Le logement : insertion et exclusion des pauvres dans la ville

Résumé du document

Lieu de la concentration par excellence, la ville regroupe avant tout les hommes et le bâti qui les abrite dans des situations diverses : emploi, vie familiale, vie culturelle. La ville peut aussi être définie comme le lieu de la concentration des richesses, de l'emploi, et des services. Ainsi, pour les pauvres, qu'ils soient dans une pauvreté absolue (difficultés de subsistances aux besoins vitaux) ou dans une pauvreté relative (revenus inférieurs à un pourcentage variable du revenu national médian), la ville constitue un lieu d'attraction, d'espoir, une véritable médiation pour l'insertion dans une société mondialisée marchande qui nécessite avant tout une richesse pécuniaire. Il faut souligner ici tout le paradoxe que revêt alors l'insertion des pauvres dans la ville. Tout d'abord, l'idée d'insertion dans la ville va à l'encontre de la réalité de celle-ci qui, par la concentration qui la caractérise, est le lieu, dans le dessin même des rues, de la fragmentation à la fois sociale et spatiale. Ainsi, on ne s'insère jamais totalement à la ville qu'elle soit prise dans le sens de la société urbaine ou dans son sens spatial (...)

Extraits

[...] Ainsi, inévitablement, on en créant une insertion de pauvres, une exclusion encore plus forte des plus pauvres. Dans les pays du Nord, on assiste à une baisse de construction des logements sociaux alors que la demande augmente. De plus, ces logements sociaux sont souvent destinés aux classes moyennes ou aux pauvres en capacité de payer un loyer, même faible. i. A New York, on construisait logements sociaux par ans dans les années 1960, ce nombre a beaucoup diminué mais témoigne. [...]

[...] Les difficultés pour l'accès à l'eau notamment sont importantes (exemple de Buenos Aires) entre autres dans les autoconstructions illégales. ii. Néanmoins, les bidonvilles demeurent bien souvent dès moyen d'insertion sociale via la ville qui, par sa concentration, facilite notamment l'accès à l'électricité. L'insertion sociale se fait alors, dans les bidonvilles d'Amérique du Sud par la grande messe du football. L'exemple de l'auto construction : une insertion spatiale et à un groupe social qui peut-être considéré comme une exclusion sociale. Bidonvilles des villes du Nord, historiquement (exemple dans les espaces interstitiels parisiens). [...]

[...] o Il faut ici souligner la disparité Nord / Sud Dans les pays du Nord, la majorité écrasante des logements sont équipés en eau, électricité, chauffage, évacuation des eaux usées) i. En 1990, seulement des logements ne sont pas équipés d'installations sanitaires en Ile de France (quasi tous en disposent aujourd'hui). ii. En personnes à Rome ne disposent pas d'un accès à l'eau courante. Dans les pays du Sud, une partie importante des logements légaux ne le sont pas et c'est sans compter les bidonvilles. i. Chiffres sans commune mesure avec les pays du Nord. [...]

[...] Il constitue néanmoins le garant de l'insertion spatiale du pauvre dans la ville, le premier élément de l'insertion. B. Le cas extrême du non-logement, particulièrement discriminant, révèle l'importance toute particulière du logement dans le mécanisme d'insertion/exclusion des pauvres dans la ville. Le non logement est le paradigme de l'exclusion parce qu'il est le témoin ultime de la pauvreté de par sa très grande visibilité spécifique à la ville. Le non logement entraîne une exclusion par le regard porté, rendu possible par cette grande visibilité. [...]

[...] Il est ainsi placé au centre des politiques de lutte contre la pauvreté, la ville étant le meilleur des cadres pour les politiques de logement car, par la concentration qui la définit, elle touche le plus grand nombre à un coût moindre, notamment dans l'équipement des logements nécessitant tuyauteries et autres conduits. Bien qu'aux effets ambivalents, le logement est donc, pour les pauvres, le point de départ d'une insertion dans la société via l'insertion spatiale puis, à terme, sociale, dans la ville, même si, par essence, il exclue spatialement et socialement, au moins temporairement. [...]