Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale s'ouvre une nouvelle ère de gestation politique, économique et sociale. En effet, il apparaît rapidement que le système en vigueur et ses valeurs sont obsolètes et que le pays, pour s'ancrer dans la modernité, doit repenser son système, et sa conception même du rôle des pouvoirs publics. Les défis sont particulièrement nombreux. La République ne peut désormais plus négliger le volet social et ses corollaires économiques. La définition même de l'État de droit, basée sur la Déclaration des droits de l'homme de 1789, et les libertés fondamentales qui en découlent, doit évoluer pour prendre en compte de nouvelles exigences. Le droit au travail, l'accès de tous aux services de santé, l'égalité entre les hommes et les femmes sur les plans politique et social, ne peuvent dorénavant plus être ignorés. Ainsi, la nécessité d'opérer des changements sociaux ne peut plus être négligée en ce lendemain de guerre, qu'ils touchent au volet social ou à l'économie du pays. Ces derniers désignent « toute transformation observable dans le temps, qui affecte d'une manière, qui ne soit pas que provisoire ou éphémère, le fonctionnement de l'organisation sociale et modifie le cours de son histoire ». Cela sous-entend que derrière le changement social, on retrouve diverses dimensions, et plusieurs acteurs. À la Libération, on peut déjà voir naitre dans la réorganisation politique du pays des changements sociaux, avec le référendum du 21 juin 1945 qui rend la parole au peuple, qui décide d'une nouvelle constitution. De même, dans le programme du Conseil National de la Résistance adopté en mars 1944, on voit déjà apparaître le désir de repenser le système économique et social du pays. Dans ce contexte d'après-guerre, l'État doit faire face à de nombreux problèmes, et doit répondre à de nouvelles nécessités.
[...] Cependant, de la même façon que les nationalisations, la planification représente une accentuation plutôt qu'une rupture franche, dans la mesure où cette dernière a débuté sous le régime de Vichy Les services publics comme outils de l'intervention de l'Etat dans l'économie Avec la Libération, la France entre dans une grande phase d'extension des services publics qui dure jusqu'aux années Élargissement des missions de service public Des services publics existaient déjà à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. Il s'agit de l'éducation, de la gestion de l'eau, ou encore de la SNCF. A la Libération, les services publics traditionnels, qui dépend des fonctions régaliennes (défense, police, justice) est maintenue. [...]
[...] Globalement, les évolutions sociales de la Libération ont profondément marqué la société française. Sur les plans économique et social, les débats et décisions de la Libération questionnent encore la vie politique et la société d'aujourd'hui. Cependant, la Libération ne constitue pas pour autant une rupture nette avec la période précédente. Si elle s'inspire des idées énoncées dans la charte du Conseil National de la Résistance, les expériences de la Libération ont aussi leurs racines dans les tentatives de planification de Vichy, dans des premières tentatives d'évolution économique ou politique de l'entre deux guerres, et dans les expériences étrangères (politique économique et intervention de l'Etat que l'on peut retrouver aux Etats- Unis avec le New Deal, expériences autour de la protection sociale inspirée de l'Allemagne du XIXe siècle). [...]
[...] C'est une avancée révolutionnaire, puisqu'elle pose le bien-être de la population comme l'une des priorités de l'Etat Démocratie sociale 1 Le retour des libertés fondamentales Avec la Libération, un certain nombre de libertés bafouées auparavant sont remises à l'ordre du jour. Ce sont notamment les libertés fondamentales : liberté syndicale, liberté d'association, liberté de réunion, liberté de presse, etc. Ces dernières étaient interdites sous Vichy, ou, au mieux, soumises à autorisation préalable. Le préambule de la constitution du 27 octobre 1946 vise à rétablir ces libertés. [...]
[...] Il est à noter que la planification répond également à une demande du Conseil National de la Résistance, à savoir l'intensification de la production nationale selon les lignes d'un plan arrêté par l'Etat La planification française du commissariat au plan est indicative et incitative, à la différence de la planification soviétique. Ainsi, l'Etat propose des objectifs (de production, de développement, etc.), mais il n'y a pas de contrainte de les respecter. Aussi, le plan est souple et réaliste ; les objectifs sont fixés en fonction des possibilités réelles de l'économie. Le premier plan, appelé plan Monnet (1946-1952) est destiné à permettre la reconstruction des outillages et équipements publics et privés endommagés ou détruits du fait des événements de guerre. [...]
[...] Ainsi, EDF/GDF, créées au moment de la Libération, perdurent jusqu'aux années 2000. Un bilan très positif peut être tiré de ces nationalisations, qui ont engendré du progrès technique et social (en témoigne la réussite de Renault et d'EDF). En effet, beaucoup de progrès sociaux ont été mis en œuvre dans ces établissements avant d'être généralisés à l'ensemble des entreprises (comme la troisième semaine de congés payés chez Renault). Ces nationalisations constituent une accélération très nette de l'évolution de la politique économique, et représentent une période de transitions. [...]
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