Participation politique, inégalités sociales, participation non conventionnelle, impact des inégalités, frein à la participation politique
Bernard Denni définit la participation politique, dans sa thèse de 1986, comme : « l'Ensemble distinct et homogène des activités par lesquelles la masse des citoyens est habilitée à entrer en contact avec le monde séparé du pouvoir, toujours de façon superficielle et en respectant certaines contraintes rituelles. » Cette citation souligne la pluralité de la participation politique qui se définit comme l'ensemble des pratiques et des manifestations d'intérêt des gouvernés à l'égard des affaires publiques touchant la commune, la région, l'État ou même l'humanité tout entière.
Elle se découpe en deux catégories : tout d'abord une participation politique conventionnelle qui regroupe toutes les formes se déroulant dans un cadre légal sans remettre en cause la légitimité du système représentatif. On y met le vote, mais aussi le fait d'adhérer à un parti politique, la discussion politique, tout ce qui est préalable au vote tel que l'inscription sur les listes électorales et le fait d'assister à un meeting. Ensuite une participation politique non conventionnelle qui regroupe toutes les formes de participation politique qui se situent dans une logique contestataire ou protestataire.
[...] Les écarts de participation entre diplômés et non diplômés tendraient donc à se réduire. Cette évolution remet en cause les modèles sociologiques classiques d'interprétation de l'abstention au sein desquels le diplôme et le statut social sont déterminants. En conclusion, les inégalités sociales constituent un obstacle à la participation politique, car elles induisent dès la socialisation politique primaire un creuset dans la compréhension des codes et du langage politique nécessaires à l'acquisition d'un sentiment de compétence politique. Ce creuset se retrouve par la suite dans l'accès aux fonctions électives, car la participation politique s'est muée en de véritables métiers dont l'accès parait inégalitaire de par les grandes écoles requises telles que l'ENA ou les familles héritières de postes politiques comme les Kosciusko- Morizet pour ne citer qu'un exemple. [...]
[...] Bourdieu présentait la participation politique comme un rapport dominants-dominés : il constate que la possibilité de répondre aux questions politiques est strictement proportionnée au sentiment d'avoir le droit à la parole. Daniel Gaxie parle même de cens caché dans son ouvrage de 1978 Le cens caché : inégalités culturelles et ségrégation politique et montre qu'une forte inégalité existe devant la compréhension de la politique ce qui influe dans la compétence politique. Daniel Gaxie établit un lien entre les niveaux de politisation et la hiérarchie de la participation, qui va des citoyens globalement indifférents (les moins impliqués) aux participants de la politique (qui vivent de et pour la politique), en passant par les spectateurs occasionnels. [...]
[...] On peut souligner aussi en 2003, une révision constitutionnelle instaurant le référendum décisionnel ainsi qu'un droit de pétition au niveau local. L'abstention conduit à reconsidérer la place du vote en tant que pivot de la participation politique. En France, l'abstention est perçue dans les travaux associés à un manque d'intégration sociale ou à l'expression d'un comportement stratégique propre à une élection donnée. Anne Muxel, directrice de recherche au CEVIPOF à l'IEP de Paris démontre (dans le cahier du Conseil Constitutionnel 23) que l'abstention touche tous les segments de la société et tous les types d'élection. [...]
[...] Elle parle même d'héritiers politiques Annick Percheron montre dans ses travaux sur la socialisation politique que les enfants âgés de 10 à 14 ans manifestent déjà une proximité idéologique pour la droite ou la gauche qui se confirmera ou non suivant l'influence de la religion et de la position sociale. Le contexte social joue donc un rôle important dans la réception des informations politiques notamment durant l'enfance. Cela explique pourquoi l'élite sociale consacre une place importante aux voyages durant l'enfance afin de développer des compétentes préparatrices à l'accès de postes de pouvoir comme l'explicite Anne-Catherine Wagner dans son article La place du voyage dans la formation des élites de mai 2007. [...]
[...] Si les inégalités révèlent immanquablement des disparités dans la participation politique, elles sont à nuancer, car elles ne sont pas le seul facteur à incriminer et d'autres formes de participation politique moins sectaires se sont développées. Des études viennent contredire la conception élitiste en montrant l'impact de la socialisation politique secondaire De plus, l'existence de modes de participations non conventionnelles se libère des inégalités sociales Enfin l'abstention apparaît comme une forme de participation sans étiquette sociale Malgré la socialisation primaire, on peut avoir une discontinuité des attitudes et des comportements politiques avec le schéma familial. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture