La fin des années 80 aura été une période de grands bouleversements en Europe. Particulièrement en Europe de l'Est avec l'effondrement de la super puissance soviétique. En effet, l'économie du bloc soviétique, déjà mal en point, s'écroule. Mikhail GORBATCHEV, Président de l'URSS de l'époque, a contribué à cette situation avec ses mesures tendant à libéraliser le régime : la perestroïka et la glasnost. La perestroïka réorganisant l'économie et la glasnost, menée parallèlement à la politique de la perestroïka, devant supprimer les entraves à la liberté d'expression et au débat publique. Ses mesures furent trop rapides pour une économie défaillante, figée depuis des décennies…
Tiraillé par les conservateurs, ne voulant pas toucher au modèle, et les réformateurs emmenés par Boris ELSINE, voulant aller encore plus loin dans les réformes, GORBATCHEV est pris entre deux feux. Puis, l'ouverture du mur de Berlin, les effondrements un à un des états satellites et enfin la tentative de coup d'état perpétré en août 1991 mettront fin au règne de GORBATCHEV.
L'effondrement du bloc soviétique et l'ouverture du marché entraîneront une croissance sans précédent des réseaux mafieux déjà bien en place dans la société soviétique. Ces mafias trouvèrent un terrain adéquat à leurs épanouissements. Trafics en tout genre (alcool, voitures, produits radioactifs, drogues…) se sont multipliés, mais le « secteur d'activité » le plus florissant est, sans aucun doute, celui de la prostitution et du proxénétisme. Leurs réseaux se sont étendus à travers toute l'Europe, et en particulier dans l'Union Européenne, espace beaucoup plus lucratif.
C'est pourquoi, nous nous intéresserons à l'impact de l'effondrement du bloc soviétique sur le développement de la prostitution en Europe Occidentale.
Dans une première partie, nous expliquerons les conséquences de l'effondrement du bloc soviétique, à la fois sur le développement des mafias et l'organisation de la prostitution. Puis dans un second temps, nous montrerons qu'il existe une véritable « ruée vers l'Ouest », en décrivant d'une part le circuit de «la traite des blanches », et de l'autre en critiquant le système juridique en Europe. Enfin, dans une troisième partie, nous décrirons la vie des prostituées de l'Est en montrant qu'elles se trouvent dans une situation réellement précaire et en précisant le rôle important des associations pour leur « survie ».
[...] Il faut faire face aux problèmes administratifs, de santé, de retour au pays. Aux proxénètes. Un soir, ils ont réussi à récupérer une jeune fille qui se trouvait dans une voiture avec un de nos militants qui l'aidait à rentrer en Tchéquie. Elle est à nouveau prostituée à Prague . Il nous arrive aussi de veiller sur des jeunes filles qui se sentent menacées. Dernièrement, j'en ai hébergé une. Il y avait six mois qu'elle n'avait pas fait un vrai repas. [...]
[...] Inventif, le proxénétisme a modernisé ses lieux - bois, voitures, bords de routes, salons de massage - et ses moyens de production - télématique, téléphone, avaient, etc. Sous le gouvernement Jospin, on a procédé à une modification du Code pénal pour punir les clients des mineurs de 15 à 18 ans : Cette décision, saluée à l'unanimité, étonne pourtant les associations. «Jospin sort une loi de son chapeau sans aucune concertation, note Martine Costes, responsable pédagogique de Metanoya. On va pénaliser les clients des moins de 18 ans. [...]
[...] Elles peuvent ensuite obtenir un permis de séjour illimité. En application de cette loi, cinquante-sept femmes des pays de l'Est et d'Afrique ont porté plainte à Anvers en 1997. L'association Payoke n'en dénonce pas moins l'immobilisme de la justice belge et la clémence des peines infligées : La plupart des trafiquants ne passent que deux à trois ans en prison ; et, une fois la peine purgée, ils ne sont même pas expulsés. Selon Payoke, il aura fallu attendre mai 1998 pour que la justice anversoise condamne, pour la première fois, des trafiquants - huit Albanais - à la peine maximale prévue : cinq ans de prison ferme. [...]
[...] Bien loin des menaces et autres atrocités, les prostituées se mettent souvent elles-mêmes, par désolation, par l'inévitable, dans un véritable cercle vicieux. - En effet, la drogue est un moyen pour elles d'échapper à ce monde sans scrupules et ne plus penser ne serait-ce que quelques secondes à ce qu'elles vivent tous les soirs. Se procède alors un échange entre le souteneur et la prostituée : en contrepartie de l'argent gagné en se prostituant, elles reçoivent leur dose de drogue. [...]
[...] Au bout d´un mois, elles sont vendues, comme du bétail, elles peuvent voir les liasses de dollars qui s´échangent entre les deux hommes de la grande maison et leurs successeurs. Tatiana compte sur ses doigts, avec sérieux et impatience à la fois. " Cinq maisons dit-elle. Elle a été enfermée pour " travailler " dans cinq maisons successives, de Serbie au Monténégro, revendue chaque fois plus cher à d´autres souteneurs. Battue " bien sûr ajoute-t-elle si on le lui demande, évacuant le sujet d´un ton sec. [...]
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