Le handicap est une notion générique qui englobe des populations très hétérogènes mais dépend des représentations culturelles. Cette notion fait, depuis une vingtaine d'années, l'objet de nombreuses controverses quant aux définitions qui lui sont assignées.
Dans les années 80, l'Organisation mondiale de la santé, s'appuyant sur les travaux de Philip WOOD, a tenté de clarifier la notion de handicap en présentant cette définition : « est handicapée une personne dont l'intégrité physique et/ou mentale est passagèrement ou définitivement diminuée, soit congénitalement, soit à la suite d'une maladie ou d'un accident de telle façon que son autonomie ou ses capacités au travail en soient diminuées. ».
Si le concept « travail » entre donc pleinement dans la définition du handicap selon l'OMS, d'autres organisations insistent encore davantage sur la notion de travailleurs handicapés. Aussi, la CDAPH ou encore le Code du travail définissent un travailleur handicapé comme « toute personne dont les possibilités d'obtenir ou de conserver un emploi sont effectivement réduites par suite de l'altération d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, ou psychiques ».
Face à la recherche d'emploi, les populations sont diversement touchées selon leurs caractéristiques ; âge, sexe, niveau de formation, durée du chômage… Les travailleurs handicapés font partie de ceux qui accumulent les obstacles à l'insertion professionnelle, et ce, malgré les structures et les mesures mises en place dans le but de la faciliter.
Quelle est aujourd'hui la réalité de l'insertion professionnelle pour les travailleurs handicapés ? Peut-on parler d'exclusion ?
En quoi le travail constitue-t-il un véritable besoin pour les personnes handicapées ?
[...] Cela peut s'expliquer par le fait que le processus de recrutement est un phénomène complexe dépendant de multiples facteurs situationnels (la région, secteurs d'activités des entreprises, etc.) et individuels (type de handicap, argumentation utilisée . et à leurs interactions dans un contexte socioculturel donné. Cependant, cette expérience ne constitue qu'une approche localisée du processus de candidature des personnes handicapées, et ces résultats comme ceux de J-F RAVAUD ne sont valables que pour des situations particulières engendrées par la démarche expérimentale, à savoir dans cette dernière étude pour des candidatures à des postes de secrétaires-comptables dans la région lorraine. [...]
[...] Ainsi, l'employeur doit mettre en œuvre tous les aménagements possibles afin de maintenir, faire accéder ou faire évoluer professionnellement une personne handicapée dans son entreprise, de même que les personnes handicapées peuvent demander des aménagements d'horaires pour faciliter leur accès à l'emploi, leur emploi ou leur maintien dans l'emploi. La loi handicap veut avant tout promouvoir un changement de comportement, un changement de regard de la société pour une intégration pleine et entière des personnes handicapées. Elle demande à chacun d'être vigilant pour que les personnes handicapées trouvent leur place dans une société juste et solidaire. [...]
[...] RAVAUD (1989) a étudié l'influence de l'annonce d'un handicap dans une lettre de motivation et le niveau de qualification des candidats sur les comportements d'embauche. Les résultats montrent que les candidatures présentées sans mention d'un handicap et associées à une haute qualification ont près de deux fois plus de chances de susciter une convocation à un entretien, que les candidatures présentées avec mention d'un handicap, et associées à une haute qualification. MERCIER (1997) et son équipe ont également démontré qu'à compétences égales, et pour un même poste de travail, le choix des employeurs se portera prioritairement sur une personne non handicapée. [...]
[...] Dès lors, tout projet d'intégration professionnelle d'un travailleur handicapé peut être jugé comme une perte de temps. Ces représentations négatives aboutissent à des stratégies d'évitement qui tiennent le handicap à l'écart du monde de l'entreprise. À l'inverse, les entreprises peuvent utiliser l'emploi de travailleurs handicapés comme instrument de communication sans forcément tenir compte de la qualité de leur intégration professionnelle. Conclusion Depuis sa première utilisation, le terme handicap n'a cessé d'évoluer, donnant des dizaines de définitions, et ce, tout en suivant l'évolution de la terminologie et des mentalités. [...]
[...] Dans bien des cas, à la suite du handicap, la personne perd son emploi, et doit, en plus d'apprendre à vivre avec une déficience, faire le deuil de son travail. Bien qu'au début de sa réadaptation, elle se préoccupe davantage de son état physique plutôt que de sa condition psychosociale, lorsque l'intensité des interventions médicales diminue, les préoccupations convergent vers le travail. La perte d'un emploi et du statut social qu'il procure entraîne une baisse de l'estime de soi et une dévalorisation de la personne. [...]
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