La délinquance est l'ensemble des conduites qui sont sanctionnées car elles sont des infractions aux normes juridiques en vigueur dans une société. Ces transgressions nuisent aux autres personnes de la société, c'est pourquoi il existe le contrôle social. Il correspond à l'ensemble des moyens et des processus par lesquels une société parvient à faire respecter ses normes. Le respect de ces normes et des règles essentielles de vie en collectivité est déterminant pour maintenir la cohésion sociale. On peut d'ailleurs distinguer 3 types de normes :
-les normes absolues, pénalement sanctionnées.
-les normes qui sont définies par le groupe social : elles sont nécessaires à l'insertion de l'individu. Leur non-respect engendre la réprobation morale (pression sociale) de la part des autres membres du groupe voire une exclusion du groupe.
-les normes dites facultatives, comme les services et la générosité, font l'objet de récompenses (sanctions positives) de la part du groupe (reconnaissance, prestige, encouragement, insertion…).
Le contrôle social revêt deux formes : contrôle social formel (instance familiale, Eglise, armée, police, ordres professionnels, entreprises, école, médias…) ; contrôle social informel (liens familiaux par certains aspects, amis…).
Les jeunes sont sur-représentés dans la transgression des normes juridiques en vigueur dans la société, c'est pourquoi l'on peut parler de sur-délinquance juvénile.
[...] Dans les quartiers où la sur délinquance juvénile est prégnante et s'est beaucoup accrue, ce type de lien social, reposant sur l'appartenance à une même tribu et à un groupe circonscrit de jeunes, est plus présent qu'ailleurs et s'est développé. Différents types de liens sociaux peuvent influencer négativement les jeunes, susceptibles de devenir –davantage- délinquants, c'est pourquoi l'affaiblissement du lien social n'est pas dans sa globalité synonyme de sur délinquance juvénile. Nous avons étudié pourquoi la crainte de la sanction permettait de limiter la sur délinquance juvénile. [...]
[...] La sur-délinquance juvénile serait alors davantage due à un désaccord avec les règles imposées qu'à un affaiblissement des sanctions, et à plus grande échelle à une incompréhension entre les tous agents du contrôle social formel. Aux USA par exemple, où dans certains États la peine de mort est encore en vigueur, la criminalité est bien supérieure à ce qu'elle est en France. Trop de sanctions peuvent accroître l'incompréhension entre la police et les jeunes, car ces agents seront perçus uniquement comme des ennemis, ce qui rompt le dialogue, dialogue qui est une composante essentielle de l'intériorisation des règles imposées par le contrôle social formel, à savoir celles inscrites dans la loi. [...]
[...] Dans ce cas, une société où il n'existe pas vraiment de sous-culture doit- elle réglementer tous les actes ou peut-elle compter sur le fait que les normes qu'elle impose soient intériorisées par tous ? Bibliographie -Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Hatier -La délinquance des mineurs, Alternatives Economiques, Hors série trimestre 2000 -tableau Contrôle social formel et informel, Dictionnaire de sociologie, coll. Initial, Hatier -conférence Sciences humaines, Philippe Robert octobre 1999 -Une violence autodestructrice, Le Monde décembre 1998 -La face cachée de l'insécurité, pp. 26-28, Alternatives Economiques, Février 2004 -Analyse de Jacques Bourquin sur les centres fermés pour les adolescents, Le Monde diplomatique, Juin 2002. [...]
[...] Le lien social est une autre forme de contrôle social. On peut observer qu'il se détériore (montée de l'individualisme, perte des liens de voisinage, de la solidarité), alors que la délinquance augmente. L'affaiblissement de l'intégration sociale peut donc être une cause de la sur-délinquance juvénile : cette composante du contrôle social informel passe par l'appartenance à un groupe (amis, voisinage, groupe de pairs divers). Les relations sociales impliquent un certain degré de vie en communauté, elles apprennent aux jeunes la vie en société ; comme dans tout groupe social, la politesse, le civisme, le respect des autres sont une obligation (dans la majorité des cas), ce qui montre à l'individu leur nécessité. [...]
[...] Elles limitent alors la diffusion de normes propres à une sous-culture qui peuvent altérer le fonctionnement social. On peut donc dire que l'école est un facteur de conformité sociale (sentiment d'appartenance à une même société) et lutte contre la marginalisation. Le décalage entre la culture d'un groupe particulier dans lequel l'individu est inséré et celle qui est adoptée et valorisée par la société est facteur de déviance (incompréhension, normes dominantes non intégrées). L'école représente le système, la puissance publique, or l'on sait que nombre de jeunes sont révoltés contre ce dernier, qu'ils ne comprennent pas. [...]
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