Pouvoir patronal, capitalisme société civile, précarisation, classes sociales, inégalités sociales, diabolisation du patronat, système néolibéral, CAC40, prolétariat, optimisation fiscale, lutte des classes, entrepreneuriat
"Chaque fois que vous entendez parler de ces gens, qui sont censés diriger le monde, qui sont utiles, c'est juste cette bande de voyous capables d'accumuler pour eux-mêmes et de jeter l'argent par les fenêtres plutôt que de le partager avec les gens qui ont permis que cet argent soit gagné". J. L. Mélenchon, dans sa revue de la semaine du 13 janvier, souligne ici le rejet du patronat couplé au sentiment d'injustice des salariés, en France, et dans la plupart des pays développés aujourd'hui. En effet, pendant que le CAC40 se félicite, dès janvier 2017, de ses records de dividendes depuis la crise, Emmaüs décrète "l'état d'urgence sociale".
Le monde semble donc fractionné en deux, entre la sphère restreinte et diabolisée de l'abondance des patrons et l'univers majoritaire du chômage, de la précarisation, du mal-logement et de la souffrance sociale des classes moyennes et populaires. Cependant, la réalité est plus nuancée. Le patronat est lui-même divisé, caractérisé par le fossé entre d'un côté les grands patrons des multinationales et de l'autre les patrons des PME, des petites entreprises et les autoentrepreneurs réticents au salariat, qui ne connaissent pas la même prospérité.
[...] Pour Herbert Marcuse, dans L'homme unidimensionnel, la notion de travail épanouissante est nécessairement associée à une envie satisfaite de le faire pour soi, librement, avec la reconnaissance sociale des autres. Le « système paradoxant » (De Gaulejac, F. Hanique) a la particularité d'offrir des outils contradictoires, comme celui d'une prime personnelle récompensant le fait d'avoir bien servi son patron, de sentiment de liberté (open space, télétravail . ) et de surveillance numérique, et d'injonction et félicitations toujours chiffrées. Selon F. Lordon, les travailleurs se pensent libres en ignorant les structures qui les déterminent, et donc en refusant inconsciemment de les combattre. [...]
[...] Mélenchon, dans sa revue de la semaine du 13 janvier, souligne ici le rejet du patronat couplé au sentiment d'injustice des salariés, en France, et dans la plupart des pays développés aujourd'hui. En effet, pendant que le CAC40 se félicite, dès janvier 2017, de ses records de dividendes depuis la crise, Emmaüs décrète « l'état d'urgence sociale ». Le monde semble donc fractionné en deux, entre la sphère restreinte et diabolisée de l'abondance des patrons et l'univers majoritaire du chômage, de la précarisation, du mal-logement et de la souffrance sociale des classes moyennes et populaires. [...]
[...] – Hausse des écarts de richesse : huit hommes sont plus riches que la moitié la plus pauvre de la population mondial (rapport 2016, l'ONG Oxfam). Conclusion du rapport : « les grandes entreprises et les individus les plus riches exacerbent les inégalités, en exploitant un système économique défaillant, en éludant l'impôt, en réduisant les salaires et en maximisant les revenus des actionnaires ». – Institutionnalisation de la précarisation : 12,7% des emplois sont précaires en France, en augmentation depuis la crise de 2008 (concédé par les statuts d'intérimaires, CDD . [...]
[...] Ils sont à la fois les bénéficiaires et les serviteurs du capitalisme néolibéral qui les dépasse, à travers leur course objective à la rentabilité plus qu'au bien-être, traduisant leur soumission à ce fonctionnement. Dans les entreprises cotées en bourse, les dysfonctions managériales se multiplient par le poids de la prescription financière des actionnaires ou des banquiers, qui transforme le patron en médiateur économico-financier, pourtant initialement leader économique et chef d'équipe. Ainsi, la « haine du grand patronat » doit considérer le monde dans lequel il évolue. [...]
[...] Néanmoins, ce patronat global n'a pu se développer qu'avec la complicité de la société. En ce sens, au début de l'ère politique libérale, B. Constant dénonçait déjà le contrat social de Rousseau, car pour lui « il arrive qu'en se donnant à tous, il n'est pas vrai qu'on se donne à personne, on se donne au contraire à ceux qui agissent au nom de tous ». En acceptant le pacte social démocratique pour plus de liberté, l'autonomie réelle de la population s'est donc vue aspirée par ses représentants de tous bords. [...]
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