"La France, on l'aime ou on la quitte", avait assené Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle 2007. Mais pour les Africains, natifs de France ou immigrés de fraîche ou de longue date, la question se pose autrement. Frappés de plein fouet par le chômage dont le taux pour les immigrés non européens est de deux à trois fois supérieur à la moyenne nationale, confrontés aux discriminations, aux difficultés d'intégration et au plafond de verre qui bloque l'évolution des cadres, beaucoup d'immigrés et même des Français de deuxième génération envisagent de quitter la France non pas parce qu'ils ne l'aiment pas, mais parce qu'ils voient dans le projet du retour de meilleurs perspectives d'avenir (...)
[...] Aujourd'hui encore, la question se pose avec la même acuité aux étudiants en fin de cursus universitaire. Faut-il rester, engager une procédure compliquée avec peu d'espoir d'aboutir devant la Direction Départementale du Travail et de l'Emploi (DDTE), une administration réputée peu encline à convertir le statut d'étudiant à celui de travailleur, d'autant que la crise a jeté sur le marché du travail des milliers de personnes qui sont venues gonfler les chiffres du chômage, ou alors rentrer au pays, certes les poches vides, mais avec de meilleures perspectives d'embauche ? [...]
[...] Dans le même temps l'Afrique manque de cadres et des opportunités de carrière sont nombreuses. Il y a par exemple plus de médecins d'origine béninoise en région parisienne que dans tout le Bénin ! D'où la tentation de rentrer et mettre son expertise au service de son pays d'origine. Quand on a chaud chez soi, on peut faire un trou dans le mur. Mais quand on a chaud chez le voisin, on n'a plus qu'à aller se reposer sous un arbre. [...]
[...] Quand je compare la vie que je mène ici à celle passée dans un studio miteux de Noisy-Le-Grand, il n'y a pas photo ! Les immigrés bien que de plus en plus diplômés occupent majoritairement en France des postes d'ouvriers ou d'employés peu qualifiés, dans les secteurs de l'industrie, du BTP, de l'hôtellerie-restauration, les services à la personne et de gardiennage. Obtenir un emploi dans ces secteurs labellisés n'est déjà pas facile. A fortiori décrocher un poste de cadre relève d'un véritable parcours du combattant. [...]
[...] Ce n'est sans doute pas l'absence de motivation qui explique l'immobilisme de la grande majorité d'immigrés par rapport à la tentation du retour. C'est que trop conscients des tares du système africain où progressivement ils ont perdu leurs repères, ils ont peur de l'échec et des conséquences que cela impliquerait pour leurs familles. Car le retour n'est gagnant que si le plan a été mûrement réfléchi et préparé en amont, soit une insertion directe à l'emploi, soit par un capital conséquent afin d'investir dans une activité pérenne. Autrement dit rester pour mieux repartir. [...]
[...] Partir ou rester : l'éternel dilemme des immigrés de France La France, on l'aime ou on la quitte avait assené Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle 2007. Mais pour les Africains, natifs de France ou immigrés de fraîche ou de longue date, la question se pose autrement. Frappés de plein fouet par le chômage dont le taux pour les immigrés non Européens est de deux à trois fois supérieur à la moyenne nationale, confrontés aux discriminations, aux difficultés d'intégration et au plafond de verre qui bloque l'évolution des cadres, beaucoup d'immigrés et même des Français de deuxième génération envisagent de quitter la France non pas parce qu'ils ne l'aiment pas, mais parce qu'ils voient dans le projet du retour de meilleurs perspectives d'avenir. [...]
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