Les personnes handicapées mentales ont-elles le droit d’avoir une vie sexuelle en toute liberté ?

Résumé du document

Parler de sexualité dans la sphère familiale est de moins en moins tabou. C'est ce que l'on pourrait affirmer si on ne tenait pas compte des personnes déficientes mentales.
Si l'on a une vie affective et sexuelle, il semblerait logique que ces dernières, comme tout individu, devraient y avoir accès. Cependant, nous constatons que ce n'est pas le cas dans certains foyers d'hébergement pour personnes handicapées mentales.

Nous avons donc décidé d'aborder cette problématique en nous posant la question suivante : les personnes handicapées mentales ont-elles le droit d'avoir une vie sexuelle en toute liberté ?
Pour répondre à cette question, nous allons mener une réflexion déontologique.

Extraits

[...] Cette structure accueille des personnes dont le projet se définit sur : - la confiance en soi. - Une prise en charge de sa vêture, de la préparation d'un petit déjeuner, d'un repas simple. - La gestion de ses loisirs. - La sociabilité. - Une autonomie supervisée et reprise dans le projet d'accompagnement individuel (PAI). Tout en restant en phase avec la réalité de la société, le but de l'institution est d'offrir au bénéficiaire un cadre favorable à l'épanouissement individuel, à l'intégration sociale afin de permettre de devenir pleinement acteur de sa propre existence. [...]

[...] Pour que la personne handicapée se sente écoutée, elle doit répondre, dans un premier temps, à un besoin d'affiliation, d'appartenance à un groupe. Pour ce faire, l'éducateur doit délimiter un cadre afin qu'elle en distingue les normes et puisse appartenir à un groupe. En appartenant à ce groupe, on parvient à instaurer une relation de confiance entre elle et moi. Relation indispensable pour qu'elle puisse être écoutée et entendue La logique interprétative Ces deux personnes sont en demande de la reconnaissance de leur couple et des conséquences qui en découlent. Mais pourquoi l'institution ne veut pas accepter cette reconnaissance ? [...]

[...] Cette réunion s'inscrit dans une démarche argumentative. L'équipe éducative souhaite prendre du recul, se décentrer pour arriver à des normes communes. Dans ce cas, l'équipe éducative reste partagée sur l'idée qu'un couple puisse avoir des relations sexuelles et les conséquences qu'elles peuvent entraîner. La conclusion fut que, pour l'instant, ce sujet est suspendu. Sophie, quant à elle, a fait différentes démarches, pour partir de l'institution, qui ont abouti. Elle partira fin juillet. Marc, lui, ne s'exprime pas à ce sujet Réflexion collective Pour mener à bien cette réflexion, nous avons décidé de partir de la problématique exprimée précédemment dans le travail : la position adoptée par l'institution est-elle acceptable d'un point de vue déontologique ? [...]

[...] Mais, il faut dépasser l'idée que la personne handicapée est incapable d'avoir une vie sexuelle et affective épanouie. Pour celle-ci, l'institution doit reconnaître ce droit et c'est à nous, éducateurs, de le défendre pour elle. La personne handicapée doit être considérée comme une personne à part entière et être respectée en tant que personne, mais aussi dans ses choix, son intimité et sa sexualité. En se sentant écoutée par l'éducateur, la personne handicapée pourra parler de ses craintes, de ses doutes ce qui la soulagera. [...]

[...] En réfléchissant de cette manière nous pensons avoir tenu compte des différents partis impliqués dans cette problématique Approche méthodologique (Aurélien) Vers une sensibilisation Force est de constater que, dans l'institution, la personne handicapée n'a pas accès à l'éducation affective et sexuelle. Une personne ordinaire va s'autoéduquer par les médias, la télévision, la presse, les magazines pour ados Elle peut aussi recevoir une éducation scolaire et/ou familiale. Dans le cas d'une personne déficiente mentale, cette éducation est altérée par ses difficultés de concentration, de mémorisation, ses lacunes en lecture. Tous ces obstacles lui ferment les portes d'une autoéducation[7]. Pour faire un lien avec le cours de psychopathologie[8], les parents d'un enfant handicapé ont très difficile à faire leur deuil. [...]