Alain Peyrefitte met en garde contre les travers dans lesquels une société ne doit pas tomber : le manque de confiance dans les institutions qui gouvernent et protègent les citoyens est bien souvent la source même des dysfonctionnements d'une communauté humaine. A ce titre, la France se caractérise depuis plus de 20 ans par une crise de confiance chronique et un incivisme latent qui nuisent aux bonnes relations et au dialogue productif. Quelques chiffres sont particulièrement évocateurs : par exemple, 54% des Français déclarent ne pas avoir confiance dans la justice, 25% soutiennent que les syndicats ne sont pas des acteurs crédibles sur le marché du travail. Cette méfiance insidieuse se retrouve également à l'encontre des concitoyens, des employeurs ou des « riches » et contribue à développer un pessimisme général, dont l'impact sur l'activité économique est important (...)
[...] Source : cours de Y. Algan, IEP de Paris. Source : The Economist avril 2005, Base de données "minimum wages", Labour Market Statistics, OCDE. On observe une relation décroissante entre l'évolution du SMIC et celle de la productivité des travailleurs en France. En effet, on assiste à un ralentissement du taux de croissance de la productivité à partir de 1960 tandis que pendant la même période, le SMIC augmente de presque d'où le déséquilibre entre les bénéfices des entreprises et le coût du travail qui devient trop élevé. [...]
[...] La France pourrait s'inspirer de ces exemples pour moderniser son processus de détermination du SMIC. C'est ce que préconise notamment Pierre Cahuc, Gilbert Cette et André Zylberberg dans leur rapport sur la réforme du salaire minimum français (voir bibliographie). [...]
[...] III L'avenir du modèle social français Le constat d'un déclin du modèle social français depuis les années 1970 et de son actuelle inefficacité est largement partagé. En témoignent les titres de récents ouvrages consacrés au sujet : de Faut-il brûler le modèle social français ? à Modèle social : la chimère française, la cause semble entendue. Néanmoins, dans le contexte de crise économique que nous connaissons actuellement, le modèle social français démontre certaines de ses vertus. La redistribution des richesses via les minimas sociaux et les diverses allocations versées par l'Etat permet de limiter l'impact social de la crise. [...]
[...] Sources Unemployment 1950-83 from Maddison (1995a), p updated from OECD, Labour Force Statistics. Extrait de The World Economy - A Millennial Perspective, Maddison Eurostat et OCDE (repris par eur macro data) pour le graphe Cependant, l'impact de ce choc est différencié selon les pays, ce qui explique que le taux de chômage moyen en France soit plus élevé qu'aux Etats-Unis. (cf graphe ci-dessus) D'autre part, les catégories de population au sein d'un Etat sont plus ou moins touchées par le chômage et à nouveau dans une comparaison interétatique, on observe une disparité de ces taux selon les pays (pour plus d'information, conférer les graphes du cours de Y. [...]
[...] Mais c'est à l'issue de la Seconde guerre mondiale que la politique sociale prend toute son ampleur à l'occasion de la mise en place d'un système social puissant, en France, mais également dans plusieurs pays européens. Le contexte est alors particulièrement difficile pour la France qui sort très affaiblie de la guerre. La population a largement souffert et elle est particulièrement vulnérable aux risques ; la richesse nationale a reculé, de nombreuses infrastructures sont à reconstruire. C'est ce contexte qui pousse les Français à désirer la mise en place d'un système de solidarité nationale efficace. Ainsi, en octobre 1945, le gouvernement provisoire décide la mise en place d'une sécurité sociale. [...]
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