il doit (devoir) se sentir comme chez lui. [...]
[...] Comportement qui est très dangereux. Et les récents événements de la gare du Nord sont déjà une première alerte pour la violence à venir. Il est clair en effet que les candidats par rapport à ces élections d'importance n'ont pas suffisamment cultivé dans l'esprit des gens les valeurs de la République, de cette République qui est ouverte à tous et qui doit protéger les biens et l'intégrité de la personne. Les jeunes qui sont devenus de nouveaux électeurs ne se sentent plus liés à certaines valeurs qui passent pour du mensonge. [...]
[...] Ce traumatisme est un crime contre l'humain, attentatoire à la dignité humaine. Comment seulement peut-on accepter et permettre que des policiers viennent choper des enfants, des élèves à la sortie de l'école et devant leurs camarades ? Comment un enfant peut-il dormir par de tels comportements de la police et des autorités politiques ? Une telle attitude, un tel infantilisme politique sont la marque même de la méprise du prochain, de l'irrespect. La France disait un ami docteur en médecine dentaire, est devenue sans le savoir comme la Côte-d'Ivoire, et aucun politique ne doit occulter cette réalité. [...]
[...] La France, c'est un leurre de la part de certains politiciens qui n'ont pas le sens du réel, ne peut plus se replier sur elle-même comme Sparte dans l'Antiquité, ni opter pour une France-centrisme ; car les temps et les moeurs ont changé par conséquent les discours ‘‘tordus'' aussi doivent changer. Il faut que les politiciens arrêtent de se comporter comme des enfants. C'est en effet une bêtise politique de dire à la face du monde qu'il faut refouler un étranger sous prétexte qu'il n'a pas de papiers, alors qu'il a des enfants qui sont nés en France et suivent des cours. [...]
[...] En Afrique nous aimons dire que la bonne mort, c'est de mourir parmi les siens. Or, puisque les Grecs disent que l'homme n'est pas toujours maître de son destin, des fois, lorsque les circonstances l'exigent, l'étranger est contraint de s'établir de manière indéterminée dans une région ; il contracte certaines habitudes, se crée de nouveaux amis, devient s'il le voulait résident ou citoyen avec les mêmes droits et devoirs que le citoyen autochtone (isopolitès). Les Grecs pour exemple, par rapport aux étrangers et aux métèques (métoikos), qui sont généralement des commerçants, des importateurs, des armateurs, des négociants, exigeaient tout simplement aux étrangers qu'ils payent annuellement un impôt. [...]
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