Selon le rapport de février 2002 rendu par la Cour des comptes, « la politique de la ville peut être considérée comme une politique de lutte contre l'exclusion, conduite dans un cadre territorial, en faveur de zones urbaines où la précarité sociale est forte, menée par l'Etat en partenariat contractuel avec les collectivités territoriales ».
Historiquement, ce processus s'amorce donc en 1977 avec les réhabilitations immobilières que mettent en place les Conventions Habitat et Vie sociale, mais c'est seulement sous la première présidence de François Mitterrand qu'il se développera pleinement au travers du programme Développement Social des Quartiers (DSU). Car la politique de la ville, malgré sa dénomination un peu trompeuse, se destine à la zone urbaine plus spécifique que représentent les« quartiers sensibles » qui cumulent un ensemble de difficultés comme un chômage plus élevé que la moyenne nationale et un parc de logements en cours de dégradation avancée.
La politique de la ville est à ce titre une politique sociale qui inclut de multiples composantes et ne se limite pas au seul aspect urbain. Dans une telle optique, étudier la politique de la ville consiste à se poser la question suivante : comment l'Etat peut-il lutter contre l'exclusion urbaine ?
[...] Ainsi, dès 1984, un comité interministériel des villes (CIV) a pour tâche de définir, programmer, et superviser le financement de la politique de la ville. Il est alors présidé par le premier ministre et de nombreux ministres y participent. Une nouvelle pierre est ajoutée à l'édifice en 1988 avec la constitution de la délégation interministérielle à la ville dont la centaine d'agents joue un rôle d'animation et de pilotage des équipes de terrain. Par le décret du 14 mai 2009, elle devient le secrétariat général du CIV et exerce la tutelle de deux instances majeures : l'agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), et l'établissement public national d'aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux (EPARECA). [...]
[...] Le volet éducatif, quant à lui, s'articule autour de la réhabilitation de l'école comme agent d'intégration. Dès 1981, l'Etat a créé les ZEP pour surmonter les handicaps en matière d'éducation dans certaines zones sensibles, par exemple en plafonnant l'effectif des classes. S'élevant à 900 aujourd'hui, l'intégralité de leur nombre va être réformée prochainement par le plan Ambition Réussite. Sur le plan sanitaire, la priorité va à la lutte contre la toxicomanie qui s'articule autour de la concertation entre la commune et la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DASS), afin de traiter l'addiction et d'aider à la réinsertion de l'individu. [...]
[...] Si bien qu'au fond, la politique de la ville est peut-être seulement victime de la difficulté de la tâche dont elle a elle-même démontré l'absolue nécessité : celle d'une approche globale pour résoudre ces problèmes. Elle a mis en évidence la pertinence de nouvelles stratégies locales Au-delà du foisonnement néfaste des mesures et des dispositifs, certaines stratégies se sont avérées payantes et doivent être reprises à l'avenir. Ainsi, la focalisation sur l'échelle locale a permis d'y faire apparaître de nouvelles figures de l'action publique qui ont joué un rôle croissant dans la coordination des politiques en oeuvre, mais aussi en matière de démocratie participative à l'échelle des quartiers : il s'agit des sous- préfets à la politique de la ville dans le premier cas, et dans le second des médiateurs et des associations qui se sont investis pour consulter les riverains et proposer des solutions concrètes. [...]
[...] L'insécurité augmente donc de manière sensible dans ces zones, puisque 23% des habitants de parcs HLM se plaignent d'actes de délinquance, alors que la moyenne nationale se situe à 1%. Ce phénomène de hausse de la délinquance est d'autant plus sensible qu'il concerne l'ensemble de la zone urbaine sinistrée et non pas simplement les concentrations de logements. On estime en effet que parmi les écoles et établissements scolaires français connaissent des difficultés récurrentes et 40 sont classés à haut risques. [...]
[...] En effet, l'Etat reprend le contrôle de l'investissement sur le cadre bâti en engageant un vaste chantier de démolition-reconstruction ( logements sociaux concernés) et de restructuration ( également). De plus milliards de travaux se déroulent en quatre ans pour aménager des espaces publics, créer ou réhabiliter des équipements publics, et rénover le parc de logements. L'agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) est créée pour superviser ces projets. Enfin, la revitalisation économique est réaffirmée comme une priorité à travers la création de 41 nouvelles zones franches urbaines. [...]
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