L'illettrisme est un frein à l'insertion sociale, un frein à l'autonomie de la personne.
La loi du 29 juillet 1998 l'a reconnu comme vecteur d'exclusion et la lutte contre l'illettrisme est devenue, pour le gouvernement, une priorité nationale.
Cette situation m'a interpellée. J'exerce dans le cadre d'une activité professionnelle dans une école primaire auprès d'enfants de CP/CE1 entrant dans les apprentissages de bases. Les enfants en difficultés d'apprentissage m'ont fait prendre conscience de tous les paramètres qui pouvaient freiner leur progression. Je me suis alors interrogée sur les difficultés que ces enfants risquaient de rencontrer une fois devenus jeunes adultes et par la suite.
Selon les chiffres de la JAPD (Journée d'Appel de Préparation à la défense), 4.8 % des jeunes de 17 à 18 ans, en 2005 , rencontraient de très grandes difficultés à lire des mots ou des phrases isolées.
En 2005, en France métropolitaine, 9 % de la population (3 100 000 personnes) âgée de 18 à 65 ans, ayant été scolarisé en France sont en situation d'illettrisme .
J'ai effectué ma recherche dans le département du Lot-et-Garonne, où environ trente mille personnes ont des difficultés à lire et écrire la langue française. Les recenser est souvent difficile car elles ont tendance à les cacher ou à les nier. Pour cela, elles ont mis en place des stratégies ingénieuses pour contourner ce frein.
Parmi ces trente mille personnes sont comptées les personnes analphabètes (essentiellement d'origine étrangère), les personnes en cours de FLE (Français Langue Etrangère) et les personnes en situation d'illettrisme.
Dans le cadre de ce mémoire, je m'intéresserai essentiellement aux personnes en situation d'illettrisme.
La difficulté de repérer ces personnes est due au regard et à l'étonnement des autres, parfois méprisant. Ceci provoque chez elles un sentiment de honte, d'infériorité et d'incapacité d'accéder aux codes de la lecture et de l'écriture. Une des conséquences en est le repli sur soi.
Il s'agit d'une population très diversifiée d'hommes et de femmes de tout âge.
La stigmatisation qu'elle subit a produit chez elle des sentiments de honte et des comportements de retrait ou parfois d'agression, un état de vulnérabilité importante.
[...] AS au CMS) C'est le retour que j'ai pu avoir de deux assistantes sociales dont une est référent RMI. Toutes deux ont souhaité suivre les deux journées de formations du CLAP et ont reconsidéré leur façon de penser. Les méthodes d'apprentissage proposées par les différentes structures de formation ne sont pas toujours connues par les travailleurs sociaux. Tous m'ont souligné le problème de la durée de l'accompagnement social du fait des difficultés rencontrées par les personnes : le logement, les problèmes alimentaires, les difficultés financières, les problèmes psychologiques, les problèmes de santé .L'illettrisme est rarement exprimé. Mr D. [...]
[...] Ils ont les mêmes objectifs que les travailleurs sociaux, c'est-à-dire aider les personnes à accéder à l'autonomie. Ils ont des outils pour les y aider et un programme qu'ils vont personnaliser en fonction de la demande. Ils vont souvent au-delà de la formation, car les apprentissages de base sont liés à l'insertion socioprofessionnelle, c'est un parcours d'intégration. La formatrice de Bayonne de LABO (Atelier de formation de base) disait qu'il fallait changer l'appellation illettrisme et parler de remise à niveau. C'est une manière de l'aborder et éviter la stigmatisation de la personne. [...]
[...] Il est logé gratuitement chez une personne. Il faudra bien qu'un jour je me débrouille tout seul, mais comment, je ne trouve pas de travail ! Personne ne peut m'aider Ce monsieur n'est pas encore entré dans un processus de conscientisation, car il est en colère par son vécu qui l'empêche d'avancer. Tant que lui n'est pas prêt, seule une écoute peut le libérer. Il dit ne pas être prêt à faire partie d'une société qui lui fait du mal et au sein de laquelle il est isolé. [...]
[...] L'illettrisme se distingue de l'Analphabétisme et du "FLE" français langue étrangère. Ces notions comportent des similitudes, mais n'ont pas les mêmes conséquences sur les personnes concernées. Une personne est analphabète si elle n'a jamais eu l'occasion d'apprendre à lire ou à écrire. En France, ce sont des personnes étrangères, non scolarisées dans leur pays d'origine, et les personnes françaises n'ayant pas été scolarisé, car issue d'une génération où la scolarisation n'était pas obligatoire, car l'école l'est aujourd'hui jusqu'à seize ans[12]. [...]
[...] En attendant, certaines personnes ne se l'autorisent pas, ils ne s'en donnent pas le droit. De plus leurs difficultés à lire, écrire, compter, réduisent leurs capacités à communiquer avec leur environnement. Le fait d'être obligé de faire lire son courrier personnel est humiliant c'est une intrusion dans leur vie privée. Frein à l'autonomie sociale, l'illettrisme peut provoquer des dysfonctionnements, comme la mauvaise transmission d'informations ou de consignes, consignes de sécurité, notice de médicaments mal comprise. Les codes simples de la vie quotidienne ne leur sont pas accessibles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture