Les univers sociaux, « sans écriture » sont caractérisés par la pensée mythique. Cette forme de pensée fonctionne sous la modalité de la croyance et détermine en partie les comportements sociaux.
L'inexistence de traces écrites du passé engendre la nécessité de transmettre à l'oral. Le patrimoine culturel ainsi transmis, est à chaque fois renouvelé, il est à la fois discours du passé, d'un passé mythique, discours du présent qui s'actualise dans un échange, et discours du futur qui sera à nouveau transmis et interprété (...)
[...] Le signe prend une valeur pour lui-même et peut se constituer comme objet d'étude, dans le cadre de la grammaire par exemple. La Cité et l'écriture des lois Dans l'antiquité, la Cité grecque s'organise autour de lois écrites, présentées, débattues, votées par les citoyens (hommes de la cité disposant d'un pouvoir décisionnel contrairement à l'esclave, ils sont donc les hommes libres qui exercent leur liberté dans le cadre de la régulation de la cité). Pour Lahire, à partir du moment où les hommes commencent à écrire les lois, ils créent des institutions des cadres de débats, ils deviennent politiques Mais la création de telles institutions pose un problème nouveau, celui de la légitimité. [...]
[...] L'écrit devient omniprésent, incontournable, quelque soit l'appartenance sociale. Cependant, la population reste coupée en deux, il y a ceux qui savent et ceux qui ignorent. Il y a donc toute une frange de la population qu'il faut éduquer, sur laquelle il faut exercer un travail pour la transformer, la sortir de son ignorance. Ecritures et codifications Après la révolution française, la société s'organise autour de codes voulus universaux. Le fait que ces codes soient écrits leur confère une autorité forte. [...]
[...] Or, les dieux et les ancêtres ont le statut de seuls créateurs Recevoir la parole des créateurs et inscrire ses pratiques quotidiennes dans la lignée de cette parole, correspond à renouveler, à refonder ce qui l'a déjà été. Les univers sociaux sans écriture fonctionne donc sous une modalité et une acceptation cyclique du temps, une répétition à l'identique de la forme sociale. L'autorité se pose au-delà des hommes, ce sont donc des univers sans état Les relations entre ces hommes (êtres sociaux), s'organisent autour de ces différents paramètres, pouvant par exemple s'inscrire dans la dépendance. [...]
[...] Deux sens du mythe coexistent : celui vécu et celui objectivé par l'écriture. Certains hommes se sont emparés du sens du mythe, ils sont capables de l'exprimer dans un langage qui leur est propre, qu'on est en mesure de déchiffrer, de décoder. Le monde est écrit par les dieux, mais des hommes possèdent la capacité de déchiffrer ce langage et de le traduire dans une langue. Le mythe ainsi objectivé opère un déplacement par rapport au mythe vécu. Il capte son autorité, sa légitimité et l'absorbe. [...]
[...] Elle correspond à un changement considérable dans la mesure où elle permet de séparer la parole de celui qui l'énonce. Elle offre la possibilité du détachement, du retour, de la construction du sens. En cela, elle engendre de nouveaux processus de pensée comme le fait de catégoriser. Elle engendre cependant une fragmentation du sens, une objectivation de ce dernier, modifiant par là même le rapport au monde. Savoirs scripturaux La possession des savoirs scripturaux, de l'écriture, positionne l'individu au point de vue sociale. [...]
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