De nombreux auteurs se sont il y a déjà longtemps penchés sur les interactions existantes entre intégration et exclusion. Depuis les années 1990 se sont développées corrélativement à de nouvelles formes d'exclusion de nouvelles conceptions relatives à l'intégration. Après la Seconde Guerre mondiale, l'occident a connu une forte période de croissance à l'instar des « Trente glorieuses » en France. Dès ce moment, les plus hautes autorités étatiques avaient la conviction que la prospérité grandissante allait finir par éliminer les « poches de pauvreté » encore existantes. Aujourd'hui, il n'y a plus guère d'illusions de la part de la classe politique et de la population, on parle désormais de précarisation, de disqualification ou de travailleurs pauvres. Ce phénomène a pris une ampleur considérable, qu'on peut même connoter de structurel. Comment, dès lors, la société doit-elle affronter ce fléau, par quels dispositifs pourra t-on parvenir à circonscrire voire éliminer complètement cette plaie ?
On étudiera successivement le caractère historique et problématique de l'exclusion (I), les mesures prises pour lutter contre l'exclusion et leurs effets (II) et enfin l'adéquation existante entre lien social et intégration (III).
[...] Comme on peut le remarquer, au noyau dur de l'échec scolaire viennent aujourd'hui s'ajouter de nouveaux exclus : des jeunes qui, tout en ayant rencontré des difficultés dans l'enseignement général, ont pourtant acquis une certaine qualification. Il y a là un risque grave de fracture, une éventualité que la France devienne une société duale. La mission de l'école ne serait plus de porter du sens (idéal laïque de la IIIe république), mais d' améliorer sa propre productivité et celle de l'économie française (optique de la modernisation technologique). [...]
[...] Si le clergé vieillit et si le nombre des décès et des départs à la retraite excède très largement celui des ordinations, l'identification au catholicisme demeure bien présente et est vécue avec ferveur, spécialement dans les milieux pentecôtistes. Même dynamisme et même regain d'intérêt chez les islamistes, les juifs ou les protestants. Néanmoins, dans nos sociétés sécularisées et consuméristes ce qui tend à prévaloir est davantage un modèle communautaire (débordant les institutions jusqu'alors considérées comme représentatives qu'un modèle confessionnel. Solidarité et citoyenneté La redéfinition du lien social s'accompagne, plus généralement d'une réflexion sur l'idée de citoyenneté. Doit-on, à cet égard, parler d'accommodation ou, comme dans la tradition durkheimienne, d'assimilation ? [...]
[...] Est-ce un complément d'âme dans un système trop bureaucratique, trop coûteux et qui ne répondrait plus aux espoirs mis en lui ? Toujours est-il que, dans le droit fil du rapport Alphandéry (1990), beaucoup de voix s'élèvent pour soutenir et organiser la montée en puissance d'initiatives qui à travers le pays, cherchent encore leurs moyens d'expression, appuyer des efforts qui appellent reconnaissance et adhésion, éviter les dérives, rendre pleinement crédible et opératoire cette combinaison inhabituelle de la solidarité et du marché A chaque figure de l'exclusion correspondent des formes d'action particulières. [...]
[...] Est tout d'abord réaffirmé que toute personne, qui en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation de l'économie et de l'emploi, se trouve dans l'incapacité de travailler, a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence (loi du 1er décembre 1988, article premier). Une fois cet engagement rappelé, la prestation versée est subordonnée à une démarche d'insertion. Celle-ci aboutit à la signature d'un contrat. Un projet, en définitive, ambitieux car fondé explicitement sur l'idée de contrepartie. Cet objectif a-t-il été atteint pour autant ? Bien qu'il soit sans doute encore un peu tôt pour pouvoir véritablement se prononcer, les statistiques disponibles font état de résultats somme toute très modestes (seuls 20% des allocataires ont honoré leurs engagements). [...]
[...] Il convient, dans un tel contexte, de parer au plus pressé. On s'efforce de pallier certaines lacunes en proposant de meilleures rétributions et en se complétant la réglementation existante : autorisation de cumuls, reconnaissance de droits propres aux familles monoparentales et aux parents isolés. Bien qu'indispensable, cette fonction de suppléance n'est toutefois pas suffisante pour remédier à ces dysfonctionnements. Le volet intégration estime-t-on, fait souvent défaut et les mesures d'accompagnement demeurent insuffisantes. Le concours et la coordination de politiques préventives à caractère structurel sont donc ici prioritaires. [...]
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