Le vingtième siècle fut le théâtre des deux guerres les plus sanguinaires qu'ait connu l'humanité et celui de la guerre froide, le temps des utopies gauchistes et des dictatures fascistes, l'ère du nationalisme et de l'internationale, l'espace de la révolution bolchevique et de la révolution culturelle, en somme et pour employer une expression chère à l'historien anglais Eric Hobsbawm le vingtième siècle fut « l'âge des extrêmes » : celui de toutes les outrances. C'est en effet le siècle de la réussite prodigieuse de la modernité sur le plan scientifique et technique et de son échec ahurissant sur le plan moral et politique. L'histoire du vingtième siècle dément l'opposition classique entre perfectionnement technique et brutalité primitive, entre civilisation et barbarie. C'est pour cela qu'il est le siècle de la crise de la modernité (...)
[...] Pour Gianni Vattimo il y a deux transformations fondamentales qui marquent le passage à la postmodernité. -La fin de la domination européenne. -Le développement massif des médias qui ont donné la parole aux cultures locales ou minoritaires. La postmodernité est décrite selon des courants différents. -Le premier la décrit comme une hypermodernité. C'est une crise du modernisme technique. Dans ce cas la crise n'est pas synonyme de décadence mais d'excès de technique. C'est une modernité qui ne cesse de s'accélérer et qui s'abolit ainsi par elle-même. [...]
[...] 2-Positivisme : En devenant positif l'esprit renoncerait à la question pourquoi ? c'est-à-dire à chercher les causes premières des choses. Il se limiterait au comment c'est-à-dire à la formulation des lois de la nature, exprimées en langage mathématique, en dégageant, par le moyen d'observations et d'expériences répétées, les relations constantes qui unissent les phénomènes, et permettent d'expliquer la réalité des faits. La société devient dirigée par des scientifiques qui en sont les nouveaux dieux 3-sécularisation et laïcisation de la société : dissociation donc des différentes dimensions de l'existence individuelle et collective. [...]
[...] Et puis pour quelles raisons la modernité ne s'altèrerait pas. Ses échecs devraient être une raison suffisante pour déclarer sa fin. Après tout, l'antiquité et le moyen âge ont été modernes pour ceux qui les ont vécus. Comme le dit Malraux pour un homme du 13E siècle, l'art gothique est moderne. Pour nous il est moyenâgeux. Pourquoi l'époque qu'on qualifie de moderne n'aurait- elle pas comme celles qui l'avaient précédés une fin et ne deviendrait- elle pas à son tour pour les générations futures antiquité. [...]
[...] La modernité est faite des complémentarités et des oppositions entre la raison, la subjectivité et la libération du sujet et l'appartenance et l'identification à une culture. N'en déplaise aux postmodernes et malgré le fait que le brouillard est notre condition, la vérité doit rester notre souci. Le vingtième siècle nous aura appris à nous méfier de la perfection et du progrès à tout prix. Il nous aura également appris que les principes modernes sont des idéaux qu'on n'atteindra peut être jamais mais qu'il est impératif qu'ils demeurent nos préoccupations. [...]
[...] La modernité est un changement ontologique du mode de régulation de la reproduction sociale basée sur une transformation du sens temporel de la légitimité. L'avenir dans la modernité remplace le passé et rationalise le jugement de l'action associée aux hommes. La modernité est la possibilité politique réflexive de changer les règles du jeu de la vie sociale. Elle est aussi l'ensemble des conditions historiques matérielles qui permettent de penser l'émancipation vis-à-vis des traditions, des doctrines ou des idéologies données et non problématisées par une culture traditionnelle . [...]
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