Selon une déclaration commune de l'Organisation Mondiale de la Santé, de l'UNICEF et de la UNFPA , « les mutilations sexuelles ou génitales féminines désignent toutes les procédures chirurgicales consistant à enlever en partie ou dans leur intégralité les organes génitaux externes de la fille ou de la femme, ou à les meurtrir d'une quelconque autre façon, pour des raisons culturelles ou autres que thérapeutiques ».
Aujourd'hui, on estime entre 100 et 140 millions le nombre de fillettes ou de femmes qui, dans le monde, ont subi une forme ou une autre de mutilation sexuelle. Étant donné les taux de natalité actuels, on peut prévoir que deux millions de jeunes filles risquent chaque année d'être victimes de ce genre de mutilation.
Dans ce contexte, la problématique suivante s'impose à nous : peut-on laisser perdurer les mutilations sexuelles féminines en tant que simple rite de purification d'une culture différente, ou bien doit-on éradiquer ces « actes de barbarie » au nom des droits de la femme et de l'enfant ?
En 1995, la Déclaration commune OMS/UNICEF/UNFPA a classé les mutilations sexuelles féminines en quatre types, en se basant sur la classification du Docteur Robin Cook. Toutefois, l'expérience tirée de l'utilisation de cette classification au cours de la décennie écoulée a mis en lumière certaines ambiguïtés. Par conséquent, une nouvelle classification, mise en place en 2007, intègre certaines modifications afin de tenir compte des préoccupations et des insuffisances mises à jour tout en conservant les quatre catégories de mutilations.
Les conséquences des mutilations génitales féminines sur la santé s'avèrent être nombreuses, graves et parfois même mortelles. En effet, ces pratiques ne présentent aucun avantage pour la santé et sont préjudiciables à bien des égards aux jeunes filles et aux femmes. Elles comportent l'ablation de tissus génitaux normaux et sains ou endommagent ces tissus et entravent le fonctionnement naturel de l'organisme féminin.
Les conséquences varient selon le type et la gravité des mutilations pratiquées. L'OMS a cherché à faire une synthèse simplifiée, qui permette, y compris pour des non-spécialistes, de saisir l'importance et la variété des complications associées à la pratique des mutilations sexuelles féminines. L'OMS classe ces conséquences selon trois catégories : les conséquences médicales à court terme, les conséquences médicales à long terme et les conséquences psychologiques.
[...] L'infibulation constitue, de ce fait, un véritable obstacle physique aux rapports sexuels. Cependant, lorsque la pénétration s'avère possible, celle- ci est extrêmement douloureuse. Aussi, il faut parfois réinciser l'orifice vaginal pour favoriser l'acte sexuel. On peut donc penser que le but ultime de l'infibulation serait de garantir et préserver la virginité de la jeune femme. Ensuite, au moment de l'accouchement, une nouvelle incision est réalisée afin d'aider le passage du nouveau-né : on l'appelle désinfibulation Enfin, les bords du sexe de la jeune femme qui vient d'accoucher sont de nouveau suturés. [...]
[...] Origine de ces conduites et populations concernées Les mutilations sexuelles féminines ne sont pas un phénomène récent. En effet, des chercheurs ont trouvé des traces d'excision et d'infibulation sur des momies égyptiennes (d'où proviendrait le terme de circoncision pharaonique Il semblerait que ces mutilations constituaient un rituel de fertilité dans lequel on offrait [ ] les parties excisées des femmes au Nil sacré En Europe, aux XVIIIe et XIXe siècles, il apparaît que la clitoridectomie était utilisée par les médecins, et notamment par le Docteur Isaac BAKER BROWN[9], pour guérir les femmes de troubles physiques (migraines, épilepsie ) ou de troubles mentaux (hystéries, maladies nerveuses Il apparaît important de localiser les territoires où les mutilations sexuelles féminines sont encore présentes aujourd'hui. [...]
[...] Les mutilations sexuelles féminines trouvent donc diverses justifications dans les dires des peuples qui la pratiquent. Elles touchent ou ont touché bon nombre de filles et de femmes, notamment dans les pays d'Afrique subsaharienne. Les ethnies qui perpétuent les diverses pratiques de mutilations sexuelles féminines défendent ces actes en tant que rites de purification inhérents à leur culture. Elles atteignent donc une grande partie de leur population féminine, notamment en Afrique. Avec l'expansion de l'immigration, beaucoup de ces femmes sont arrivées dans des pays occidentaux, dont la France. [...]
[...] Les mutilations sexuelles féminines, un rite qui participerait à la construction identitaire de nombreuses ethnies Cette première partie traite de la classification de ces différentes pratiques de mutilations sexuelles féminines ainsi que de l'origine de ces pratiques et des populations concernées A. Classification des différentes pratiques En 1995, la Déclaration commune OMS/UNICEF/UNFPA a classé les mutilations sexuelles féminines en quatre types, en se basant sur la classification du Docteur Robin COOK[4]. Toutefois, l'expérience tirée de l'utilisation de cette classification au cours de la décennie écoulée a mis en lumière certaines ambiguïtés. [...]
[...] Le fait le plus grave étant que les taux de décès périnatals chez les nouveau-nés sont plus élevés pour les enfants des femmes ayant subi des mutilations sexuelles que pour les enfants des femmes n'ayant pas subi de mutilation : il est supérieur de 15% pour les enfants dont les mères ont subi une mutilation de type de 32% lorsque les mères ont subi une mutilation de type II, et de 55% lorsqu'il s'agit d'une mutilation sexuelle du type III. Dans les centres d'études, il a été estimé que pour 100 accouchements, un à deux nouveau-nés de plus décèdent du fait des mutilations sexuelles féminines. Les conséquences psychiques des mutilations génitales féminines sont également très importantes. [...]
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