L'éducation est-elle un bien public ?
Avant toute chose, difficile d'envisager un réponse négative à cette interrogation qui se pose à nous ; car cela génèrerait un doute quant aux missions de développement de l'éducation pour tous réalisées par l'UNESCO (organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture) depuis sa création en 1945. Aussi, comment ignorer que des pays comme la France, brandissent sur leur fronton républicain l'idée chère aux Hommes de rendre l'éducation publique gratuite, obligatoire et laïque.
Cependant par soucis de produire une étude scientifique il convient d'entrée, de déterminer la polysémie subtile et complexe des termes d'éducation et de bien public. Tel Janus, la définition de l'éducation renvoie à deux notions. La première prônant davantage à une perspective philosophique travaillant sur l'étymologie même du mot, c'est-à-dire l'idée originelle de tirer quelqu'un hors de quelque chose, de le guider. Ensuite, son sens le plus répandu distingue la formation de quelqu'un dans tel ou tel domaine d'activité ; ensemble des connaissances
intellectuelles, culturelles, morales acquises dans ce domaine par quelqu'un, par un groupe.
[...] Ainsi, des auteurs comme A. Wagner et A.G. Schmoller s'interrogent sur ce qu'on appellera l'État-providence, en charge de la justice sociale et de la régulation économique.16 Wagner cherche à concilier individualisme et socialisme17. Keynes, considérant que le marché n'est pas auto-régulateurs, place au centre de son analyse l'outil gouvernemental, comme moteur de la reprise de l'activité Alain Beitone, Emmanuel Buisson, Christine Dollo et Emmanuel le Masson, Économie (Paris : Éditions Dalloz, 2006) Adam Smith, La richesse des nations (Paris: GF Flammarion, 1991) Alain Beitone, Emmanuel Buisson, Christine Dollo et Emmanuel le Masson, Économie (Paris : Éditions Dalloz, 2006), 266-7. [...]
[...] Ainsi, toute intervention sortant du cadre naturel ne peut que souiller la société en la dénaturalisant. Par ailleurs, l'État a recourt à l'impôt pour financer sa politique d'éducation. Or Pierre Bourdieu, Les Héritiers. Les étudiants et la culture (Paris: Éditions de Minuit, 1964). Pierre Bourdieu, La Reproduction, Éléments pour une théorie du système d'enseignement (Paris: Éditions de Minuit, 1970). Frédéric Bastiat, Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas (Paris: Librairie de Guillaumin et Cie, 1869) certaines sociétés sont hostiles à la taxation. [...]
[...] Faut-il augmenter les dépenses pour fournir plus de bien publics? Cette question cristallise et exacerbe le clivage droite-gauche. Historiquement c'est l'un des points de divergence important entre ces deux idéologies. Jean Touchard, dans son oeuvre désormais classiques sur La gauche en France, observe qu'il s'agit d'un point de rupture entre les deux blocs antagonistes de l'échiquier politique. Les bien publics, ou bien collectifs, sont selon E. S Phelps, sont tout ce que nous partageons de façon commune, tout ce que nous pouvons faire ou avoir en même temps que les autres individus, sans jamais empêcher quelqu'un de le faire ou de l'avoir dans la même période. [...]
[...] Ainsi, il est dit que la gratuité permettra un meilleurs accès à l'école dans la mesure où s'exercera la démocratisation de l'enseignement.7 Par ailleurs, plus qu'un endroit de propagation du savoir, l'École est une instance de socialisation pour un individu. Ce dernier fait fructifier son capital social entre autre.8 C'est donc un endroit d'épanouissement également. L'école gratuite comprend aussi que tous les élèves se situe tous au même niveau scolaire de jure, mais non de facto selon ces auteurs. Cela contribue par conséquent, à réduire les inégalités sociales. Enfin, le fait d'avoir démocratiser l'enseignement en rendant celui-ci gratuit permet une mobilité sociale et donc une non reproduction des élites en théorie. [...]
[...] Les néo-classiques on tendance à considérer l'État comme une sorte d'entreprise, dont les interventions économiques seraient légitimes si elles ont pour objectif de maintenir les conditions de la concurrence pure et parfaite et de pallier aux défaillances de marché. Walras disait même que «l'État doit intervenir dans les industries de chemin de fer» S. de Sismondi incarne le courant des socialistes réformateurs. Il est l'un des précurseurs en matière d'interventionnisme économique et social de l'État. Il considère que, face au méfaits d'une dynamique non maitrisée du capitalisme, une intervention des pouvoirs publics serait nécessaire.14 L'école allemande se prononce en faveur d'un interventionnisme étatique. [...]
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