Enoncé :
Trois problèmes spécifiques sont posés, selon le sociologue Claude Veil, par la question des handicapés. En premier lieu le handicap pose un problème d'ordre théorique, et ce pour le corps social tout entier, dans l'incertitude même où il est de définir avec précision ce qu'il faut entendre par "handicapé".
En second lieu le handicap constitue un problème d'ordre moral, dans la difficulté où sont les "non handicapés" et les handicapés à se positionner respectivement les uns vis-à-vis des autres.
Les premiers hésitent souvent entre une négation pure et simple du handicap et une attitude de pitié ; les seconds entre une dissimulation de leur handicap et une revendication identitaire forte, parfois agressive et tapageuse (...)
[...] Hormis la réflexion sur le handicap lui-même et ce qu'il représente de façon éthique et théorique, il est à l'origine de questionnements d'ordre moral. Comme l'écrit Claude Veil, toute différence dans l'apparence de quelqu'un peut faire peur ou susciter l'hostilité Au-delà même de l'appréhension de l'Autre, cet être qui n'est pas moi, on retrouve la peur que je caractériserais comme de l'étranger qui en plus de ne pas être moi n'est pas comme moi. Son attitude, son physique, son apparence nous parait étrange, ni familier ni réconfortant et donc provoque en nous inquiétude, questionnement et attitude défensive. [...]
[...] C'est une médiatrice entre les institutions et l'individu voire les familles. Cet accompagnement peut aussi être l'occasion de travail sur l'estime de soi et permettre une identification positive au-delà du handicap en légitimant les désavantages mais en valorisant la force personnelle et la personnalité de chacun, leurs talents individuels et communs, leurs valeurs. Cette réappropriation de l'image de soi afin de dépasser celle qu'on les Autres de nous permet à la personne de s'affirmer en tant qu'acteurs et non objet passif subissant les décisions des autres. [...]
[...] On pourrait citer comme exemple l'atteinte de l'appareil auditif qui engendre une perte potentielle ou totale, temporaire ou irréversible de la capacité à percevoir les sons. L'incapacité est conséquence de la déficience. Elle représente l'impossibilité ou la difficulté à accomplir des actions de la vie quotidienne inhérente à la vie d'un individu. Pour exemple, la surdité engendre des problèmes de compréhension et de communication avec le monde extérieur. Cette difficulté à se faire comprendre peut engendrer de la frustration, un repli sur soi ou un comportement de défense. [...]
[...] Le risque dans ce type de regroupement apparaît lorsqu'un comportement hostile bien que défensif apparaît envers la société et les personnes dites normales. Outre les problèmes d'ordre théorique et moral, le handicap suscite également un questionnement d'ordre économique. Nous avons évoqués brièvement le cas de la scolarisation. Nous allons maintenant aborder celui de l'insertion professionnelle des personnes handicapées. La loi du 10 juillet 1987 a pour effet de rendre obligatoire pour toute entreprise dont l'effectif est supérieur ou égale à 20 personnes le recrutement d'au moins de travailleurs reconnus handicapés par rapport à l'effectif total. [...]
[...] Le handicap est devenu depuis une trentaine d'années l'une des préoccupations majeures des politiques sociales en France. La loi du 30 juin 1975 stipulant que la prévention et le dépistage des handicaps, les soins, l'éducation, la formation et l'orientation professionnelle, l'emploi, la garantie d'un minimum de ressources, l'intégration sociale et l'accès aux sports et aux loisirs du mineur et de l'adulte handicapés représentaient une obligation nationale est le principal pilier de cette prise en compte actuelle du handicap. Néanmoins, malgré les efforts accomplis, la place de la personne handicapée au sein de la société n'est pas encore tout à fait rétablie. [...]
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