Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, que la vieillesse apparaît comme un problème social. Auparavant, l'intervention publique se limitait à assister les plus déshérités sans distinction d'âge ; ceux qui faute de famille ou de réseau de solidarité, n'avaient d'autres recours que l'assistance en cas de maladie ou d'invalidité. Toutefois, le vieillissement continu et progressif de la population qui s'établit durant le XIXe siècle, s'opérant en parallèle de l'industrialisation, favorise la visibilité de la vieillesse ouvrière. Elle est d'autant plus assimilée à un problème social qu'un nombre croissant d'ouvriers connaît un vieillissement précoce du fait de la pénibilité de leur travail.
La vieillesse devient alors progressivement un champ d'investigation de l'Etat, la naissance des politiques de la vieillesse illustre sa préoccupation croissante. Les politiques de la vieillesse représentent alors toutes les politiques publiques qui prennent pour cible les personnes âgées, mais aussi les politiques qui ont par contre coup des conséquences sur les personnes âgées. Cependant, selon les périodes, le mode de gestion étatique de la vieillesse et donc les politiques vont différer.
C'est pourquoi, dans une perspective socio-historique, nous verrons dans une première partie comment ces politiques de la vieillesse se sont constituées. Puis, dans une seconde partie, nous étudierons en quoi elles peuvent mettre en évidence la crise de l'Etat providence et nous examinerons les alternatives proposées depuis les années 90.
[...] 109), déjà développée par les ménages. Par ailleurs, les nouvelles mesures mises en place impliquent une certaine remise en cause des acquis sociaux. Les réformes des systèmes de retraite amènent à une plus grande individualisation des retraites, certains parlent même d'une retraite à la carte La retraite à 60 ans est remise en cause, avec l'augmentation des durées de cotisation, même si l'âge légal est maintenu. De plus, le développement de l'épargne retraite privée conduit à un accroissement des inégalités : tous n'ont pas les moyens d'épargner. [...]
[...] 265) et comme un accompagnateur et réparateur de la prise de risque, qui se retrouve dans les politiques de la vieillesse. Cette perspective se rapproche de la figure de l'État providence continental qui indemnise de manière plus ou moins généreuse la perte d'emploi, plus qu'elle ne la prévient, selon la typologie élaborée par Esping-Andersen[2]. Bibliographie CARADEC V., Sociologie de la vieillesse et du vieillissement, Paris, Armand Colin DEMIER F., Histoire des politiques sociales. Europe, XIXe-XXe siècle, Paris, Seuil DUMONS B., POLLET G., L'État et les retraites. [...]
[...] La principale remise en cause de ces politiques provient de l'immixtion de la politique de l'emploi dans celles de la vieillesse. Les différents dispositifs de retraits anticipés font l'objet d'un consensus entre les partenaires sociaux ; on parle alors d'une culture de la sortie précoce Les contradictions de l'action publique dans le domaine de la vieillesse sont perçues par certains auteurs comme le reflet d'une crise de ces politiques, crise qui elle-même permet d'éclairer la crise que connaîtrait l'État providence. [...]
[...] Les acteurs sociaux ont été très actifs ; un certain nombre d'actions émanent du patronat, des syndicats, et visent la constitution de caisses de retraite particulières. En 1945, avec la sécurité sociale, la retraite devient un droit universel du travail. Une solidarité à l'égard du risque que constitue la vieillesse est instituée. Contrairement à la loi sur les assurances sociales, la solidarité n'est plus de classe : la sécurité sociale doit couvrir l'ensemble des travailleurs et assurer la protection la plus large possible. [...]
[...] Il est préconisé d'une manière générale d'enrayer le consensus sur l'exclusion des salariés âgés du marché du travail. Les années 1990 sont marquées par la contradiction croissante entre la tendance au retrait précoce qui perdure avec de nouveaux mécanismes accompagnant le retrait précoce (la Cessation d'Activité des Travailleurs Salariés, l'Allocation de Remplacement Pour l'Emploi), et une tendance inverse qui vise à prolonger la vie professionnelle : allongement de la durée de cotisation, accès réduit aux dispositifs de préretraite, mesures de renchérissement du licenciement des travailleurs âgés (la contribution Delalande augmente en 1999). [...]
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