Mouvements sociaux, diffusion médiatique, France, journalisme, liberté d'expression, opinion publique, mouvement social populaire, mouvement activiste, gilets jaunes, enjeux politique
Les mouvements sociaux et les médias représentent deux éléments intrinsèquement liés. En effet, sans médias, pas de visibilité pour les mouvements sociaux. Ainsi, les journalistes se voient souvent reprochés d'avoir des partis pris sur les mouvements sociaux qu'ils couvrent, alors que, de leur côté, ces derniers se plaignent de pressions hiérarchiques importantes, quand ce ne sont pas des pressions extérieures. On comprend assez facilement, vu l'importance des médias dans le monde d'aujourd'hui, que ce type de diffusion de l'information constitue un enjeu majeur aussi bien au niveau politique que social ; on comprend ainsi plus facilement les pressions subies par les journalistes qui ne peuvent pas toujours publier ce qu'ils veulent. Mais le journalisme est bien là pour couvrir l'actualité, dans un souci d'objectivité et de restitution de l'information telle qu'elle apparaît, en toute transparence, surtout pour des questions comme les mouvements sociaux, qui se définissent communément comme des « entreprises collectives » se réunissant pour contester un ordre établit ou s'opposer à un changement au niveau de la société. Or, s'il y a interférence politique, il y a manipulation de l'information et par là un problème déontologique majeur pour la profession.
[...] Certes, le score n'est pas catastrophique, mais la France se trouve tout de même assez loin derrière d'autres pays européens. On peut ainsi se poser la question suivante : est-ce que les mouvements sociaux sont-ils bien représentés par la presse en France ? Pour répondre à cette question, plusieurs documents issus de diverses sources (Observatoire des médias, Revue d'études médiatiques, Sciences de la société) seront utilisés pour étayer le propos. Pour comprendre le lien existant entre médias et mouvements sociaux, il convient de rappeler l'importance de la diffusion médiatique et l'intérêt qu'elle représente pour la sphère politique. [...]
[...] Les mouvements sociaux sont ainsi traités différemment, selon l'opinion du ou des journalistes qui traitent le sujet, mais aussi par rapport à la ligne éditoriale du média en question, qui répond bien souvent à une hiérarchie interne à respecter. Pour pallier le problème éventuel de partis pris des journalistes et/ou des lignes éditoriales, des experts sont régulièrement invités sur les plateaux télévisés pour débattre du sujet traité, que ce soit une grève des cheminots, un mouvement activiste pour le bien-être animal ou le climat. [...]
[...] Les médias français appartiennent aujourd'hui pour la plupart à des propriétaires privés, en lien avec les milieux politiques, qui influent donc directement sur les lignes éditoriales à suivre. De plus, en France, le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) a la mainmise sur la censure médiatique, ayant le pouvoir d'infliger de lourdes pénalités financières à une chaîne télévisée ou à faire stopper une émission parce que le « code déontologique » ne serait pas respecté. La dérive vers l'auto-censure et l'atteinte grave à la liberté d'expression que cela implique a de quoi inquiéter. [...]
[...] Ils se retrouvent tributaire d'autres forces en jeu bien plus puissantes. Récemment, les journalistes « mainstream » se retrouvent de plus en plus attaqués sur leur compétences journalistiques, accusés de travailler uniquement pour les intérêts de ceux qui les financent et défendre les versions des évènements défendues par l'État. Cependant, tout n'est pas noir ou blanc, et il est vrai que les journalistes donnent la parole à des intervenants pour tenter d'avoir un débat objectif, il est vrai qu'ils continuent à aller sur le terrain et à faire leur travail, mais est-ce pour autant suffisant pour garantir une information transparente lorsque l'on connaît les pressions qu'eux-mêmes subissent au sein de leur hiérarchie ? [...]
[...] Pour se faire une idée du traitement des mouvements sociaux en France, prenons le dernier grand exemple de mouvement social qui défraie la chronique depuis plusieurs mois : les gilets jaunes. Si l'on suit la presse traditionnelle, le mouvement des gilets jaunes se réduit depuis quelques mois à un mouvement de « casseurs », de « haineux » et de « fascistes », bien loin des revendications sociales pourtant légitime d'une partie de la population française. D'un média à l'autre, les mêmes messages, les mêmes experts viennent apporter leur point de vue qui, en substance, reste toujours plus ou moins identique. [...]
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