Le dispositif d'hébergement n'est pas adapté à la grande exclusion. L'hébergement d'urgence concerne une grande diversité de publics. Dans la définition de l'urgence, nous avons relevé la différence importante entre ce qu'on peut appeler « l'urgence de rupture » qui correspond à des personnes brutalement confrontées au risque de se trouver à la rue, et « l'urgence installée » des personnes qui y vivent depuis des mois ou des années de façon plus ou moins permanente. Si la présence de ces sans-abri dans nos villes n'est pas chose nouvelle, leur nombre semble avoir augmenté sous l'effet du développement de la précarité économique et des ruptures familiales, et les associations qui leur viennent en aide disent leur préoccupation devant le vieillissement d'une partie de ces « grands exclus ».
Beaucoup d'initiatives ont vu le jour et continuent de naitre pour prendre en compte ce public : la distribution de repas, les accueils de jour, les accueils de nuit, les hébergements de courte durée, les SAMU sociaux, les centres d'hébergement infirmiers…
Ce foisonnement d'actions nouvelles en faveur de la population la plus exclue a permis d'améliorer le quotidien des sans-abri, de les aider à préserver leur dignité et même, parfois, de leur ouvrir une perspective de sortie de la rue. Mais ce travail met aussi en lumière la profonde inadaptation de notre dispositif d'hébergement à la spécificité des besoins d'une population encore trop mal connue.
On peut se demander alors : quels sont les instruments, en termes de logement, mis en oeuvre pour remédier à la précarité des grands exclus ? Sont-ils bien adaptés à la réalité ? Pour tenter de comprendre nos interrogations, il serait intéressant d'analyser la situation actuelle des grands exclus (1) qui apparaît inadaptée (2), et parfois intemporelle (3).
[...] KAMOUN Patrick, Financement du logement social et évolutions de ses missions. De 1894 (loi Siegfried) à nos jours. Information Sociales, 2005/3, 123, pp. 20-33. MOUILLART Michel, La crise du logement en France, pourquoi et pour qui Regards sur l'actualité, Avril 2006, n°320, pp. 5-18. ROBERT Christophe, Politique publique et production de logements à loyers accessibles. Regards sur l'actualité, Avril 2006, n°320, pp. 31-46. [...]
[...] Paris : La Dispute p. BRESSON, Maryse, Les S.D.F et le nouveau contrat social. Paris : L'Harmattan p. FONDATION ABBE PIERRE, L'état du mal-logement en France. Paris : 14 L'Artésienne p. SEGAUD Marion, BRUN Jacques, DRIANT Jean-Claude (sous la direction de). Dictionnaire de l'habitat et du logement. Paris : Armand Colin p. VEXLIARD, Alexandre, Le Clochard. [...]
[...] Peut-on remettre en cause les centres qui continuent leur action sociale alors qu'ils sont souvent saturés ? Les centres d'hébergement saturés : Dans la vie quotidienne des SDF, le manque de place est évident, la quête est longue et incertaine, pour une durée maximale de 5 jours en province ou 15 jours à Paris (la durée évoluant d'année en année, de centre en centre). De plus, le système impose des contraintes difficiles qui peuvent expliquer, plus que les paradoxes de l'étiquette, que certains SDF évitent les centres d'hébergement. [...]
[...] Le minimum vital du froid hivernal est donc assuré. De plus, grâce à certaines associations, c'est l'occasion, pour ces grands exclus de rencontrer individuellement un référent social. Beaucoup d'entre eux pourront ainsi être orientés vers des structures d'hébergement et de réinsertion de plus long terme. Prélude à une reconstruction ? Mais, il ne faut pas oublier tous ces sans-abri, qui, pour diverses raisons, refusent l'aide apporté durant la période hivernale. En effet, certains SDF dénoncent les vols, les violences, les conditions primaires, le manque d'hygiène etc dans les centres d'accueil, alors que ces derniers, assurent au contraire, l'hygiène et la dignité La mobilité nationale : C'est en hiver aussi, et seulement en hiver, entre les mois de novembre et/ou décembre, jusqu'aux mois de mars et/ou avril, que les casernes, les hôpitaux, les cliniques etc . [...]
[...] Il existe une discrimination des SDF ayant un trait de leur physique particulier, ou par exemple une jambe ou un bras dans le plâtre. Les centres d'accueil n'hésiteront pas à les refuser pour le seul motif que le centre n'est pas adapté à leur situation. De plus, l'hébergement est limité en temps, les SDF devront alors se diriger vers un autre centre et ne pourront revenir 11 dans le centre précédent, qu'après une certaine durée, laissant ainsi la place aux autres démunis. [...]
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