Le XIXe siècle est une ère de changement pour le monde et plus particulièrement pour l'Europe occidentale, au premier plan sur la scène internationale à l'époque. De 1789, avec la Révolution française, qui met en place un nouvel ordre social, à 1914, date rupture et début d'un conflit qui modifiera durablement les organisations des grandes nations, se dessine en Europe un problème inconnu auparavant, directement hérité de ces profondes modifications structurelles. On commence à parler de la question sociale comme de l"aporie fondamentale sur laquelle une société expérimente l'énigme de sa cohésion et tente de conjurer le risque de sa fracture..." comme la définit Henri Solans. On peut alors se demander en quoi la question sociale va, au XIXe en Europe, progressivement s'imposer comme un moteur et un vecteur de changement pour les sociétés préexistantes.
[...] En effet, en France, la Révolution va ouvrir la voie du pouvoir à la bourgeoisie, mais si elle persiste dans ses difficultés à atteindre son but ultime au début, c'est lors du régime de la monarchie de juillet à partir du 9 août 1830 qu'elle confirmera l'accession tant attendue à ce souhait de toujours. Sur le plan social, on perçoit donc clairement l'apparition de deux nouvelles classes directement héritées de ces bouleversements, mais dès leur émergence, une fracture est déjà perceptible puisque cette bourgeoisie qui commence, grâce à la mise en place du suffrage censitaire, puis l'abaissement du cens électoral lors de la charte de 1830, à occuper les postes clefs du pouvoir est précisément celle qui exploite la toute jeune classe ouvrière Il n'est donc pas nécessaire de mener une analyse poussée pour présager que l'opposition entre ces deux classes va s'inscrire comme le moteur principal des sociétés du XIXème. [...]
[...] Socialismes, communisme, des mouvements se proposant d'être le relais de la voix de cette masse ouvrière voient le jour et vont conduire à l'avènement des premières manifestations et revendications ouvrières de grande ampleur. Enfin, d'un point de vue peut- être moins rigoureux dans les faits, les élites littéraires s'intéressent au cas des ouvriers et décrivent son quotidien dans de nombreuses œuvres à cette époque. En France notamment, les mouvements réaliste, mais principalement naturaliste sont tout à fait dans cette optique de critique et de cri d'alerte. On citera les œuvres de Zola, telles que Germinal ou encore L'Assommoir, dans sa saga des Rougon-Macquart, mais également l'œuvre qu'est la Comédie Humaine, de Balzac. [...]
[...] De plus, femmes et enfants travaillent également puisqu'aucune loi ne les protège et leur contribution est nécessaire à la vie de la famille. Les salaires sont misérables et dès le début de la constitution de cette nouvelle classe, on peut présager les grands mouvements sociaux à venir tout au long du siècle Cependant, à l'opposé, on constate que ce XIXème siècle est aussi celui d'une deuxième classe émergente, aux intérêts tout à fait antagonistes à ceux des ouvriers : la bourgeoisie, cette bourgeoisie industrielle, frustrée, qui a toujours cherché en vain à accéder au pouvoir, cette bourgeoisie que l'industrialisation a placée sur un piédestal favorable à l'accession tant attendue à tous ses désirs de prééminence sur la société. [...]
[...] En effet, ces Etats, depuis son apparition, ont toujours nourri une certaine crainte pour cette classe ouvrière, et n'ont donc pas l'intention de servir ses intérêts (rappelons que les élites dirigeantes sont de plus en plus composées de bourgeois, et d'industriels, qui ont tout intérêt à ce que la situation ouvrière ne s'arrange pas). Devant l'expansion fulgurante de cette classe en pleine industrialisation, plutôt que de la protéger, les gouvernements en place, préfèrent alors la contrôler, la surveiller, d'où la mise en place en France par exemple, du livret ouvrier, contrôlant leurs déplacements, sous Napoléon (en 1803). L'Etat, tout au long du début du XIXème, exprime en tout cas résolument dans ses politiques sociales, sa volonté de servir les intérêts de la bourgeoisie, auprès de laquelle il aura plus à gagner. [...]
[...] De 1789, avec la Révolution française, qui met en place un nouvel ordre social, à 1914, date rupture et début d'un conflit qui modifiera durablement les organisations des grandes nations, se dessine en Europe un problème inconnu auparavant, directement hérité de ces profondes modifications structurelles. On commence à parler de la question sociale comme de l"aporie fondamentale sur laquelle une société expérimente l'énigme de sa cohésion et tente de conjurer le risque de sa fracture . " comme la définit Henri Solans. On peut alors se demander en quoi la question sociale va, au XIXe en Europe, progressivement s'imposer comme un moteur et un vecteur de changement pour les sociétés préexistantes. [...]
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