On ne se marie plus au XXIème siècle pour les même raisons qu'au début du XXème siècle, encore moins qu'au Moyen-Age. Le mariage s'est modifié au fil des siècles tant dans sa symbolique que dans son officialisation. Les jeunes hommes n'enlèvent plus aujourd'hui les jeunes filles pour les déclarer leurs quelques années plus tard contre le consentement de leurs parents. On parle aujourd'hui de mariage d'amour dans la majorité des cas, chose plutôt peu pensable dans la haute société et même les classes moins aisées il n'y a pas si longtemps que ça. La société française contemporaine n'accorde plus au mariage une valeur uniquement religieuse ou monétaire comme elle a pu le faire par le passé. L'importance faite à la virginité de la future épouse, par exemple, a quasiment disparue, sauf dans certaines familles d'une grande rigueur religieuse. On ne répudie plus non plus une femme parce qu'elle est stérile. On ne se marie plus aujourd'hui par intérêt et dans l'optique de liaisons extra-conjugales contrairement aux libertins des romans de Crébillon fils ou de Laclos.
L'union de deux êtres par le mariage civil ou le mariage religieux se fait pour la vie, pour que le couple s'aime et se soutienne tout au long de l'existence. L'Eglise chrétienne parle d'ailleurs des « liens sacrés du mariage » et les divorcés n'ont en théorie pas le droit de communier. Que penser alors des mariages express semi-civils, semi-religieux célébrés à Las Vegas dans des chapelles parfois très « kitch » ? Peut-on être mariés pour l'éternité par un sosie d'Elvis ? Cela peut faire sourire. Mais concentrons notre attention sur l'Hexagone : si ces mariages express prêtent à sourire, ils ne sont pas le monopole de Las Vegas et des vedettes du grand écran. En effet, la Révolution Française et la légalisation du divorce ont vu se développer un phénomène, bien vite stoppé, de mariages éphémères, « pour voir ce que ça fait. » Alors, laissons-là nos préjugés : le mariage, ce n'est plus sérieux aujourd'hui ? Ça l'est peut-être plus qu'au Moyen-Age et que sous la Révolution française ! De plus, aujourd'hui, tout le monde a le droit de se marier. Ce droit était à l'époque féodale réservée au seigneur. Les domestiques ne pouvaient le faire qu'avec le consentement de leur maître et la cérémonie n'avait aucune valeur légale. Le seigneur avait également le « droit de cuissage » : un homme envisagerait-il aujourd'hui d'offrir sa première nuit de noce à son patron pour pouvoir se marier ? Bien heureusement non car les Droits de l'Homme ont instauré l'égalité entre tous. Il est ainsi intéressant de s'occuper de l'évolution des statuts sociaux et de la reconnaissance des droits de tous aux yeux de la loi pour comprendre ce qui a fait évoluer le mariage.
Mais tous ces changements peuvent-ils être attribués uniquement à l'évolution des mentalités ? Ne s'inscrivent-ils pas plutôt dans un engrenage bien plus complexe de modifications politiques, technologiques et économiques ? Le développement de la médecine, des communications, l'instauration des Droits de l'Homme, la modification du statut de la femme et l'influence de l'Europe et du monde semblent avoir perpétuellement remis en question la signification du mariage et son officialisation au fils du temps. Pour chercher une nouvelle définition du mariage en France, nous allons nous atteler, dans un premier temps, à étudier l'étymologie et l'origine du mariage ainsi que sa conception dans le passé. Nous verrons ensuite en quoi les législations émises par le gouvernement ou influencées par les différents corps religieux français ont tenté d'instaurer des règles au mariage. Pour finir, nous verrons quelle est la nouvelle donne des relations sociales et du mariage pour donner une redéfinition du mariage en France au XXIème siècle.
[...] Le mariage s'est modifié au fil des siècles tant dans sa symbolique que dans son officialisation. Les jeunes hommes n'enlèvent plus aujourd'hui les jeunes filles pour les déclarer leurs quelques années plus tard contre le consentement de leurs parents. On parle aujourd'hui de mariage d'amour dans la majorité des cas, chose plutôt peu pensable dans la haute société et même les classes moins aisées il n'y a pas si longtemps que ça. La société française contemporaine n'accorde plus au mariage une valeur uniquement religieuse ou monétaire comme elle a pu le faire par le passé. [...]
[...] Le Code Civil, mis en place par Napoléon devenu empereur, apporte quelques modifications au mariage civil pour le rendre acceptable. Jusqu'en 1938, d'ailleurs, les textes lus par l'officier d'état civil le jour du mariage sont les mêmes que ceux instaurés par l'empereur. A partir de cette date, l'article du Code Civil qui prévoyait que le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari change : aujourd'hui on parle des devoirs et droits respectifs des époux. L'âge requis au mariage est également défini : dix-huit ans pour les hommes et quinze ans pour les femmes. [...]
[...] On voit ainsi à quel point les mariages royaux pouvaient être enrichissants. Le mariage consanguin s'effectue également dans les classes plus modestes de paysans ou bourgeois. Ainsi, l'homogamie géographique, sociale et culturelle a longtemps été au centre des mariages : les communications à l'intérieur du territoire se révélant difficile, il est plus que fréquent d'épouser un cousin ou un oncle. En se mariant avec un parent on est sûr de conserver le patrimoine familial. Cette union est également destinée à donner lieu à des avancées sociales : on peut tenter de changer de classe grâce au mariage. [...]
[...] L'idée de fidélité s'installe dans le couple : les époux doivent vivre sous le même toit et accomplir leur devoir conjugal, s'ils le peuvent. De même, les époux se doivent fidélité, secours et assistance ; ils ont également le devoir d'éduquer leurs enfants. Dans cette optique, le couple est considéré comme s'épanouissant dans une famille : le couple ne suffit pas. Pour être heureux, il faut avoir des enfants. La pratique de l'adoption se généralise et devient réglementée pour permettre aux couples sans enfants d'en avoir et ainsi de s'épanouir au sein de leur famille. [...]
[...] Aujourd'hui, on voyage, pour les études, le travail ou le plaisir. On peut également créer et conserver des contacts plus facilement qu'auparavant grâce aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (téléphone, Internet ) Rien ne nous oblige aujourd'hui à nous marier à un cousin ou à un oncle. Mais le train de vie moderne empêche parfois de trouver l'âme sœur : ce ne sont plus nos parents qui nous promettent un parti favorable, et il est difficile de se courtiser à des bals mondains ou des fêtes de village remplacés désormais par des discothèques. [...]
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