La hausse des maladies post-incarcération en Europe

Résumé du document

Si bon nombre de détenus ont connu des conditions de vie difficiles avant leur incarcération, il est à noter que leur santé ne peut qu'être aggravée par l'environnement néfaste qui règne en prison. De telles conditions de détention ne peuvent que favoriser la propagation de bactéries, maladies ou infections diverses. Le véritable problème, dans la santé qui se dégrade, réside dans la gravité des maladies contractées en prison.

Ainsi, les unités mises en place pour traiter les maladies somatiques en prison, doivent faire face au Sida et aux hépatites mais aussi à la tuberculose. Des moyens de prévention sont donc à mettre en place, et le dispositif de soins doit être efficace pour enrayer la transmission de ces maladies.

Extraits

[...] On constate ainsi que le programme d'échange de seringues pourrait également favoriser la réduction des contaminations à l'hépatite. Concernant le dépistage de ces infections (VIH, VHC, VHB), ils doivent être proposés aux détenus tout comme ils le sont pour la population générale. De tels dépistages sont réalisés avec le consentement du détenu et les résultats doivent lui être communiqués, qu'ils soient positifs ou négatifs. Le guide méthodologique réalisé par les ministères de la Santé et de la Justice met en exergue les trois étapes que doit respecter le dépistage. [...]

[...] Il est important également de traiter les infections tuberculeuses latentes. Le vaccin BCG peut également être une solution dans certains cas. Tous ces principes doivent bien entendu être également appliqués dans les établissements pénitentiaires. Dans ces circonstances, il est prévu en France qu'à l'entrée en prison, un examen médical soit pratiqué avec un dépistage, notamment celui de la tuberculose. Mais contrairement aux dépistages du VIH, VHB et VHC, celui de la tuberculose est obligatoire en prison. Ils sont pris en charge par les conseils généraux. [...]

[...] C'est donc la vigilance qui s'impose tout au long de la détention, quels que soient sa durée et le type d'établissement. Les symptômes de toux prolongée et/ou d'altération de l'état général doivent faire penser systématiquement à la tuberculose afin d'orienter le détenu vers le personnel soignant. Bibliographie indicative Les conditions de détention en France : rapport 2009 de l´Observatoire International des Prisons (Reliure inconnue - 15 novembre 2009) La Surpopulation pénitentiaire en Europe. De la détention avant jugement à la libération conditionnelle - broché (1999) de Philippe Mary et Théodore Papatheodorou Agence France-Presse, Vilnius janvier 2003 Le sida dans les prisons ONUSIDA, avril 1997 Estimation de la séroprévalence du VIH et du VHC et profils des usagers de drogue en France InVS-ANRS Coquelicot 2004 Circulaire de la DAP nº 2007-PMJ2 du 26 juin 2007 relative à la lutte contre la tuberculose en milieu pénitentiaire : prévention, dépistage, continuité du traitement et formation des personnels. [...]

[...] Dans de nombreux pays, la tuberculose est un problème de santé publique majeure, y compris pour certains États membres de l'Union. On peut citer notamment la Croatie, la Bulgarie ou encore la Roumanie[4]. Bien que la tuberculose soit une maladie curable, encore faut-il que les traitements soient pris en totalité et pendant une durée suffisante pour l'enrayer totalement. La contagiosité diminue en quelques semaines après le début du traitement, mais la guérison nécessite parfois des mois de traitements. Les conditions de vie des détenus ne sont évidemment pas propices à une guérison, mais au contraire favorables à la diffusion de la maladie. [...]

[...] Mais cette question épineuse d'échange de seringues fait beaucoup débattre puisque certains pensent qu'il s'agirait plus là d'une banalisation de l'utilisation de la drogue plus que d'un moyen de lutte contre le sida. Le VIH dans les prisons demeure donc une question difficile et controversée. Les comportements à risque, notamment les rapports sexuels et la toxicomanie, habituellement prohibés en prison suscitent des mesures disciplinaires et non des mesures de santé. Bien souvent, les moyens sont insuffisants pour répondre correctement aux besoins de santé et de prévention. Pourtant, la situation est urgente et concerne la santé de tous. [...]