La population Sans-Domicile Fixe (SDF) - quelles approches, quelles actions ?

Résumé du document

Aujourd'hui l'Image d'Epinal du clochard, cette figure pittoresque qui faisait partie de la vie citadine, qui était connu des habitants du quartier a disparue dans la diversité et la multitude des situations que revêt le terme aujourd'hui employé de SDF. Le sigle SDF, repérable dès le XIXe siècle sur les registres de police est aujourd'hui massivement employé en France pour désigner la population sans domicile fixe.

Le mot intègre les significations de sans-logis (absence de logement), de sans-abri (victime d'une catastrophe), de clochard (figure pittoresque n'appelant pas d'intervention publique structurée), de vagabond (qui fait plutôt peur), ou encore de mendiant (qui sollicite dans l'espace public). Des hommes isolés, des familles et des phénomènes assez différents (absence de logement, spectacle de la déréliction dans l'espace public, mendicité, etc.) sont ainsi assemblés dans une même appellation.

De telles situations échappent au système contributif mis en place, il y a soixante ans, pour la protection sociale par l'ordonnance du 4 octobre 1945, dans lequel la protection contre les risques sociaux est conditionnée par le versement préalable de cotisations sur les revenus d'activité. Ces personnes figurent néanmoins parmi les bénéficiaires d'une protection subsidiaire construite progressivement, l'aide sociale, qui met à la charge des collectivités publiques une obligation légale de prestations en leur faveur.

Extraits

[...] Naissance de l'idée d'urgence sociale. En constatant dès 1993 que le droit pour les sans-abris de vivre dans la vie correspond aussi au droit d'y mourir, mouvement de panique SDF morts en 2009 (399 en 2008) 22 novembre 1993 : SAMU social de Paris, statut officiel le 19 dec 1994. Permis de renforcer la capacité à s'adresser aux plus désocialisés en allant de nuit à leur rencontre dans la rue. Dans le sillage, le monde associatif s'y est engouffré. Création des CHU (Centre d'Hébergement d'Urgence) : “prise en charge à visée intégrative”. [...]

[...] * Emploi : des SDF sont des actifs occupés. Plus de 9 sur 10 de ceux- ci sont ouvriers ou employés, souvent dans des statuts précaires (intérimaires, stagiaires, contrat emploi solidarité ) 43% au chômage. Accroissement de trois types de publics : des jeunes hommes, fortement marginalisés et dépendants ou présentant des troubles du comportement ; des femmes accompagnées d'enfants ; des étrangers demandeurs d'asile ou en situation irrégulière. Insee 2006 dans le bilan démographique : On estime ainsi la population des personnes sans abri à environ personnes, dont en métropole, en augmentation d'environ par rapport à 1999. [...]

[...] ( La question du refus de prise en charge. Non-recours des SDF aux services qui leur sont consacrés. Raisons souvent invoquées : soit des caractéristiques spécifiques (être en couple, avoir un chien), des préférences individuelles (contraintes de la vie collective) ou l'inadaptation de la prise en charge (manque d'information, violence dans les centres) pbs majeurs : ciblage, complexité, manque de moyens. ( CIBLAGE : Pas de principe d'action unificateur car faiblesse de dispositifs d'observation. Difficulté de cibler l'objectif et de l'atteindre. [...]

[...] 2.Vers une redéfinition de la politique A. Limites des politiques ( Christine Boutin alors ministre du Logement et de la Ville a présenté le dispositif hivernal d'hébergement d'urgence 2008-2009 en déclarant que la France est le pays européen qui consacre le plus d'argent aux démunis soit plus de 1 Mds d'€ au budget 2009 Mais pour un résultat qualitatif qui laisse à désirer. Enquête lancée par Emmaüs et menée avec l'institut BVA, LeMonde, RTL et la DRASS IDF en 2005 : - 33% estiment qu'il est difficile d'accéder à leurs droits. [...]

[...] - Il faut rationaliser l'affectation des responsabilités et des moyens : diminuer le nombre d'acteurs, réinsérer une partie de la population dans le système de sécurité sociale normal, mettre en place un guichet unique. Moins d'acteurs, moins de dispositifs. - La parole des personnes sans domicile fixe elles-mêmes semble pertinente à explorer afin de comprendre leurs attentes et leurs aspirations. En Europe Une partie importante des SDF est composée de demandeurs d'asile venant des pays pauvres du Sud et de l'Est. La question SDF est certes une question de solidarité personnelle et nationale, mais c'est aussi désormais une question de coopération internationale. [...]