Révolution française, enseignement secondaire, école pour tous, représentation sociale, politiques publiques, discrimination, sociologues, inégalité des chances, Bourdieu, réussite, politique éducative, inspection académique, politiques locales, REP Réseaux d'Éducation Prioritaires
L'histoire nous dit que l'accès à l'instruction est longtemps resté très inégalitaire, et ce bien après la Révolution française. C'est sous la 5e République (de 1958 à nos jours) que la démocratisation de l'enseignement prend une réelle consistance en s'orientant vers une École à degrés permettant la généralisation de l'enseignement secondaire. Après divers tâtonnements et restructurations partielles, la transformation de l'École s'achève grâce à la Réforme Haby en 1975, qui met en place un « collège pour tous » en prolongement de l'« École pour tous ». Mais ce « collège unique », prônant une égalité formelle de manière à ce que le mérite seul de l'élève soit déterminant, est très vite confronté à des difficultés persistantes liées aux conséquences de la massification ainsi qu'à des pesanteurs dans les représentations sociales. Remettant en cause le bien-fondé du principe d'égalité, les inégalités scolaires se creusent, accentuant ainsi les inégalités sociales.
[...] Une des missions de l'École républicaine actuelle est de réduire l'effet des inégalités sociales et territoriales sur les résultats scolaires et a favorisé la réussite de tous les élèves. Quelles politiques publiques ont-elles été mises en œuvre pour tendre vers cet idéal ? Les politiques publiques scolaires, censées compenser les inégalités scolaires Une politique publique énonce les orientations et objectifs d'un gouvernement ou d'une collectivité par rapport à un sujet donné. Elle prend position de manière explicite ou implicite, ses orientations sont théoriquement influencées par différents facteurs socio-économiques (et électoraux . [...]
[...] Bourdieu et Passeron montreront les inégalités de chances d'accéder à l'enseignement supérieur pour les fils de cadres et les fils d'ouvriers et dénonceront une tendance à la reproduction des CSP. La dotation en capital économique et culturel entre dominants et dominés fait toute la différence. Pour Bourdieu, les inégalités scolaires s'expliquent par les inégalités sociales. Boudon constate lui aussi une inégalité des chances selon la CSP, mais il l'explique par des stratégies individuelles qui sont fonction de l'origine sociale. Les familles et les élèves établissent un rapport coût-investissement/avantage pour définir leur choix d'orientation. [...]
[...] Désormais, les critères sociaux seront pris en compte en plus des critères scolaires sur un principe non plus égalitaire, mais équitable, il s'agit de « donner plus à ceux qui ont moins », on parle alors de discrimination positive. Les classes de ZEP ont des effectifs quelque peu réduits et les enseignants perçoivent une indemnité de sujétion spéciale depuis 1990. En outre, la mise en place de partenariats avec d'autres ministères tels que la Justice, la Culture en utilisant des ressources locales (conservatoires, centres socioculturels . ) est encouragée. [...]
[...] Les IUFM évolueront ensuite en Établissement Supérieur du Professorat et de l'Éducation (ESPE) en 2013, totalement intégrés à l'université et retrouvant l'aspect professionnalisant de la formation. Aujourd'hui, le bilan des ZEP est mitigé. Aucun n'a pu y voir un renoncement à l'exigence scolaire alors qu'il n'en serait rien puisque plus de 80% des efforts entrepris vont dans le sens du renforcement des apprentissages scolaires et de l'attractivité des savoirs. Cependant, pour Merle, l'effet « ZEP » est négatif pour les enfants les plus en difficulté et neutre pour les autres quand il s'agit d'acquisitions scolaires. [...]
[...] L'enquête PISA 2013 de l'OCDE a montré que la France était (encore) le pays européen le plus affecté par les déterminismes sociaux. Il est donc question de refonder l'éducation prioritaire qui n'avait pas été révisée jusque-là. L'actuelle ministre Vallaud-Belkacem a présenté fin 2014 la réforme de l'« allocation des moyens », permettant une distribution plus solidaire des moyens, construite sur l'établissement de profils académiques plus fins et selon trois critères majeurs : le nombre d'élèves, le revenu des familles et les caractéristiques des territoires. Les REP+, dès la rentrée 2014, préfigurent la nouvelle politique d'éducation prioritaire. [...]
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