Alors qu'en 2005, l'Institut de Veille Sanitaire calculait que 17 % des adultes français ainsi que 3 à 4 % des enfants français étaient en état d'obésité, et qu'aux États-Unis plus de 20 % (jusqu'à 31,6 % des habitants de l'état du Missouri en 2008) sont obèses, les enjeux de la nutrition apparaissent comme majeurs, en France comme dans les autres pays industrialisés.
La compréhension du problème posé par l'obésité, et la position globale prise par les dirigeants de prendre en charge le problème, notamment comme nous le verrons par la prévention, peut être expliquée par le poids sanitaire et économique considérable endossé par l'obésité. Que ce soit en termes de maladies cardio-vasculaires, de diabète, de cancer ou encore d'ostéoporose, le lien avec l'obésité et plus généralement la nutrition a été peu à peu établi à travers diverses enquêtes épidémiologiques. Le coût économique de l'obésité a ainsi été évalué à deux milliards d'euros, et les études épidémiologiques ont même prouvé un lien existant entre l'obésité et la dépression.
[...] Tous ces facteurs sanitaires et économiques, accolés les uns aux autres, ont fait de l'obésité un problème de santé publique, que nous détaillerons ensuite. Les risques induits par l'obésité ont donc mené à une politique institutionnelle de santé publique, notamment à travers le PNNS, le Programme National Nutrition Santé, mise en place par le Ministère de la Santé français en 2001. Ce PNNS avait pour vocation l'amélioration de la santé de la population par rapport à la nutrition, la considérant, à juste titre selon les études épidémiologiques, comme l'un des facteurs déterminants de la santé des Français. [...]
[...] On peut citer en exemple le Traité sur la polysarcie[4] d'Ange Maccary rédigé en 1811, qui articule sa réflexion sur son objet autour du concept de monstruosité - Elle tente ensuite de lui appliquer un schéma causalité. Marie Jospeh Alard propose en 1821 une première conception médicale moderne, proposant de rompre avec le sens commun qui voit uniquement dans l'obésité le résultat d'une suralimentation. Les scientifiques vont désormais tenter de mettre à jour les causes à l'œuvre derrière son développement. - Elle voit enfin l'obésité se diffuser comme objet potentiel d'un nombre de plus en plus grand de secteurs de la médecine. [...]
[...] Les dispositifs d'intervention se multiplient. À côté d'actions régionales financièrement soutenues dans le cadre du PNNS, on assiste à la création des Réseaux pour la prise en charge et la prévention de l'obésité en pédiatrie (REPOP), qui réunissent des professionnels de santé autour de la prise en charge et de la prévention de l'obésité pédiatrique. Le statut d'épidémie Suivons maintenant les transformations de statut épistémologique de l'obésité[7]. Elle est d'abord considérée comme un facteur de risque, puis certains militants vont tenter de la faire reconnaître comme maladie. [...]
[...] Les Français, encore marqués par la crise de la vache folle commencent à se préoccuper sérieusement de ce qu'ils ont dans leur assiette. Le procès de José Bové, qui se tient à Millau le 30 juin 2000, lui permet même de faire alors une entrée fracassante sur la scène médiatique internationale, notamment outre-Atlantique[18]. José Bové profite de son procès et de sa large couverture médiatique pour jouer avec les symboles afin de gagner l'adhésion d'un maximum de personne à sa cause. [...]
[...] L'état des savoirs, La Découverte, Paris p.185. [2]Ibidem. Jean-Pierre Poulain, Sociologie de l'obésité, Presses Universitaires de France, Paris pp 154-164. Polysarcie signifie embonpoint excessif Jeffrey Sobal, The medicalization and demedicalization of obesity in D. Maurer, J. Sobal, Eatings Agendas. Food and Nutrition as Social Problems, New-York, Adeline de Gruyter J-P. [...]
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