La France a choisi, dès l'instauration de ses premières politiques sociales, un modèle bismarckien qui s'appuie en grande partie sur le principe de l'assurance sociale, afin de permettre à ses travailleurs non protégés de se prémunir contre les risques tels que la maladie, l'invalidité et la vieillesse. Le point culminant du système français de protection sociale reste la création de la Sécurité sociale par l'ordonnance du 4 octobre 1945, même si celui-ci a connu de nombreuses évolutions depuis.
Le modèle est régulièrement tenu d'évoluer, étant donné les nouveaux enjeux auxquels il doit faire face. Les défis à relever se font à différentes échelles, nationale, régionale, internationale et mondiale, en fonction notamment des grands cycles économiques et démographiques. La problématique du financement de la protection sociale est à ce titre une question qui fait de plus en plus débat, car l'Etat doit sans cesse trouver de quoi résorber le déficit causé à la fois par des recettes en baisse et des dépenses qui augmentent.
[...] Alors que les recettes baissent, l'État doit donc accentuer le déficit, de telle sorte que le coût de la protection sociale est reporté sur les générations futures. On observe un phénomène d'infantilisation des usagers, car peu à peu ils s'habituent à un niveau de protection sociale et il est alors difficile de revenir en arrière. Qui plus est, la dépendance accrue aux transferts sociaux est un risque inévitable dans un système de protection sociale aussi développé. Le RMI est très critiqué, car on estime souvent qu'il est désincitatif à retrouver un emploi (d'où la mise en place récente par Martin Hirsch du Revenu de Solidarité Active, qui permet de cumuler un revenu d'activité et une prestation sociale de manière à rendre incitatif le retour à l'activité). [...]
[...] Le système de protection sociale à la française tente donc de se moderniser pour s'adapter aux exigences de son époque, mais il est évident qu'il reste globalement inadapté aux mutations de son environnement économique et social. Il n'est véritablement pas assez efficace pour faire face au défi posé par les inégalités, l'exclusion et la pauvreté par ses propres moyens. De plus, dans un contexte de crise économique, il apparaît de plus en plus ardu de financer les dépenses de protection sociale. [...]
[...] Si le modèle français tente de se moderniser pour se conformer aux nouvelles aspirations, contraintes et revendications, il reste néanmoins globalement inadapté aux transformations de son environnement économique et social. La protection sociale française, pour suivre les principales évolutions auxquelles elle doit faire face, se rénove progressivement. Elle met d'une part en place une fiscalisation croissante de ses recettes pour plus de solidarité et se livre d'autre part à une rationalisation de ses dépenses pour assurer une meilleure efficience de ses prestations. [...]
[...] La protection sociale à la française vous paraît-elle répondre aux exigences de son époque ? La protection sociale désigne tous les mécanismes de prévoyance collective, permettant aux individus de faire face aux conséquences financières des "risques sociaux c'est-à-dire les événements qui ne sont pas dus aux individus eux-mêmes et qui conduisent à une perte de revenus. Elle concerne à la fois les politiques publiques de régulation sociale, la redistribution et les services publics directs à la population. Son apogée s'est réalisée avec la mise en place progressive de l'État-providence, qui n'a cessé de croître depuis la fin du XIXe siècle en France. [...]
[...] ) menacent de plus belle notre économie en ce temps de crise. Fatalement, les recettes ne peuvent que diminuer, car les cotisations diminuent. La décrue de la masse salariale met ainsi en péril la viabilité de ce système de prestations financées par des cotisations. La fiscalisation des recettes, qui répond aussi à la volonté d'alléger le coût du travail dans un contexte de mondialisation (pour éviter les délocalisations vers les pays émergents et les pays à faible coût de main- d'œuvre ou pratiquant du dumping social et fiscal), est donc également très loin d'être une mesure suffisante pour résister à l'exacerbation de l'exclusion et de la pauvreté. [...]
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