Travail sur la notion de « projet »
Le projet est à la mode. On en parle dans des situations très diverses de la vie
quotidienne, qu'il s'agisse de projets personnels, professionnels, institutionnels,
pédagogiques ou éducatifs. La question du « projet » concerne tout le monde car c'est
une manière pour l'individu de transformer une idée en activité et ainsi de se
« projeter entièrement dans l'action »
1
. C'est donc une manière d'atteindre son but, de
réaliser une idée. Aujourd'hui, c'est aussi un mode de travail et un moyen de se
financer. Dans la plupart des domaines, il est aujourd'hui exigé de travailler en
« mode projet », ce qui permet de poser des bases et un cadre à l'activité (avec des
notions légales, des notions de méthode et de temporalité). Ce « mode » est perçu
comme le préalable pour prévoir, planifier et organiser.
[...] Il y a donc un risque de tomber dans une relation impersonnelle, sans âme, et de ne pas savoir apporter des solutions adaptées à chacun. La raison d'être du travailleur social serait là entièrement remise en question. Ce n'est pas le seul domaine dans lequel cette problématique se pose. Le milieu de la recherche s'est érigé de manière assez virulente également contre le cadre méthodologique du « projet ». En effet, il est aujourd'hui déterminant de travailler en mode projet pour obtenir des financements dans la recherche, notamment pour l'obtention de fonds européens ou internationaux. [...]
[...] Ce cadre légal a différents buts : vérifier la pertinence des actions proposées, garantir les droits des usagers, vérifier la faisabilité du projet (notamment d'un point de vue financier), et éviter les « pratiques autarciques » . Il reste cependant relativement large car il peut s'appliquer à des personnes (individuel) ou à un collectif. C'est pourquoi il faut pouvoir percevoir ce projet comme une opportunité. En effet, dans le domaine social, ce mode projet est souvent dénoncé, comme dans d'autres domaines car il renvoie à des méthodologies trop lourdes, un cadre qui apparaît comme étant trop stricte et une dépersonnalisation du travailleur social comme des personnes à qui les activités s'adressent. [...]
[...] Documents : 1. L'association a formalisé un projet éducatif en 1996 puis l'a réactualisé en 2003 à cause d'une réorganisation des pratiques, de la création de nouveaux pôles et activités et d'un renouvellement des membres du conseil d'administration. Le projet exprime les fondements de l'action de l'association et ses orientations pour une durée de 5 ans car ils doivent s'inscrire dans un temps long. Il énonce les valeurs formelles de l'association et l'importance de soutenir les actions qui permette aux individus d'avoir un désir de vie, actions formulées en accord avec sa famille Le « projet éducatif spécialisé » prend une place importante dans la mesure judiciaire d'investigation éducative car le travailleur social doit, dans ce cadre, prendre en compte le besoin et les exigences du magistrat, et par celui-ci, des familles (par les investigations menées par le magistrat). [...]
[...] Le projet est donc évolutif (et non pas déterminé en amont) et collectif car il inclus les familles. Dans la MJIE, le projet prend la forme d'un « projet d'intervention », c'est-à-dire qu'il est individualisé par le travailleur social après des échanges avec le mineur et sa famille, il est en évolution au grès de ces échanges. C'est donc très flexible, différentes formes de travail sont envisagées (ateliers diverses, sorties etc) et toujours de manière transversale (les projets sont élaborés en équipe et la famille est fortement sollicitée). [...]
[...] Mais au-delà de cette définition, le « projet » se rapporte concrètement de plus en plus à une méthode et à un cadre. Le projet associatif va par exemple être plus global que le projet de l'éducateur spécialisé (dans le domaine social), formulé par une institution et va, en général, traduire ses valeurs et les objectifs qu'elle recherche. Les projets éducatifs vont ensuite suivre cette volonté mais de manière plus appliquée, et l'éducateur spécialisé aura une emprise sur ce projet, à l'inverse du projet institutionnel sur lequel il en a peu puisqu'il est définit au préalable par l'institution et l'ensemble des parties prenantes de celle-ci pour une durée relativement longue. [...]
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