Pour le sens commun, il semble que l'expression "éducation esthétique" se confonde avec l'idée d'une éducation à la beauté. L'approche esthétique est incapable de généraliser contrairement à l'approche scientifique. Dans la mesure où l'éducation a besoin de cette généralisation on est en droit de se demander ce que l'esthétique peut apporter en matière d'éducation.
Dans un premier temps, Joly montre comment l'idée d'esthétique, de beau est associée à l'idée d'harmonie, de règles, de proportions. Autrement dit, il montre comment lui sont appliqués des principes objectifs d'approche (...)
[...] Pour l'auteur, ce genre d'éducation permet de lutter contre l'uniformisation que nous impose la société de consommation en matière de goût. Lalo Ch, Notions d'esthétique, (1926) ; PUF p11 HEGEL, Esthétique, traduction Jankélévitch, collection Champs philosophiques, éditions Flammarion Paris 1979, premier volume, pp E PANOFSKY, Essai d'iconologie (1939) éditions Gallimard (1967) L'œuvre d'art et ses significations (1955) Gallimard (1969) PHILIPPE JOLY In PENSER L EDUCATION Université de Rouen ; Laboratoire des Sciences de l'Education ; Civiic p 25 E DURKHEIM, L'éducation morale, PUF p 228 ibid p 232. [...]
[...] la catégorie esthétique s'encre donc de manière fondamentale dans la pluralité puisqu'elle est d'abord et avant tout un sentiment. Elle est obligatoirement descriptive mais offre cependant la possibilité d'émettre un jugement. Cependant, il est nécessaire de distinguer le goût du jugement esthétique : le goût étant l'impression première, le jugement étant la profondeur donnée à cette impression (l'étayage donné à cette impression pour parler en terme psychologique). Ainsi, pour Hegel : le goût comme moyen d'appréhension et de jugement immédiats ne saurait mener bien loin et est incapable d'approfondir une chose. [...]
[...] En raison sans doute de la carence du système actuel d'enseignement artistique, le processus d'acculturation, qui se traduit essentiellement par une plus grande familiarité avec les œuvres d'art, sans que cela implique nécessairement une meilleure connaissance, est un processus cumulatif très lent. il doit donc y avoir un équilibrage entre cette éducation, génératrice d'une culture et la culture immédiate des élèves. Cependant, n'y a-t-il pas le risque d'une domination de classe par le biais de cette culture. Pour l'auteur, dans la mesure où cet enseignement se met en place dès la maternelle et de manière structurée, l'écart prévisible se réduit. [...]
[...] L'esthétique peut alors être considérée comme une forme supérieure du jeu. Dans la pensée de Durkheim, ce principe n'est pas tenable. Il concède que en éveillant le goût du beau, on ouvre donc les voies à l'esprit de désintéressement et de sacrifice. Tout ce qui incite l'homme à se perdre de vue, à regarder au-delà et au dessus de soi, à ne pas se prendre pour le centre du monde, tout ce qui l'attache a quelque objectif qui le dépasse en partie, tout cela ne peut développer chez lui que des habitudes et des tendances tout à fait comparables à celles que nous avons trouvées à la racine de la vie morale. [...]
[...] Une certaine interprétation de la Critique de la faculté de juger de Kant, nous permet d'entrevoir la liaison entre le subjectif et l'objectif. L'œuvre d'art engage la subjectivité au niveau de la contemplation, de l'admiration ou du dégoût. Cette réception de l'œuvre dépend largement du sujet, de son histoire, de sa culture. Victor Basch définit ainsi ce qu'est une catégorie esthétique : une impression subjective, mais due à des causes objectives, c'est un sentiment ; chaque catégorie a sa forme mais cette forme n'est pas due à un principe unique, elle résulte d'une complexité d'éléments. [...]
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