Les mouvements sociaux font aujourd'hui partie de la vie ordinaire des démocraties. En 1979, S. Barnes et M. Kaas publient les résultats d'une enquête empirique démontrant que le "potentiel protestataire" au sein des démocraties occidentales est élevé et progresse. Cette enquête Political action met en évidence un profil sociologique typique de l'individu "contestataire" (jeune, instruit, politisé, occupant une position sociale élevée, porteur de valeurs "postmatérialistes". En revanche, les individus interrogés rejettent en majorité les actions violentes.
A l'instar du vote, les mouvements sociaux sont une forme de participation politique essentielle au sein des systèmes démocratiques. Si le vote est une forme de participation politique "conventionnelle", le mouvement social est une forme de participation politique "non conventionnelle".
Le mouvement social est une forme d'action collective (action menée par plusieurs individus de façon concertée et intentionnelle) ayant pour finalité d'exprimer et de défendre collectivement des demandes et des revendications face à une autorité considérée comme détentrice de la possibilité de faire aboutir ces revendications.
[...] Le groupe est-il intégré (lié aux centres de pouvoir) ou segmenté (éloigné des centres de pouvoir) ? Un groupe atomisé et segmenté aura des difficultés à se mobiliser, et, si cela se produit, la mobilisation risque d'être désorganisée et violente (c'est le cas des émeutes urbaines En revanche, un groupe structuré et intégré (les professions médicales ou juridiques) s'organisera beaucoup plus facilement et sa mobilisation prendra davantage la forme d'une négociation directe avec les autorités. D'autres travaux relevant du modèle de la structure des opportunités politiques se sont attachés à démontrer l'influence du contexte politique sur les mouvements sociaux. [...]
[...] Et réciproquement. - Les incitations sélectives Olson construit le concept d'« incitation sélective qui désigne un système utilisé par les organisateurs de la mobilisation afin d'inciter les individus à participer à la mobilisation et de dépasser la situation du passager clandestin Il existe des incitations sélectives négatives (affiliation syndicale obligatoire, piquet de grève) et positives (fournitures de biens, de services, assistance juridique L'existence d'incitations sélectives suppose une organisation du mouvement social (organisation syndicale L'analyse d'Olson marque une étape importante en sociologie des mouvements sociaux et aura une influence considérable. [...]
[...] L'individu agit sous l'influence d'un meneur. Tarde développe une théorie de l'imitation qui reste insatisfaisante sociologiquement et qui repose finalement sur des postulats idéologiques scientifiquement contestables comme le darwinisme social. Cette pensée reflète la crainte des élites à l'égard de ce nouveau mode de participation politique plus populaire et potentiellement influent. En 1970, Ted Gurr publie Why Men Rebel et développe une théorie de la frustration relative selon laquelle il y a un lien de causalité entre la situation de l'individu (frustration, insatisfaction) et son engagement dans l'action collective. [...]
[...] Paradoxe déjà formulé par Tocqueville (apparition de mobilisation dans le prolongement de période d'amélioration des conditions socio-économiques). ii) La rupture olsonienne Mancur Olson, Logique de l'action collective Olson renverse la perspective en plaçant au cœur de son analyse, les conditions concrètes de la prise de décision de participation de l'individu. Olson centre sa perspective sur l'individu considéré comme rationnel (homo oeconomicus), c'est-à-dire qu'il prend la décision d'agir ou non en évaluant les bénéfices et les coûts que la participation à la mobilisation représentent pour lui. [...]
[...] D'autres facteurs explicatifs que la simple rationalité économique et calculatrice olsonienne doivent être mobilisés pour expliquer ce type de phénomène d'engagement. Bibliographie . La France rebelle par Xavier Crettiez et Isabelle Sommier. Editeur : Le grand livre du mois (Paris, 2002) . Centre d'étude des mouvements sociaux par le Centre d'étude des mouvements sociaux. Editeur : École des hautes études en sciences sociales (Paris, 1986) . La protestation collective par Jérôme Lafargue. [...]
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