« La question sociale peut être caractérisée par une inquiétude sur la capacité de maintenir la cohésion d'une société »
C'est ainsi que Robert Castel débute son ouvrage Les métamorphoses de la question sociale, vaste chronique du salariat du Moyen Age à nos jours. Né en 1933, agrégé de philosophie et docteur d'Etat ès lettres et sciences humaines, aujourd'hui Directeur d'Etudes à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales à Paris, Robert Castel est aussi le fondateur, avec Pierre Bourdieu et Michel Foucault, du département de sociologie de ce qui est devenu, en 1979, Paris VIII, et qui s'appelait alors "l'université expérimentale de Vincennes". Robert Castel a ensuite orienté ses intérêts en direction de la question sociale telle qu'elle se pose aujourd'hui de manière aiguë avec la crise de l'Etat-providence. Il a, ce faisant, apporté une contribution essentielle au développement d'une sociologie de l'Etat social et de l'exclusion. C'est sous cet angle que nous allons étudier l'ouvrage de Robert Castel et plus précisément la naissance de l'Etat social en France du XVIIème siècle à la IIIème République en utilisant la seconde partie de son ouvrage « Du contrat au statut ». La question de la diffusion d'un Etat social en France est un vaste sujet qui mériterait plus que cette maigre analyse ; cependant de grands mouvements et certaines périodes nous donnent un fil à suivre. Pour envisager le social, il faut d'abord prendre en compte son interdépendance avec l'indigence et la pauvreté de tous types ; c'est en effet à travers ces populations que va se dessiner des actions charitables qui deviendront de réelles politiques sociales, puis politiques assurantielles mises en place par l'Etat. Nous pouvons donc nous interroger sur les moyens mis en place par l'Etat pour assurer le bien être et la sécurité à ses concitoyens mais sont les résultats effectifs de cette politique
[...] Bien évidemment, ce genre d'argument n'a aucun effet sur le petit peuple et les autorités se voient contraints d'enfermer les oiseux afin de les faire travailler de force (hôpitaux généraux) Les libéraux, comme Adam Smith, vont donner une nouvelle définition du travail en proposant à chacun de trouver des bénéfices dans son labor La conception du travail moderne est née, il devient maintenant source de toute richesse. Le travailleur devient alors le centre de la société, il passe de la position la plus décriée à la situation la plus enviable, si l'on suit la théorie des libéraux. Pour que l'homme puisse trouver son accomplissement dans son travail, il faut le dégager de toute contrainte et le laisser faire, premier principe des libéraux, ce qui engendre la destruction du travail réglé et du travail forcé. [...]
[...] III) Résolution du conflit social : Solidarisme et intervention de l'Etat La Troisième République instaurée en 1870, après avoir subie les difficultés de la défaite de la guerre et l'agitation de la Commune, va s'implanter de plus en plus dans le paysage français et développer une nouvelle approche sociale qui donnera enfin un grand rôle social à l'Etat français. Léon Bourgeois et sa doctrine Pour que l'Etat joue un rôle social, il faut qu'il trouve une troisième voie entre le socialisme et le libéralisme. C'est justement ce que préconise Léon bourgeois (1851- 1925), homme politique français, promoteur de la SDN. [...]
[...] Nous verrons donc la diffusion du modèle libérale et son semi-échec puis l'importance des Révolutions (1789-1848) dans la mise en place d'une politique sociale étatique et enfin les résultats obtenus par la IIIème République. Le libéralisme utopique et la volonté d'un état minimal Le libéralisme est une doctrine née de l'esprit des physiocrates du XVIIIème ayant pour but le développement économique par le libre travail et la libre entreprise. Ce courant économique dont le plus fervent représentant est Adam Smith, parcourt une grande partie du XIXème, engendrant une négation de l'Etat dans les affaires économiques et indirectement sociales mais apportant de grandes libertés pour le peuple français. [...]
[...] Le XIXème va leur montrer leur erreur et la question sociale sera un des enjeux de la révolution de 1848. La Révolution de 1848 et le droit au travail La solution envisagée par les révolutionnaires n'a pas survécue au premier Empire notamment à cause du fait de la trop grande division entre l'application sociale pour les inaptes au travail et la proposition libérale pour les travailleurs en difficulté. Malgré cette suppression, la question sociale revient très violemment sur la scène publique en 1848 et le peuple impose ses exigences. [...]
[...] Paris A.R.H.Turgot, Edit portant suppression des jurandes et communautés de commerce, arts et métiers in Jourdan Decrouzy, Recueil général des anciennes lois françaises, p.372. C.A.J Leclerc de Montlinot, Quels sont les moyens de détruire la mendicité, de rendre les pauvres utiles et de les secourir dans la ville de Soissons, p.4. Troisième rapport p.38 Cité in M. Agulhon, les quarante-huitards,p.229 L.Bourgrois, Solidarité, Paris p.87 C.Biancoli, intervention au IV congrès international de l'assistance publique et de la bienfaisance privée, Milan p.134. [...]
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