1) Le terme euthanasie recouvre une pluralité de sens. Certains y voient une mise à mort, sur une grande échelle et pour des motifs économiques ou idéologiques. D'autres la considèrent comme le fait de provoquer, de laisser advenir ou de hâter à la demande d'un malade, la mort de celui-ci pour mettre fin à ses souffrances. Ils ne parlent donc pas de la même chose. En effet, le terme d'euthanasie a parfois été appliqué à des pratiques d'élimination de personnes jugées inaptes à la vie en société (malades mentaux, handicapés), l'eugénisme. Ces pratiques se distinguent de la peine de mort, car celle-ci implique des notions de châtiment et de justice. On parle également d'euthanasie animale, effectuée dans l'intérêt de l'animal ou de la population animale, par opposition à l'abattage, effectuée dans l'intérêt de l'homme. En réalité, la définition même du terme fait débat et constitue une véritable polémique conceptuelle. D'après le CCNE (rapport n°63 du 27 janvier 2000), c'est « l'acte d'un tiers qui met délibérément fin à la vie d'une personne dans l'intention de mettre un terme à une situation jugée insupportable ». Mais cette définition est à la fois trop étroite (elle exclue l'euthanasie des nouveaux-nés) et trop large (n'inclue pas l'exemple du prisonnier malade abattu au cours d'une évasion).
Pour comprendre la question de l'euthanasie, il ne s'agit pas de développer ou de prendre position pour un ensemble d'arguments, mais plutôt de rendre compréhensible le débat. Les différents arguments de deux positions renvoient à des domaines nombreux et très différents, ce qui ajoute à la confusion d'un débat dicté par les émotions dans la mesure où il touche aux questions de vie et de mort. Ainsi, nous allons donc plutôt nous attacher à distinguer les implications des arguments évoqués rapidement ci-dessous. La question de l'euthanasie répond à des enjeux religieux, moraux, déontologiques, juridiques, philosophiques, sociologiques et historiques dont les implications pratiques et théoriques sont à éclaircir.
[...] - Lorsqu'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, est hors d'état d'exprimer sa volonté, le médecin peut décider de limiter ou d'arrêter un traitement inutile, disproportionné ou n'ayant d'autre objet que la seule prolongation artificielle de la vie de cette personne, après avoir respecté la procédure collégiale définie par le code de déontologie médicale et consulté la personne de confiance visée à l'article L. 1111-6, la famille ou, à défaut, un de ses proches et, le cas échéant, les directives anticipées de la personne. Sa décision, motivée, est inscrite dans le dossier médical. Le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa fin de vie en dispensant les soins visés à l'article L. 1110-10. Article 10 I. - Après l'article L. [...]
[...] Ces directives sont révocables à tout moment. De plus, un patient peut désormais accepter ou refuser tout traitement et le médecin est obligé de se plier à la volonté de la personne si elle est consciente, ou de son mandataire désigné si elle est inconsciente. - la protection des médecins : la loi s'oppose explicitement à l'acharnement thérapeutique qu'elle nomme obstination déraisonnable permettant ainsi aux médecins de ne plus craindre des attaques en justice par des proches de patients décédés, notamment dans les services de réanimation. [...]
[...] Article 5 : S'agissant du malade inconscient, la loi précise donc qu'aucune limitation ou arrêt de traitement ne pourra être réalisé sans avoir respecté une procédure collégiale qui sera définie dans le code de déontologie et sans avoir consulté la personne de confiance, la famille ou un proche, ainsi que les directives anticipées. La décision prise est inscrite dans le dossier, permettant une traçabilité et une analyse rétrospective de la justification de la limitation ou de l'arrêt du traitement en cause. Ici le médecin ne doit pas respecter la volonté du patient, mais peut, sous certaines conditions précises, suspendre ou ne pas entreprendre un traitement maintenant en vie. Ce n'est pas la demande de l'entourage qui s'impose. [...]
[...] Testament de vie : Document dans lequel une personne consciente exprime par avance son désir d'euthanasie. Il en France, aucune valeur légale. Débat et enjeux de définition : Si la distinction entre l'euthanasie et l'interruption de soins disproportionnés est essentielle pour tous, la distinction entre euthanasie active et euthanasie passive n'aurait pas lieu d'être et fausserait le débat pour ceux qui considèrent : Soit il y a euthanasie par action ou omission (en injectant un produit létal ou en "oubliant" de donner à boire . [...]
[...] La tromperie est une dernière extrémité qui ressort de la responsabilité du médecin. - liée au droit contemplatif à sa propre mort, dans la dignité humaine de l'être conscient. A partir d'un moment, le médecin cesse d'être l'homme qui guérit pour devenir celui qui aide le patient à mourir. C'est une attitude moralement juste que la loi et l'éthique devraient considérer comme irréprochable. C'est un échange négocié entre la qualité supportable d'un processus de mort et sa durée. - liée au droit d'autrui à perpétuer ou à mettre fin à un soutien artificiel car le droit de mourir ne concerne que les personnes en capacité de le revendiquer. [...]
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