Thailande, gestion des minorites, population thailandaise, ethnies, statut des minorites
Comparé aux autres pays du Sud Est Asiatique, la Thaïlande est l'un des pays les plus homogène du point de vue de sa composition ethnique. Cet état de fait résulte en très grande partie d'un processus de construction de l'identité nationale en oeuvre depuis la fin du XIX° centré autour de la langue thaï, le bouddhisme et l'attachement à la monarchie.
Pour surpasser les divisions ethniques allant à l'encontre de ce processus de construction identitaire commune, le gouvernement a mené et continue de mener des politiques d'assimilation parfois intenses.
Jusque dans les années 80 les politiques de gestion des minorités était motivée par la volonté d'endiguer le communisme et de lutter contre la culture de l'opium. Depuis les années 80, la déforestation et les questions environnementales ont été cruciales dans la politique du gouvernement thaïlandais vis-à-vis de ces minorités. Aujourd'hui celle-ci est dominée par un sentiment nationaliste fort et un besoin de cohésion autour de l'identité nationale thaïlandaise.
[...] Les problématiques actuelles de gestion des minorités 1. Le reclassement des zones habitables Depuis la fin des années 1980, les pouvoirs publics thaïlandais ont reclassé la plupart des régions éloignées du Nord de la Thaïlande en zones protégées. À la suite de ce système de classification, soixante pour cent des villages des minorités ethniques se sont trouvés situés dans des terres où la production agricole est interdite, et dix-huit autres pour cent se sont trouvés dans les zones où la culture est limitée à certaines pratiques, ce qui a rendu la survie des ménages et des communautés précaire. [...]
[...] La politique officielle à l'égard de toutes les minorités privilégie donc l'assimilation dans le cadre d'un État «intégrateur». Le refus de reconnaître les différences régionales s'oppose donc, avec le développement de l'éducation, à l'émergence timide de mouvements antagonistes régionaux. Ainsi, du 26 Avril au 20 Mai 1999, près de 3000 représentants des différentes minorités ethniques de Thaïlande se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur de la province de Chiang Mai pour protester contre les politiques du gouvernement. Les manifestants ont demandé un accès facilité à la citoyenneté Thaïlandaise et aux droits qui lui sont assortis ainsi que la reconnaissance de leurs droits sur les terres qu'ils occupent depuis des générations. [...]
[...] En 1961, fut réalisée la première étude sur les minorités ethniques thaïlandaises avec le soutien des Nations Unies. Le résultat de cette étude conduit à l'établissement de centres itinérants, les Hill tribe Development and Welfare Centers chargés de surveiller et contrôler les minorités. En parallèle fut créé un centre d'étude universitaire sur la question à Chiang Mai. Des politiques d'aide et des plans de développement furent établis à destination de ces populations ; l'amélioration des conditions de vie était supposée réduire le risque de propagation du communisme, principal objectif des politiques thaïlandaises avec l'arrêt de la production d'opium et la sédentarisation des populations dans un soucis de sécurité A la prise en considération des questions environnementales La politique envers les “hill tribes” fut reformulée en 1968 avec une re- dynamisation de la politique de regroupement des populations dans les plaines avec pour objectif de les assimiler complètement a la population thaïlandaise et de créer une forme de patriotisme et de loyauté nouvelle envers le gouvernement. [...]
[...] Le gouvernement définit les Thaïs au sens large comme le peuple autochtone et ne reconnaît pas l'existence de peuples autochtones. La politique thaïlandaise à l'égard des minorités a par conséquent, toujours été une politique d'assimilation. Si la minorité chinoise, de part son rôle majeur dans l'économie thaïlandaise a toujours été pleinement intégrée, quelques tensions ont existé vis-à-vis de la minorité de musulmans malais qui avaient formé un mouvement sécessionniste fort mais qui, bénéficiant des retombées d'une forte croissance économique dans les années 80, s'est depuis apaisée. [...]
[...] Les Chinois constituent la minorité la plus importante, environ 10% de la population . Parmi les autres minorités figurent les musulmans million) d'origine malaise qui vivent dans le sud. Au nord du pays coexistent différents principaux groupes ethniques : les Karens, Hmongs, Lahus, Yaos Ahkas, Htins, Khamus, et les Luas. A la fin des années des individus issus de ces minorités ethniques étaient concentrés dans les régions montagneuses du nord de la Thaïlande, en particulier dans les provinces de Chiang Mai, Chiang Rai, Tak, Nan, et Mae Hong. [...]
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