« Au chevet de l'hôpital, tout le monde s'accorde à dire que le patient ne va pas bien. Alors qu'elle lui consacre de plus en plus d'argent, la société est de moins en moins convaincue du bien-fondé de ses investissements. Le patient, lui, est de plus en plus mécontent du service rendu. Les médecins sont comme les autres personnels de l'hôpital, infirmières ou aides-soignantes : beaucoup sont frustrés et insatisfaits de leurs conditions de travail. Au fil des jours, le grand hôpital public et universitaire se désintéresse lentement de la prise en charge sanitaire de proximité. Il répond de moins en moins aux besoins de santé publique de la population qui l'entoure, et, quand on l'interroge, il ne sait plus très bien où comment et où finissent ses missions. »
Le constat d'un malaise profond de l'hôpital public est aujourd'hui dressé par la plupart des acteurs hospitaliers. Leur inquiétude repose sur la perception d'une insuffisance des moyens financiers et humains, attisée par la réduction de la durée du temps de travail, d'une démotivation des personnels et de règles de fonctionnement des établissements inappropriées. Elle les conduit à craindre une détérioration du système hospitalier français. Face à ce malaise, le gouvernement a annoncé la mise en place d'un plan « Hôpital 2007 ».
[...] Le pilotage de la restructuration repose moins sur une juste et complète évaluation des besoins que sur l'offre hospitalière existante que l'on peine à connaître précisément. Les besoins sanitaires sont insuffisamment pris en comptes dans la conduite des restructurations. A aucun moment, une analyse fine, démographique et épidémiologique n'oriente ces opérations. La carte sanitaire détermine ainsi le volume théorique de lits souhaitables non pas par rapport aux besoins, mais par rapport à l'état existant de l'offre et à son utilisation moyenne. Les Schémas Régionaux d'Organisation Sanitaire (SROS) ne reposent pas non plus sur une telle analyse. [...]
[...] Cette approche a été retenue par le plan Hôpital 2007 qui vise à la fois à renforcer l'autonomie des établissements et à faciliter la recomposition de l'offre de soins, par un soutien à l'investissement et le recours à des instruments de régulation assouplis. Les lignes directrices de ce plan sont : - Relance de l'investissement - Organisation sanitaire simplifiée - Tarification à l'activité - Modernisation de la gouvernance - Coopération sanitaire dynamisée B. Pour espérer une guérison, trois axes apparaissent prioritaires 1. Une réorganisation interne des établissements Toute la problématique de la nouvelle gouvernance trouve ici sa complexité d'adaptation d'un modèle issu du secteur privé pour son application dans le public. [...]
[...] Diagnostic : état critique. Les déterminants de l'avenir de l'hôpital L'avenir de l'hôpital public dépendra de la capacité des pouvoirs publics et des professionnels à répondre aux 3 facteurs qui le déterminent A. Les effets de récents chocs conjoncturels Après avoir ignoré pendant des années la raison économique, l'hôpital est désormais menacé de voir son avenir essentiellement dicté par elle. Le débat est dominé par la maîtrise ou plutôt l'impossible maîtrise des dépenses de santé. Quelques indicateurs : - Un établissement hospitalier sur 2 est aujourd'hui en situation de déficit réel, masqué par la pratique largement répandue des reports de charges sur les exercices suivants. [...]
[...] (Garantir la qualité des soins et la performance des hôpitaux Le maintien de la qualité du système hospitalier français nécessite le développement d'instruments permettant d'évaluer le service médical rendu aux usagers et la performance globale des établissements. La procédure d'accréditation mise en œuvre en application de l'ordonnance du 24 avril 1996, n'a jusqu'à présent pas intégré l'évaluation des pratiques médicales et soignantes. Au-delà de l'approfondissement de la procédure d'accréditation dans un domaine essentiel aux yeux des usagers, la diffusion des résultats au public doit être améliorée. La capacité d'innovation du système est aujourd'hui affaiblie. La recherche hospitalière, au cœur de l'amélioration de la qualité des soins doit être renforcée. [...]
[...] (Une recherche hospitalière confrontée à la compétition internationale. La conduite des activités de recherche médicale est pénalisée par la faiblesse des financements et la rigidité du cadre juridique. La carrière de chercheur, jugée peu valorisante, n'est en outre embrassée que par un nombre de plus en plus réduit d'étudiants. Une part de plus en plus importante des financements disponibles pour la recherche, l'innovation technologique ou la formation continue des personnels transitent par Bruxelles, incitant les équipes hospitalières à concourir pour les obtenir parfois en partenariat avec des homologues européens. [...]
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