La société contemporaine apporte à l'enfant une place privilégiée. Les sciences nouvelles comme la psychologie, la pédiatrie, la psychanalyse se consacrent à l'enfant et à son éducation. Cet intérêt porté à l'enfance (de la naissance à la puberté) n'est pas nouveau. Aucune société ne peut exister sans transmettre son savoir accumulé aux jeunes générations. De l'Antiquité grecque à nos jours, l'enfant est considéré comme une personne en devenir et non comme un adulte en miniature.
Il faudra attendre la fin de la Première Guerre mondiale et la constitution de la Société des Nations pour que la communauté internationale déclare, en 1923, que « l'humanité doit donner à l'enfant ce qu'elle a de meilleur au nom de l'intérêt supérieur de l'enfant. » Après la Seconde Guerre mondiale, une convention de l'ONU de 1959 consacrera les droits de l'enfant. Ce texte sera amendé et voté par l'assemblée générale en novembre 1989. La Convention Internationale des Droits de l'Enfant sera ratifiée par la France le 2 juillet 1990. En raison de cet arsenal législatif qui reconnaît l'enfant sujet de droit, il peut paraître étonnant qu'à côté de « l'enfant roi » heureux de la publicité, coexiste l'enfant exploité économiquement, sexuellement, psychologiquement. Ce paradoxe s'explique par l'enjeu de pouvoirs concurrents que représente l'enfant dans la société contemporaine.
[...] Ce paradoxe s'explique par l'enjeu de pouvoirs concurrents que représente l'enfant dans la société contemporaine (II). I L'enfant sujet de droits Deux conceptions des droits de l'enfant coexistent, qui se rattachent à deux traditions contradictoires. Une conception traditionnelle humaniste fondée sur l'idée que l'enfant n'est pas mûr pour la vie et qu'il faut le protéger et une conception anglo-saxonne démocratique. A/La conception humaniste Elle est héritière de la philosophie des Lumières, avec l'idée d'instruction et d'éducation. D'après Kant et Condorcet, si l'homme est par essence un être libre, il ne le devient véritablement que par un processus éducatif qui le fait accéder à l'autonomie et la responsabilité juridique. [...]
[...] Le nouveau statut d'enfant- citoyen risque cependant de favoriser son exploitation, sa manipulation par les pouvoirs politiques, économiques II L'enfant, enjeu de pouvoirs concurrents Depuis la fin du XIXe siècle, les conditions de la vie familiale ont changé entraînant un changement de la nature de la famille et des fonctions sociales qui lui étaient attribuées. La famille va être concurrencée par l'Etat, la société, le marché. Le partage des fonctions éducatives La fonction pédagogique qui relevait de la famille lui a peu à peu été enlevée par l'école. La IIIe République rendra l'école obligatoire de six ans à treize ans. Les institutions médicales, sanitaires et sociales concurrencent également l'autorité de la famille. [...]
[...] La place de l'enfant dans la société contemporaine La société contemporaine apporte à l'enfant une place privilégiée. Les sciences nouvelles comme la psychologie, la pédiatrie, la psychanalyse se consacrent à l'enfant et à son éducation. Cet intérêt porté à l'enfance (de la naissance à la puberté) n'est pas nouveau. Aucune société ne peut exister sans transmettre son savoir accumulé aux jeunes générations. De l'Antiquité grecque à nos jours, l'enfant est considéré comme une personne en devenir et non comme un adulte en miniature. [...]
[...] L'enfant, un enjeu économique L'enfant représente un enjeu économique, soit comme enfant-roi de la société de consommation, soit comme enfant exploité du tiers ou quart monde. Les enfants sont les cibles, choyées du marketing, les 11-19ans seraient cent fois plus sollicités par les marques que les adultes, représenteraient un marché de trente à quarante milliards d'euros et influenceraient les achats dans la famille à 80%. Les enfants et adolescents sont devenus de grands consommateurs et d'importants prescripteurs. Ils sont une cible d'autant plus intéressante que ce sont des publics captifs que l'on peut facilement fidéliser. [...]
[...] Dès le XIXe siècle, des législations protectrices des droits de l'enfant se développent dans le monde occidental. Il faudra attendre la fin de la Première Guerre mondiale et la constitution de la Société des Nations pour que la communauté internationale déclare, en 1923, que l'humanité doit donner à l'enfant ce qu'elle a de meilleur au nom de l'intérêt supérieur de l'enfant. Après la Seconde Guerre mondiale, une convention de l'ONU de 1959 consacrera les droits de l'enfant. Ce texte sera amendé et voté par l'assemblée générale en novembre 1989. [...]
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