Alexis De Tocqueville (1805-1859), prédisait un mouvement inéluctable vers l'égalité des conditions dans la société moderne, car selon lui, la passion pour l'égalité rassemble les peuples démocratiques en une vaste classe centrale de niveau moyen. La moyennisation est un processus de constitution d'une vaste classe moyenne, réduisant les positions extrêmes dans la stratification sociale et rapprochant ainsi les niveaux de vie et les modes de vie.
Se demander si ce processus est en panne revient à s'interroger s'il se vérifie encore aujourd'hui. Nous analyserons la période de 1950 à nos jours sur le territoire français.
Ce mouvement de moyennisation de la société française mis en oeuvre depuis les Trente Glorieuses existe-t-il encore aujourd'hui ? Le processus de moyennisation n'est-il pas aujourd'hui en panne ? (...)
[...] Le ralentissement de la croissance a freiné l'augmentation des salaires et notamment celle des salaires les plus bas. Ainsi, en 1955, un ouvrier pouvait espérer rattraper le salaire d'un cadre en 29,1 ans, alors qu'en 1998, ce rattrapage n'est possible qu'à l'horizon de 150,6 ans. Il y a également des inégalités d'accès à l'éducation, des inégalités de mode de vie et d'accès à la représentation politique. Les inégalités de revenus (revenu d'activité, du capital et/ou de transferts) se maintiennent. La répartition de la VA est plus orientée vers le capital que vers les salaires. [...]
[...] Nous analyserons la période de 1950 à nos jours sur le territoire français. Ce mouvement de moyennisation de la société française mis en œuvre depuis les Trente Glorieuses existe-t-il encore aujourd'hui ? Le processus de moyennisation n'est-il pas aujourd'hui en panne ? Dans une première partie, nous verrons que la moyennisation se voit favorisée par la structure de la société actuelle. Puis, dans une seconde, nous montrerons que les classes moyennes peuvent éclater et être divisées par l'augmentation de certaines inégalités. [...]
[...] Dans cette première partie, nous verrons qu'un processus de moyennisation de la société française a opéré depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Une classe moyenne a émergé avec un abaissement des inégalités socio-économiques. De plus, cette moyennisation passe par une homogénéisation des comportements entraînant le recul des clivages de classe. Tout d'abord, la moyennisation s'est traduite par une réduction des inégalités sociales et économiques, caractérisées par les différences d'accès à des ressources rares et socialement prisées. La France a été soucieuse de réduire les inégalités socio- économiques grâce, notamment après 1945, à un contexte politique et économique favorable. [...]
[...] A partir de ce constat, il est donc possible de parler d'un retour des classes sociales au sens marxiste. En haut de la société, se cache une minorité de la population aux conditions de vie assez identiques (classe pour soi), consciente d'elle-même (classe en soi), sachant se mobiliser pour défendre ses intérêts propres, appelée la bourgeoisie (doc.6). Aujourd'hui, au sein de la classe ouvrière, il y a de moins en moins de points communs entre un ouvrier qualifié et un ouvrier en CDD qui exécute un travail répétitif. [...]
[...] Le processus de tertiarisation qui se poursuit de nos jours, est de moins en moins qualifiant entraînant ainsi de nombreux travailleurs dans une situation de précarité. Enfin, les inégalités sociales sont à nouveau pointées du doigt dans de nombreuses études : difficultés d'accès au logement, à la santé, mais aussi mise en évidence des écarts de consommation. Si la majorité de la population part plus souvent en vacances 3 points), les classes populaires ne connaissent pas cette évolution 0,2 point pour les employés). [...]
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