Politique et hôpital

Résumé du document

Les chiffres publiés dans les sondages montrent l'attachement des Français à l'hôpital public, en même temps qu'ils classent la santé parmi leurs principales préoccupations. Un sondage réalisé par l'institut TNS Sofres en 2006 indique que 82 % des Français ont une bonne opinion des hôpitaux publics. 75 % des Français se déclarent satisfaits de la qualité des soins lors de l'hospitalisation .

Cette situation devrait libérer une marge de manœuvre considérable pour les pouvoirs publics en matière de régulation hospitalière.
Pourtant, les exemples historiques montrent la timidité des réformes engagées par l'Etat, malgré la multiplication des réformes intervenues dans ce domaine au cours des dernières années. Si l'intervention de la puissance publique s'est révélée hésitante au cours de la construction progressive du système hospitalier, elle n'en reste pas moins légitime et nécessaire au vu des enjeux politiques liés à l'avenir de l'hôpital.

Extraits

[...] BOURDILLON, G. BRÜCKNER et D. TABUTEAU, Flammarion - Traité d'économie et de gestion de la santé, P.-L. BRAS, G. DE POUVOURVILLE et D. TABUTEAU, Ed. de Santé, Presses de Sciences Po : o Inégalités spatiales de santé en France S. RICAN et G. [...]

[...] - Au XIXe siècle, le développement de l'épidémiologie, des statistiques et des règlements sanitaires, sous l'impulsion des hygiénistes, vient légitimer l'intervention publique. - Au XXe siècle, les politiques sont plus enclins à se poster à l'écart des enjeux sanitaires, face aux dérives eugéniques et la crainte d'une colonisation médicale L'hôpital : sujet local ou thématique nationale ? - En 1945, la construction du système de protection sociale justifie l'apparition d'un système hospitalier piloté au niveau national, tandis que la légitimité des pouvoirs publics tient à l'organisation de structures et à la mobilisation de moyens, mis au service d'objectifs de santé définis par ailleurs, presque implicitement, par un complexe médico-professionnel. [...]

[...] De la difficulté de mener une politique classique à l'hôpital - La multiplicité des centres de décision (usagers, hôpital, collectivités territoriales, etc.) induit une réduction de l'efficacité des mesures de régulation et se traduit par une moindre souplesse du système de santé. - Les objectifs politiques sont souvent divers et mal définis : o Adapter l'offre de soins aux besoins en matière d'accès aux soins ? o Promouvoir l'excellence et l'innovation thérapeutique ? o Assurer une maîtrise efficace des dépenses de santé ? o Etc. [...]

[...] Un sondage réalisé par l'institut TNS Sofres en 2006 indique que des Français ont une bonne opinion des hôpitaux publics. des Français se déclarent satisfaits de la qualité des soins lors de l'hospitalisation[1]. Cette situation devrait libérer une marge de manœuvre considérable pour les pouvoirs publics en matière de régulation hospitalière. Pourtant, les exemples historiques montrent la timidité des réformes engagées par l'Etat, malgré la multiplication des réformes intervenues dans ce domaine au cours des dernières années. L'enjeu de santé publique que représente l'hôpital en France n'est repris bien souvent qu'au cours des campagnes électorales, comme la question des files d'attente pour certaines spécialités. [...]

[...] - Les insuffisances de la politique hospitalière ont conduit à une large prise en main par le politique. La LFSS pour 2007 a ainsi permis de créer un Fonds d'intervention pour la qualité et la coordination des soins (FIQS), œuvrant pour un décloisonnement du système de santé. - Ces impératifs impliquent par ailleurs une nouvelle définition des opérateurs de service public. o Les obligations du service public hospitalier concernent l'enseignement universitaire et postuniversitaire, la formation continue des praticiens hospitaliers et non hospitaliers, la recherche, la formation initiale et continue des sages-femmes et du personnel paramédical, les actions de médecine préventive et d'éducation pour la santé, la lutte contre l'exclusion et l'aide médicale d'urgence. [...]