Selon les néoclassiques, l'offre de travail résulte d'un choix. L'agent économique opère un arbitrage entre travail et loisir, sous contrainte de temps. Plus précisément, il s'agit d'un arbitrage entre l'utilité tirée du temps de loisir et celle tirée du revenu que procure le travail. L'offre de travail est donc une décision prise au niveau individuel. Cependant, elle détermine la quantité de facteur travail disponible pour la production. Il s'agit donc d'un enjeu stratégique pour l'économie national, soutenu par les politiques publiques. Par politiques publiques, il faut entendre l'ensemble des interventions de l'Etat et des organismes qui lui sont rattachés. Elles sont de natures diverses mais visent pour l'essentiel à améliorer le fonctionnement du marché ou à en pallier ses déficiences. L'intervention de l'Etat est rendue légitime par les déséquilibres du marché du travail, qu'il s'agisse du chômage ou de la pénurie de main d'œuvre dans certains secteurs.
L'offre travail constitue donc un enjeu majeur de croissance et pour cela, le plein emploi est recherché par les politiques publiques. Il convient donc de s'interroger sur l'efficacité des politiques publiques misant sur l'offre de travail.
Les politiques publiques jouent sur la qualité et la quantité de l'offre de travail dans une perspective de plein emploi et de croissance économique (I). Elles comportent pourtant des limites qui hypothèquent le retour au plein emploi (II).
[...] Les contradictions des politiques publiques, cause de leur échec ? Des politiques incitatives cohabitent avec des politiques malthusiennes. Les politiques malthusiennes reposent sur l'hypothèse qu'à niveau de production et productivité donnée, la baisse de la durée de travail doit être compensée par une augmentation de la quantité de travail utilisé. D'où une désincitation au travail afin de partager le temps de travail, comme ce fut le cas lors de la politique dite des trente cinq heures des pré retraites Les mesures prises par les pouvoirs publics, qu'elles soient incitatives ou désincitatives ne suffisent pas pour que l'offre de travail trouve une demande. [...]
[...] Mais ce sont également les dépenses publiques de santé qui deviennent stratégiques d'un point de vue de la qualité de l'offre de travail. Améliorer la qualité de l'offre, c'est aussi aider l'offreur de travail même le moins qualifié, à trouver une demande, par exemple en favorisant l'employabilité des offreurs de travail notamment grâce à suivi personnalisé des chômeurs, délivré par l'ANPE. Davantage d'information permet d'orienter les futurs actifs vers des formations comportant réellement des débouchés, afin de favoriser l'adéquation de l'offre et de la demande de travail. [...]
[...] Politiques publiques et offre de travail Selon les néoclassiques, l'offre de travail résulte d'un choix. L'agent économique opère un arbitrage entre travail et loisir, sous contrainte de temps. Plus précisément, il s'agit d'un arbitrage entre l'utilité tirée du temps de loisir et celle tirée du revenu que procure le travail. L'offre de travail est donc une décision prise au niveau individuel. Cependant, elle détermine la quantité de facteur travail disponible pour la production. Il s'agit donc d'un enjeu stratégique pour l'économie nationale, soutenu par les politiques publiques. [...]
[...] Mais les politiques publiques peuvent aussi miser sur une croissance intensive, en améliorant la productivité du facteur travail : il s'agit alors de jouer sur la qualité de l'offre de travail. B. Miser sur la qualité de l'offre de travail Améliorer la productivité de l'offre de travail, entre également dans les facteurs de croissance. En effet, les théories de la croissance endogène développées par Romer et Lucas dans les années 1980 insistent sur le fait que l'Etat a un rôle à jouer en ce qui concerne l'accumulation de capital humain, lequel est défini par le stock de connaissances valorisables économiquement et incorporés aux individus. [...]
[...] L'impact des politiques publics sur l'offre de travail A. Favoriser l'augmentation de l'offre de travail Pour influer sur l'offre de travail en termes quantitatifs, il est nécessaire de faire pencher l'arbitrage des agents économiques individuels en faveur du travail Pour cela, les politiques publiques peuvent utiliser des incitations. Des incitations monétaires, tout d'abord, qui peuvent être de natures diverses : hausse du salaire minimum, baisse de la fiscalité La prime à l'emploi, par exemple, permet à l'offreur de travail de faire face à toutes les dépenses supplémentaires occasionnées par le retour à l'emploi, comme la garde des enfants, la cantine, les nouveaux habits Il peut s'agir également d'incitations non monétaires, pour jouer sur les préférences des offreurs de travail, par exemple en améliorant les conditions de travail (sécurité, hygiène, horaires aménagés ) Ce sont également des mesures contraignantes contre le chômage volontaire. [...]
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