Prison obama guantanamo bush
Le camp de Guantánamo se trouve sur la base navale de la baie de Guantánamo dans le sud-est de Cuba, il appartient aux Etats-Unis depuis 1898. Trois mois après les attentats du 11 septembre, fin 2001, il accueille ses premiers détenus, dans le cadre de « la guerre contre le terrorisme » menée par George Bush. Au total, 779 personnes seront passées par ce camp.
Mais, aujourd'hui, deux ans après l'annonce de sa fermeture, la prison de Guantánamo abrite encore près de 200 détenus. Comment un tel immobilisme a-t-il été possible, selon quelles logiques, quels rapports de force, quels débats d'idées ?
[...] Il peut également profiter de ces quatre heures pour regarder un film, lire des journaux et des livres ou encore jouer à des jeux électroniques. Comme les autres détenus, il a également à sa disposition des tapis de course et des vélos d'appartement. » C'est le luxe En somme, Guantánamo semble être l'exemple hyperbolique, pour une certaine frange de l'opinion américaine, de l'idée de la prison misérable pour le détenu misérable. Pourquoi la détention serait-elle confortable pour des terroristes ignobles ? En cela, la prison de Guantánamo –avec une intensité décuplée- répond aux mêmes problématiques que toute autre prison. [...]
[...] En guise de conclusion. On peut voir dans ces logiques largement politiques de nombreuses relations avec d'autres épisodes de l'histoire pénitentiaire. Robert Badinter, dans « La Prison républicaine » décrivait déjà ces logiques contradictoires : une intention louable, répétée, motivée et ambitieuse d'une part et, d'autre part, des débats politiques violents, une opinion au centre des débats, la dualité supposée entre humanisme et sécurité, et enfin –au bout du compte- la problématique budgétaire. Même s'il on manque aujourd'hui encore de recul pour analyser cette séquence politique et désormais historique, on peut tout de même conclure que le bilan global est plutôt mauvais. [...]
[...] Le contenu de la promesse de fermeture et les premiers problèmes. S'il est essentiel de mesurer l'importance symbolique de cette annonce de fermeture, il convient tout de même de détailler ici le contenu de la mesure, telle qu'elle est pensée quand Obama rentre en fonction. La promesse est assortie d'un délai : en janvier 2010, la prison devra être fermée. En agissant vite, le nouveau président entend signaler un changement de régime à Washington et redresser l'image internationale de l'Amérique. [...]
[...] Finalement les difficultés inhérentes à la promesse de fermeture de Guantánamo répondent d'une même logique : il est inacceptable de laisser ouvert un camp où la torture se pratique ; mais il est impensable de relâcher -ou de livrer à des pays inaptes- des terroristes, certes jugés par des tribunaux arbitraires, mais avérés Les freins à la fermeture : débats et immobilisme. Comment une telle annonce a-t-elle pu être si fortement limitée dans sa force d'impact ? Quels rapports de forces politiques et juridiques cela révèle-t-il ? Quelle perception de la prison cela dénote-t-il aussi ? Les difficultés liées au transfèrement des détenus : contraintes et contestations. [...]
[...] Parler de Guantánamo, c'est parler de prison (les logiques à l'œuvre sont largement carcérales) mais avec une intensité spécifique : les enjeux politiques, diplomatiques ou en termes de droit de l'homme y rencontrent de plein fouet les problématiques pénitentiaires et judiciaires l'annonce de sa fermeture est donc un fait majeur. La promesse de fermeture de Guantánamo : intentions et prises de conscience. Il s'agit ici de comprendre notamment comment cette promesse d'Obama a érigé la fermeture de Guantánamo comme une mesure symbolique d'un renouveau, d'une humanité retrouvée par les Etats-Unis. [...]
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