L'idéal de justice démocratique peut-il tolérer les inégalités ? La question, apparemment paradoxale puisque cet idéal est un idéal égalitaire, nous éclaire sur le fonctionnement et des contradictions de notre régime politique. Comment cet idéal égalitaire pourrait-il accepter l'existence de différences qui apparaissent comme des handicaps injustes ? Comment pourrait-il tolérer les inégalités ? Tout le problème semble reposer sur la définition que l'on donne à la notion d'égalité. En effet, comprise au sens de traitement identique de tous les citoyens, elle rend parfaitement impossible l'acceptation d'inégalités. Mais comme le souligne bien Aristote, « la plus grande des injustices est de traiter également des choses inégales ». Il semble alors nécessaire de redéfinir cette notion d'égalité. Finalement, l'idéal égalitaire de justice démocratique implique peut-être des inégalités de traitement permettant de rétablir une égalité effective. Cependant, donner plus à ceux qui ont moins est une idée séduisante qui pose toutefois des problèmes de légitimité importants. Il faut donc se poser une nouvelle fois la question : l'idéal de justice démocratique peut-il oui ou non tolérer les inégalités ? Les inégalités peuvent-elles être justes et aller dans le sens d'une plus grande égalité ?
[...] Il faut donc à nouveau se poser la question, l'idéal de justice démocratique peut-il tolérer les inégalités ? Comme a tenté de le démontrer John Rawls en 1971 dans sa Théorie de la justice, l'idéal de justice démocratique peut tolérer les inégalités sous certaines conditions. Pour aboutir à ce résultat, il part d'une situation hypothétique qu'il appelle position originelle Dans ce contexte, les individus, sous un voile d'ignorance qui les empêche de connaître leur position sociale donc la société, leurs capacités, leur sexe, vont devoir choisir un mode de fonctionnement de la justice. [...]
[...] Or, une fois le rattrapage effectif, le dispositif doit disparaître, les inégalités de traitement doivent prendre fin. Il revient donc à l'Etat de corriger les inégalités résultant d'un traitement égal de tous les citoyens en intervenant directement mais il y a aussi un problème d'estimation non négligeable. Pour autant, ces politiques de discrimination positive ne rétablissent pas toujours l'égalité. Elles peuvent même au contraire stigmatiser les groupes concernés et donc installer définitivement l'inégalité. D'autre part, elles nécessitent des distinctions ethniques, religieuses, contraires à l'article premier de la Constitution française qui prévoit l'égalité de tous devant la loi, sans distinction d'origine, de race et de sexe. [...]
[...] Il faut donc se poser une nouvelle fois la question : l'idéal de justice démocratique peut-il oui ou non tolérer les inégalités ? Les inégalités peuvent-elles être justes et aller dans le sens d'une plus grande égalité ? De prime abord, la question semble déconcertante. En effet, l'idéal de justice démocratique, qui se veut égalitaire, suppose une égalité de droit de tous les citoyens. En France, l'article premier de la Constitution stipule bien tous les citoyens sont égaux devant la loi, sans distinction d'origine, de race et de sexe Il ne peut donc en aucun cas exister de traitement préférentiel ou différencié. [...]
[...] Les inégalités peuvent donc être, dans une certaine mesure, juste et acceptable, elles doivent cependant profiter aux plus défavorisés pour cela. L'idéal de justice démocratique peut-il tolérer les inégalités ? Il semble que oui, lorsque nous l'avons vu, ces inégalités profitent aux plus démunis. En effet, le mérite n'étant pas véritablement fondé, il semble tout à fait normal de n'accepter le gain des plus favorisés qu'à la condition que les plus défavorisés en bénéficient aussi en partie. Il s'agit alors de trouver le moyen de faire appliquer ce principe au sein de nos sociétés. [...]
[...] L'idéal de justice démocratique peut-il tolérer les inégalités ? L'idéal de justice démocratique peut-il tolérer les inégalités ? La question, apparemment paradoxale puisque cet idéal est un idéal égalitaire, nous éclaire sur le fonctionnement et des contradictions de notre régime politique. Comment cet idéal égalitaire pourrait-il accepter l'existence de différences qui apparaissent comme des handicaps injustes ? Comment pourrait-il tolérer les inégalités ? Tout le problème semble reposer sur la définition que l'on donne à la notion d'égalité. En effet, comprise au sens de traitement identique de tous les citoyens, elle rend parfaitement impossible l'acceptation d'inégalités. [...]
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