Au début de cette année ont été rendu public chiffres et études de la délinquance au Japon par les autorités du ministère de l'intérieur. L'étude confirme une tendance perceptible depuis de nombreuses années dans les divers similaires rapports publiés par le passé, à savoir d'un côté la hausse des activités de la petite délinquance et du petit crime (Vols à l'étalage, agressions…), et d'un autre côté la baisse de la violence à grande échelle et de plus grande intensité (Meurtres, utilisation des armes à feux, de la violence, torture, trafic humain, d'organes, de prostitués…).
[...] Même si elles peuvent se caractériser par le secret, à l'échelle locale, elles sont souvent plus facilement identifiables, mais ce n'est plus le cas à l'échelle internationale. L'accord tacite ne peut dès lors plus exister, et les mafias se retrouvent bien plus libres d'agir. Que faire donc ? Reproduire ce qui peut se faire plus aisément au local à l'échelle Internationale, et ainsi de fait recréer l'esprit de l'accord tacite: Coopération totale sur le plan international, échange d'information, Interpol . [...]
[...] En revanche, à un niveau international, le lien local qui peut exister entre le mafieux et le policier, devient bien plus difficile à opérer. Un policier Japonais, se promenant dans certains quartiers "sélectionnés" de Tokyo aura beaucoup plus de facilité par expérience à identifier un Yakuza qu'un policier Parisien à Paris. De plus, les membres mafieux en voyage d'affaires à l'étranger ne demeurent pas forcément longtemps dans leur pays de destination, ce qui rend plus difficile l'identification de leur présence par une police locale qui en plus est peu habituée à gérer leur présence. [...]
[...] La mafia a compris que des actions de grandes envergures qui feraient les grands titres des journaux tels que les affaires de détournement de fonds publics des années 80, les desserviraient en ce qu' ils obligeraient l'Etat, à intervenir avec plus de sévérité. A l'inverse, malgré la loi anti gang de 1992, les autorités et polices locales demeurèrent parfois relativement complaisants à l'égard des Yakuza. Alors que juridiquement, ils devraient plutôt agir dans le secret, les Yakuza demeurent en effet toujours une partie pleinement visible de la société Japonaise, pourquoi donc ? L'Etat pour des raisons structurelles est en effet difficilement armé à affronter tout un réseau et un phénomène de société, parfaitement ancré culturellement au Japon. [...]
[...] Les Yakuza furent ainsi très utilisés pour préparer l'effort de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, et pour servir de briseurs de grève dans les années 50 et 60 et lutter contre les cercles d'influence communiste, sous le regard bienveillant des Américains, alors que le communisme gagnait du terrai en Asie (Révolution Maoïste en Chine). Certains quartiers sont délaissés volontairement aux activités mafieuses: Shinjuku ou Roppongi de nuit à Tokyo; On peut ainsi observer facilement et fréquemment des policiers regardant passer avec indifférence des prostituées . . Tu n'offenseras pas les bons citoyens Tu ne prendras pas la femme du voisin 3. Tu ne voleras pas l'organisation 4. Tu ne te drogueras pas 5. [...]
[...] Il vaut donc mieux apprendre à coexister avec elle, quitte à être hypocrite en masquant un discours moral et éthique fort par la mise en place d'accords tacites de self-control et de bonne conduite, qu'à la combattre de front. Cela a toujours bien fonctionné au Japon pour les raisons culturelles et géographiques nippones que nous évoquions précédemment. Il ne s'agit cependant pas de faire l'apologie des Yakuza et des mafias en général, en effet, le principe de l'accord tacite avec les autorités publiques permet de canaliser tout un penchant violent de la société, il convient aussi de poser des limites fondamentales à cet exercice de la relation autorités publiques mafia. [...]
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