Le luddisme est un mouvement de révoltes ouvrières contre les manufactures mécanisées en Grande-Bretagne au début du XIXème siècle. Plus particulièrement, cette vague de révoltes se déploie dans un triangle regroupant les comtés du centre de l'Angleterre, et se caractérise par des bris de machines. Elle tire sa dénomination de la figure de Ned Ludd, ouvrier légendaire qui aurait brisé des métiers au XVIIIème siècle.
Au-delà de cet ensemble de faits qui ne semble pas soulever de controverses, le luddisme suscite de nombreux débats quant à ses causes et ses aspirations. Dès à l'époque, il fut instrumentalisé dans les récits qu'on en fit, et aujourd'hui encore ses interprétations sont loin d'être unanimes.
[...] Il propose ainsi une typologie des émeutes, en liant les deux critères qu'il pense justes, réunie dans ce tableau: B. Dans sa dimension idéologique et culturelle Un mouvement radical conservateur: Alan BROOKE et Leslie KIPLING (Liberty or Death), appuyant E.P. THOMPSON, tentent de le prouver en montrant la cohérence qui existe entre les discours du porte-parole contemporain du radicalisme Thomas PAINE (dans Les droits de l'homme, 1792) et les actions et revendications luddites. Cette étude reste néanmoins limitée par sa restriction géographique à la ville d'Huddersfield, Yorkshire. [...]
[...] Grâce à des rituels et cérémonies secrètes, qui légitiment le mouvement par leurs similitudes avec les cérémonies légales. Grâce à une forte discipline: préparation des cibles des attaques et camouflage minutieux visages peints en noir, déguisements de femmes (Ceci ne vaut pas pour le Lancashire.) c. Une même opacité Il existe peu de sources sur le mouvement ledit dû fait de sa culture du secret (pour protéger sa clandestinité face à la répression et pour légitimer le mouvement). Les seules dont on dispose sont des témoignages tardifs de luddites dans les années 1870, et les rapports d'infiltrés à la solde des autorités mais ceux-ci pourraient être délibérément exagérément alarmistes selon certains historiens (les Hammond). [...]
[...] Tous ces débats sont donc sans issue, mais l'important n'est-il pas le débat lui-même? Bibliographie Ouvrage général BONIFAS Gilbert, FARAUT Martine, Pouvoir, classes et nations en Grande- Bretagne au 19e siècle, Paris, Masson Ouvrages spécialisés BOURDEAU Vincent, JARRIGE François, VINCENT Julien, Les Luddites. Bris de machines, économie politique et histoire, Maisons-Alfort, Ère SALE Kirkpatrick, La Révolte luddite. Briseurs de machines à l'ère de l'industrialisation, Paris, Editions L'Echappée, Collection dans le feu de l'action THOMPSON Edward Palmer, La Formation de la classe ouvrière anglaise, Paris, Gallimard/ Seuil, 1988. [...]
[...] Calhoun (The Question of Class Struggle: Social Foudations of Popular Radicalism during the Industrial Revolution, 1982) pose comme moteur du luddisme la transgression par les machines des normes collectives communautaires, incarnées par cette figure du roi Ludd. Les membres de la communauté agissent pour elles seules et non par calcul individuel. Il pense par conséquent que le luddisme pouvait bien mener à une révolution, car les demandes de retour à une société paternaliste ne pouvaient être satisfaites par la nouvelle société industrielle. La peur des autorités n'était selon lui pas irraisonnée comme le jugeaient les Hammond. Les rapports des communautés avec le POLITIQUE: J. [...]
[...] Le brutal arrêt en février est dû à une augmentation des salaires et à un durcissement de la répression. Quelques assauts contre les grandes manufactures secouent encore cette région en 1814 et en 1816 contre celle de John Heathcoat notamment. CAUSES ET CONTEXTE PARTICULIERS: D'une part, les tricoteurs sur métier subissent une dégradation de leur situation économique (baisse de la demande de bas de luxe, donc de leurs salaires par les marchands). Et d'autre part, ils veulent préserver la renommée de leur profession, mise en péril par le travail bâclé des métiers. [...]
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