Alors que la Constitution française de 1958 garantit l'égalité des droits entre l'homme et la femme, le législateur, en 1999, a éprouvé le besoin d'introduire la Parité en politique, c'est-à-dire un nombre égal d'hommes et de femmes sur les listes des candidats aux élections. Comment peut-on expliquer la persistance d'inégalités entre l'homme et la femme dans des sociétés démocratiques qui reposent, selon Alexis de Tocqueville, sur "l'égalité des conditions" ? Ces inégalités se réduisent-elles au cours du temps ? Quels sont les facteurs de cette marche vers l'égalité ? (...)
[...] Enfin, les femmes ont peut être intérêt à refuser les statuts masculins. En effet, si elles choisissent des métiers “féminins” ou le temps partiel c'est pour concilier tâche domestique et tâche professionnelle. Pénétrer l'univers des hommes a un coût (se conduire comme un homme, ne pas avoir d'enfants . ) qui dépasse parfois les avantages (carrière professionnelle, autonomie). Une femme a du mal à se marier lorsqu'elle adopte le modèle de comportement masculin. Une femme n'est pas un comme les autres comme le fait remarquer la féministe S.Agasinski. [...]
[...] Elles consacrent davantage de temps à l'éducation des enfants et n'hésitent pas à s'absenter lorsque l'enfant est malade. D'où une charge physique et mentale plus intense ( la double journée de la femme De plus, la domination physique masculine n'a pas disparu puisque des femmes sont encore battues par leur mari). Au niveau politique, les progrès sont minces. Un peu plus de 10% des députés sont des femmes en 1998, ce qui place la France en queue du peloton des pays démocratiques. Les femmes ministres sont minoritaires. Aucune femme n'a accédé à la Présidence de la République. [...]
[...] Les jouets, les jeux, les habits, les couleurs, sont des moyens de reconnaissance et d'intériorisation de ces différences. Elles imprègnent durablement les comportements. On comprend ainsi le choix des filières littéraires (communication ) ou les métiers dit “féminins” ( infirmières ) des femmes D'autre part, les représentations des acteurs et des institutions restent sexistes. L'École, malgré ce qu'elle prétend, ne traite pas les filles comme les garçons. A note égale, une fille est plus souvent orientée dans une série littéraire et un garçon dans une section scientifique. [...]
[...] Elles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons. En prolongeant leurs études, elles retardent leur entrée sur le marché matrimonial et peuvent acquérir une expérience professionnelle avant d'avoir des enfants. Elles accèdent à des postes de responsabilité. Elles modifient l'image de la femme condamnée au mariage et à la procréation et elles transmettent ce modèle de la femme active à leurs filles. L'accès à la sphère politique a modifiée la donne. Des femmes plus instruites, des électrices, ont su faire entendre leurs voix auprès des hommes politiques. [...]
[...] La parité sur les listes de candidats est instituée en 1999. Enfin, le droit à la contraception (1967), le droit à l'avortement (1975) et la loi sur le harcèlement sexuel (1985) mettent fin à la domination de l'homme sur le corps de la femme. Celle-ci n'est plus renvoyée à son sexe et devient une citoyenne à part entière. B SOUS L'INFLUENCE DE PLUSIEURS FACTEURS Tocqueville a montré que le propre des sociétés démocratiques c'était “l'égalité des conditions”. L'égalité des droits obtenus pour les hommes a provoqué une “frustration relative” chez les femmes. [...]
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