La participation (politique) des citoyens ne se limite pas aux seules échéances électorales. L'indépendance des gouvernants a pour contrepartie celle des gouvernés qui conservent la possibilité de s'exprimer et de se faire entendre autrement que par le canal de leurs représentants politiques. Ces modes de participation, d'expression ou de contestation sont multiples, quotidiennement observables, que ce soit directement dans la rue ou par le récit qu'en font les médias.
Mais, parce qu'elles ne sont jamais le fait d'un individu isolé et que ceux qu'elles rassemblent forment, par leur intérêt commun, une unité cohérente ou significative, c'est moins comme une forme de participation individuelle que comme une forme de représentation des groupes sociaux qu'on envisage ces actions collectives. On appelle « mouvements sociaux » ces actions collectives concertées en faveur d'une cause.
On peut se demander s'il est justifié de parler de « nouveaux mouvements sociaux ». Un nouveau paradigme d'action collective est-il réellement apparu à partir des années 1970 ? Si oui, quelle est alors la nature de cette rupture avec le passé ?
[...] Mouchard) : la lutte contre la désaffiliation sociale (R. Castel). Naissance ou montée en puissance en France au début des années 1990 de nombreuses associations et groupements dont le point commun est d'être engagés dans des mobilisations visant à défendre des groupes à faibles ressources : chômeurs, sans-papiers, mal-logés, etc. Ce cycle de mobilisation est appelé le mouvement des sans Développement d'une politique qui se veut contestataire. Défense des chômeurs (association AC ! lancée en 1993), défense des salariés précaires (mouvement de l'autonome 1995), lutte contre le racisme (SOS racisme, lutte générale contre les idées du contre les contrôles de plus de plus stricts de l'immigration (contre l'expulsion des sans-papiers, et les restrictions administratives créatrices de situations d'irrégularité, voir la mobilisation récente contre les tests ADN), soutien apporté aux mal- logés (les Enfants de Don Quichotte qui plantent des tentes) b. [...]
[...] Sans céder à une quelconque obsession embryologique l'idole des origines pour M. Boch), ils montrent que l'altermondialisme français ne surgit pas de rien, mais ne constitue pas non plus un simple avatar de l'internationalisme de la gauche française. Il représente le fruit d'une série d'évolutions et de transformations et non pas le fruit des desseins stratégiques de quelques-uns à un moment précis. Nul n'est responsable d'une émergence ; nul ne peut s'en faire gloire ; elle se produit toujours dans l'interstice. affirme joliment M. [...]
[...] Des mouvements aussi divers que ATTAC, Act-Up, mouvements des sans d'une manière générale se reconnaissent dans l'attention toute particulière qu'ils portent à la cohésion d'une société dont les fractions sans cesse plus nombreuses sont menacées par ce que le sociologue Robert Castel a appelé la désaffiliation sociale Bien que ces nouveaux NMS s'inscrivent dans la continuité des NMS des années 1970, ils s'en distinguent puisqu'ils mettent en œuvre une nouvelle forme de politique contestataire, subsumée par la catégorie de la désobéissance civile. A. Des revendications d'ordre économique et social aux arguments techniques et juridiques 1. Des mouvements marqués par une logique offensive qui se veut efficace. [...]
[...] Contre l'abstraction des discours trop généraux, il s'agit de rendre immédiatement perceptible la réalité des problèmes posés par la lutte. Ex d'Act up = manifestations au cours de laquelle les militants se couchent immobiles sur le sol visant à rendre comme plus visible l'hécatombe causée par le sida. Nouvelle ressource : le soutien de personnalités connues qui joue un rôle décisif dans la médiatisation de certaines causes (soutien de Bourdieu aux chômeurs, aujourd'hui : personnalités issues du monde du spectacle qui se mobilisent : comme J. Balasko pour les sans-papiers). [...]
[...] Ce dernier est perçu comme un adversaire et non pas comme un dispensateur de ressources tout puissant, nous dit D. Mouchard. Les groupes se situent dans une position d'extériorité spécifique par rapport à l'ordre institutionnel. Construction d'une image négative de l'Etat (ex : affirmer que c'est l'Etat qui produit les situations de clandestinité) pour se légitimer (l'occupation suscite l'évacuation : dénonciation de la violence arbitraire exercée sur les faibles) La logique de légitimation de ces mouvements. a. Un pragmatisme radical autolimité L'usage de la violence dirigée intentionnellement et de manière offensive contre des personnes (agents de la force publique) ou des biens (lieux occupés, institutions publiques) reste globalement très limité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture